Nous étions le trois septembre et ce soir nous avions match contre Nantes, j'étais avec Achraf, sa femme et ses enfants dans leur chambre d'hôtel, les petits se relayaient sur mes genoux alors que nous discutions tranquillement de la rencontre et de tout autre sujet pouvant faire passer le temps alors que nous étions surexcités de vouloir jouer même si ça n'était que dans quelques longues heures. Nous étions en Bretagne pour l'occasion, c'était une journée assez ensoleillée, tout était parfait.
-J'ai quelques douleurs derrière la cuisse, m'avait avoué le marocain en grimaçant.
-Tu devrais en parler à Christophe, ça sert à rien de jouer et de risquer d'empirer la chose.
-Ouais je vais voir ça avec les médecins, j'y passe en début d'après-midi.
J'avais acquiescé en jetant un coup d'œil à Hiba qui fusillait son mari du regard.
-Tu aurais du te reposer plus, je te l'avais dis Achraf.
-Je sais mon coeur, tu avais raison, comme toujours.
Elle avait levé les yeux au ciel tandis qu'il avait ri un instant sans prendre la situation au sérieux. J'avais eu un pincement au cœur en pensant qu'il avait la chance d'être accompagné par sa famille à chaque match, j'avais mes parents et mon frère évidemment mais ça n'avait rien à voir, ce n'était pas comparable.
-Rose vient vers quelle heure ? m'avait demandé la jeune femme.
-Je ne pense pas qu'elle viendra. Je n'aime pas qu'elle soit présente a mes match.
-Pourtant tu la côtoie.
-Il ne la côtoie pas pour qu'elle vienne le voir jouer Hiba, il en a pas grand chose à faire d'elle.
J'avais vigoureusement acquiescé les paroles de mon meilleur ami sous le regard noir de sa femme qui appréciait plutôt la jeune métisse que je côtoyais effectivement à nouveau depuis quelques temps.
-Les hommes... vous êtes horribles.
Elle s'était levé en déposant un baiser sur le front de son mari et avait attrapé le plus jeune de ses fils qui commençait à s'agiter à mes côtés pour aller lui donner à manger.
-De toi à moi, m'avait dit Achraf à voix basse, et vu qu'on parle de Rose, quelle erreur monumentale.
-Je m'amuse bien avec elle.
-Pendant que tu t'amuses avec elle tu en fais pleurer d'autres...
Je l'avais regardé sans réellement comprendre où il voulait en venir, me demandant qui pouvait bien pleurer pour moi. Il s'était redressé en s'étirant le dos et en massant l'arrière de sa cuisse.
-J'ai vu Kaya avant-hier, m'avait-il avoué.
-Kaya ? Ça fait une éternité qu'on se voit plus, elle devait être triste pour autre chose.
J'avais retenu l'émotion que m'avait provoqué d'entendre ce joli prénom qui était devenu un tabou absolu entre nous deux depuis un mois. Me remémorer ces quatre lettres c'était me souvenir de son visage angélique, de ses mains fines, de sa voix douce, de la perfection qu'elle incarnait à mes yeux et dont j'avais du mal à digérer l'attitude dont elle avait fait preuve en allant voir ailleurs.
-Ah non elle pleurait pour toi, elle avait espoir que tu reviennes tout l'été. Je crois qu'elle commence à peine le deuil de votre relation.
-Tu exagères.
-Absolument pas.
Il ne mâchait pas ses mots ce qui rendait la situation délicate et douloureuse. Depuis le temps je m'étais persuadé qu'elle avait continué sa vie sans soucis, sans remord ou sans tristesse, la vérité étant que pour ma part j'avais plutôt bien réussi à le faire alors je m'étais convaincu qu'il en était de même pour elle. Un mois c'était long, très long, beaucoup de choses pouvait se passer en un mois, d'une part tout de même la révélation du marocain était un soulagement, c'était égoïste mais la savoir en train de pleurer pour moi signifiait qu'elle n'avait personne d'autre. Égoïste oui, car je ne m'étais pas gêné pour aller voir ailleurs, rencontrant un nombre de fille incalculable jusqu'à retourner vers Rose. Cette dernière ne m'intéressait pas tant que ça, en fait il y avait une alchimie lorsque nous couchions ensemble qui me convenait et qui me ramenait à elle chaque fois que je me retrouvais seul. Je n'étais pas le garçon le plus calme, celui qui savait être seul et s'en contenter, j'étais un don Juan, ça n'échappait à personne, cette réputation me suivait mais depuis que j'étais devenu connu les filles tombaient à mes pieds et seule Kaya s'était démarquée à mes yeux.
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Kylian
FanfictionSi la star montante du football avait toujours été discret concernant sa vie privée c'est que celle-ci n'avait jamais été bien remplie, et ce jusqu'à sa rencontre avec une jeune femme au train de vie si diffèrent du sien mais pourtant si semblable a...