Je m'étais réveillée en sursaut, le front humide et le corps tremblant, j'avais dégagé le bras de Kylian qui reposait sur moi plus violemment que ce que j'aurais voulu et avais quitté le lit en regardant le jeune homme qui dormait paisiblement, totalement terrifiée par les pensées qui m'avaient traversés l'esprit alors que je dormais. Ses mains qui avaient toujours étaient l'incarnation même de la douceur m'effrayaient maintenant complètement alors que je revoyais la scène complètement montée par mon cerveau dans laquelle le footballeur m'avait attrapé avec force pour me ruer de coups sans que je ne puisse rien faire de plus que de subir cette agression. J'étais sortie de la chambre avec difficulté, mes jambes avaient dû mal à supporter mon propre poids alors que je tentais de me frayer un chemin jusqu'à la salle de bain avec le peu de force qu'il me restait. J'en avais profité pour m'enfermer dans la pièce, à clé, pour reprendre mes esprits, mon souffle et pour espérer faire ralentir les battements de mon cœurs qui étaient presque inquiétants tant ils étaient rapides. Je m'étais posée face au miroir pour observer mon visage et mon cou, aucune trace n'était visible, évidemment puisqu'il ne s'agissait que d'un cauchemar mais il avait semblait si réel que j'avais analysé mon reflet pendant de longues minutes en me demandant pourquoi est ce que j'étais venue à m'imaginer tout cela. Lorsque j'avais réussi à comprendre que la scène visualisée n'était que le produit de mon imagination je m'étais écroulée au sol, en larmes, m'en voulant terriblement de l'avoir imaginé dans ce rôle d'agresseur qui ne lui ressemblait en aucun point, comme s'il avait prit l'apparence même de ceux qui m'avaient fait subir cela réellement alors même qu'il était celui qui était ma barrière, mon refuge, mon bouclier face à ces personnes de mon passé. Mon imagination avait toujours été des plus grandes, lorsque j'étais petite je rêvais beaucoup pour échapper à la réalité, c'était un moyen d'être heureuse mais c'était cette même imagination qui m'avait pétrifiée ce soir dans mon sommeil, venant perturber mon repos et la paix intérieure que je pensais avoir trouvé en compagnie du métis à qui je n'avais rien à reprocher. Au fond de moi, une petite partie lui en voulait de ce qu'il avait fait, de m'avoir frappé alors que ma raison combattait pour m'expliquer qu'il était innocent de tout ce que mon subconscient lui reprochait. Faire la part des choses entre le rêve et la vie réelle avait toujours été compliqué, j'avais pensé que j'étais trop jeune pour arriver à définir une frontière entre ces deux états mais voilà que maintenant encore mes pensées me paraissaient des plus réelles et je n'arrivais pas prendre la décision de retourner à ses côtés dans le lit. J'avais attrapé mes doigts que j'avais tordu avec une violence sans nom, encore une fois j'avais pensé que la douleur physique aiderait à passer celle qui était enfouie au plus profond de moi mais ça n'avait pas été suffisant alors j'avais attrapé mon bras avec mes dents pour mordre ma peau jusqu'à ce que le goût métallique du sang se face ressentir sur ma langue, j'avais donc lâché la pression et la douleur était cette fois si intense que j'étais obnubilée par celle-ci.
J'avais fini par me relever, j'en avais profité pour essuyer les larmes qui avaient dévalées mes joues, mes yeux étaient rougies par la douleur, la douleur des images qui ne voulaient pas s'enfuir de mon esprit plus que de la plaie qui s'était formée sur mon bras gonflé. J'avais remis correctement la manche du teeshirt que j'avais emprunté au footballeur, elle était assez longue pour cacher la blessure que j'avais dû compresser pendant un long moment afin d'empêcher au sang de couler. Je me trouvais ridicule, complètement pitoyable en me voyant ainsi face au miroir, j'aurais pu profiter d'une sommeil récupérateur, d'une nuit dans les bras de celui qui me rendait heureuse mais j'avais préféré tout gâcher sans même le vouloir, ne m'autorisant pas le bonheur que je ressentais depuis quelques temps maintenant. J'avais laissé coulé l'eau dans le robinet jusqu'à ce qu'elle soit plus chaude, ainsi j'avais pu humidifier mon visage pour me réveiller complètement afin d'avoir l'esprit plus vif. Je me répétais en boucle que ce n'était qu'un cauchemar, un stupide cauchemar, un de plus, rien de plus. J'avais soupiré, longuement, puis j'avais inspiré avec persistance me forçant presque à respirer correctement car j'avais le sentiment d'étouffer. J'avais pris la décision de quitter la salle de bain lorsque le courage pour effectuer cet acte m'était parvenu, j'avais déverrouillé la porte d'une main tremblante mais tout de même je m'étais retrouvée dans le couloir prête à aller me recoucher, dans le canapé cette fois-ci. Alors que mon pied allait se poser sur la première marche de l'escalier, un bruit avait retenti derrière moi, une porte s'était ouverte et mon cœur avait raté un bond. J'avais posé ma main sur ma poitrine, effrayée par ce retentissement inattendu et n'avait même pas osé me retourner, même lorsque la voix de Kylian était parvenue à mes oreilles dans la noirceur du couloir.
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Kylian
ФанфикSi la star montante du football avait toujours été discret concernant sa vie privée c'est que celle-ci n'avait jamais été bien remplie, et ce jusqu'à sa rencontre avec une jeune femme au train de vie si diffèrent du sien mais pourtant si semblable a...