Chapitre 28

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Cher Journal,

Pourquoi est-ce-que l'amour existe ? Étant une fille aux parents divorcés je n'aurait pas du croire en ça... Ce sentiment qui vous rend faible et dépendant d'une personne qui au final n'en a plus rien à foutre de vous et vous abandonne sur le bord de la route. Sans la moindre explication. Qui a dit que les hommes plus âgés étaient mieux ? Qu'ils étaient posés et qu'ils avaient le cran d'assumer leurs actes ?

Je souhaite une mort atroce à cette personne. Et l'amour ne sert à rien, à part faire souffrir les gens et les rendre misérables.


~

Cher Journal,

Je peux maintenant dire que je n'ai plus de vie sociale. Ça fait déjà un mois. Un mois... Est-ce-que la sensation atroce dans mon ventre va partir un jour ? En tous cas j'ai beaucoup d'eau dans mon corps car les larmes, elles, ne veulent pas cesser de couler. Papa m'appel tous les jours, il me manque tellement. Maman, elle, se contente de m'envoyer des messages pour me dire de faire quelque chose de ma vie et qu'il est maintenant temps de remonter la pente. Je ne sais pas si elle veux me remotiver mais en tous cas ça n'a pas du tout l'effet escompté.

~

Cher Journal,

Voilà quasiment deux mois que j'hiberne sous ma couette. Quasiment deux mois que je fais absolument la même chose, je traîne dans ma chambre, je me douche, me met en survêtement, regarde des films, des séries, ou lis des bouquins... Quasiment deux mois où les seuls fois où je suis sorti de ma chambre étaient pour faire des allers-retours à la cafétéria ou à la machine à café. Ou aller bosser à la galerie d'art. C'est bien la seule fois où je daigne reprendre forme humaine.

Malheureusement je vais devoir retourner en cours, pas par choix, mais parce que ce matin j'ai reçu ma première lettre de mise en garde. Si je ne suis pas au moins deux cours, je serais virée. Hors de question d'aller chez maman, ce serait signer mon arrêt de mort ! Et puis merde pourquoi j'irais en cours, je me fiche pas mal de me faire virer... Je n'aurais qu'à prendre un aller simple pour l'Italie.

Quand je pense que Sarah n'a même pas la délicatesse de m'envoyer un message. Un putain de texto, c'est trop dur ?

~

- Allo ?

- Si tu es en train de pleurer en regardant "N'oublie jamais" remet toi car je ne vais pas tarder.

- J'étais plutôt en train de me couper les veines devant "Roméo et Juliette" mais je peux bien faire une pause.

- Eh bien tu vois tu retrouves ton humour, c'est déjà ça ! Plaisante Emily.

- Oui l'humour noir c'est mon nouveau truc...

Elle arrive un quart d'heure après et fait la grimasse en me voyant. Je ne suis que l'ombre de moi-même et j'ai du perdre cinq bon kilos. Elle me voit régulièrement mais je sais bien que je dépéris à vu d'œil.

- Et dire que tu me disais chanceuse...

- Emma, je sais que c'est dur mais je te promet que ça finira par passer. Il te faut du temps voilà tout.

- Ça fait deux mois Emily, deux mois qu'il est sorti de ma vie. Et je n'y arrive pas... Je souffre tellement, je ne m'en remettrais jamais. Je voudrais juste comprendre, seulement comprendre pourquoi... Pourquoi après tous ce qu'il m'a dit il est parti si vite, qu'est-ce-que j'ai fait ?

Je recommence à pleurer et je ne m'en rend compte que lorsque je sens une larme sur mes lèvres. A force de pleurer tous les jours, j'ai du m'y habituer.

Inlight me (français)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant