Inlight me (français)

Chapitre 7

Cher journal,

Voilà un nouveau jour qui commence. Un nouveau jour où je vais repartir à zéro. Comme si le fait que j'avais couché deux fois avec mon professeur hier soir dans les toilettes d'un bar puis dans sa voiture n'avait été que pure imagination. Dans l'état d'esprit où je suis actuellement j'ai toute les capacités pour y arriver, mais je ne sais pas comment est-ce que je vais me sentir en le voyant. Est-ce que dans un autre contexte la situation me paraîtra, disons, à peu près normale ou est-ce que la simple vu du mouvement de ses lèvres va me transporter dans un état second ? Vais-je avoir des flash-back de ses gestes parfaitement étudiés pour me faire jouir comme sur commande ? De sa bouche sur mon corps... de ses mains, partout, qui glissent et me caressent... Je dois arrêter ça tous de suite, je commence à ressentir des palpitations entre les cuisses. Et la description que je viens de faire de lui et de sa manière de baiser me prouve que je me mens encore à moi-même, ça va être beaucoup plus dur que ce que je l'imaginais. Je devrais peut-être me trouver un plan cul ou quelque chose du genre pour ne plus ressentir cette frustration, d'ailleurs, pourquoi suis-je autant frustrée ? J'ai fait l'amour deux fois et c'était parfait. Et encore, le terme « parfait » semble même être un euphémisme. C'était le meilleur coup de ma vie. Peut-être aussi parce que c'est interdit. Mais je me sens comme si je n'en avais pas eu assez. Certes j'aime le sexe mais je ne suis pas non plus accro. Cet été lorsque j'étais chez mon père je n'ai couché avec personne durant trois mois, pourtant les italiens sont vraiment à tomber. Mais c'est la preuve que je ne suis pas obnubilée par ça et pourtant j'en ai encore envie.

Je sors de ma chambre en laissant derrière moi mes pensées salaces. Mon premier cours devrait réussir à me remettre rapidement dans le bain et par chance, je n'ai pas eu à affronter Sarah. Elle dormait déjà quand je suis rentré et je dormais encore lorsqu'elle a commencé ses cours. Je marche pour rejoindre ma salle au moment où je vois Mike. Il me regarde puis baisse les yeux vers ses pieds comme s'il ne m'avait pas vu. Si je ne dis rien, nous allons encore nous croiser comme si nous ne nous connaissions pas, comme nous le faisons depuis la semaine dernière. Mais cette situation commence vraiment à m'agacer.

- Mike ?

- Oui ?

- Euh... (Je m'approche vers lui timidement) Salut. Je sais que tu es énervé contre moi mais est-ce qu'on peut se parler une minute ?

Comme il hoche la tête je poursuis.

- Ecoute je n'en peux plus de cette situation, et avant que tu ne le dises je sais que c'est de ma faute. Mais encore une fois je ne voulais pas te faire de mal. Et j'en ai marre de me sentir mal à chaque fois qu'on se croise, on était ami avant tout ça tu te souviens ? Alors je sais que ça ne pourra jamais redevenir comme avant, mais j'aimerais au moins que tu essaie de me pardonner.

- Je vais essayer... Mais je ne te promets rien. (Je lui souris, et après un moment de silence il reprend) Je n'arrive juste pas à te comprendre, on s'entendait bien, et... J'ai des sentiments pour toi.

- Je ne sais vraiment pas quoi te dire, je suis tellement, tellement désolée.

Et je le suis sincèrement. Les trois mois de silences m'ont fait croire que Mike ressentait notre relation de la même manière que moi. Nous étions amis, il y a eu une attirance physique et nous avons décidé de devenir plus. Notre amitié n'était pas tellement forte pour que je n'ose pas la mettre en péril mais assez pour que je me dise que ça pouvait fonctionner. Je ne suis jamais tombé amoureuse, peut-être des petits béguins par-ci par-là mais c'est tout. Mike faisait partie de ceux-là. Et je me suis rendu compte que c'était autre chose qu'une relation de plus pour lui, alors avant les vacances j'avais décidé de le larguer. Mais je me suis dit que le temps ferait les choses naturellement, malheureusement, ça n'a pas été très clair. Et lorsque j'ai couché avec lui je n'ai dus que confirmer ses espérances. Je m'en rends compte beaucoup trop tard et m'en veux énormément.