Chapitre 33

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Je n'ai pas pu attendre de cette manière. J'ai décidé de réserver un vol pour aller voir ma mère. Je ne l'ai pas appelé car je préfère lui annoncer la, ou plutôt les nouvelles de vive voix.
Lorsque j'ai fait part de ma décision à David, il a tous de suite dit qu'il m'accompagnait, sans aucune hésitation. Je sens au fond de moi que nous avons dépassé un stade, je commence à ne plus avoir ce sentiment de crainte. La peur qu'il ne parte à nouveau sans me prévenir.

Nous sommes assis dans l'avion et il ne reste que 3h de vol. David dort à point fermé et ce moment est l'une de rares fois où je peux le contempler sans qu'il ne puisse penser que je suis absolument obnubilé par lui, ce qui est, je dois l'admettre, non loin de la vérité.
Je commence tous juste à m'assoupir lorsqu'une voix demande aux passagers d'attacher les ceintures car l'avion va commencer son atterrissage. David remue et ouvre les yeux en fronçant ses sourcils.
- Aoutch réveil difficile ?
- Tu n'as pas idée.
Il me sourit et m'embrasse doucement sur la joue. Ce geste affectif réussit a me détendre légèrement, le quart d'une seconde. Je ne cesse d'angoisser à la réaction de ma mère, mais en plus, je me fais plus de soucis pour mon installation en Italie que ce que j'imaginais. Les choses avaient l'air simple dans mon esprit, maintenant elles le sont beaucoup moins.

Nous montons dans un taxi directement, n'ayant que des bagages à main et nous nous dirigions vers un hôtel pour y passer la nuit avant d'aller voir ma mère, demain matin. Je sais qu'elle termine assez tard le soir alors je préfère ne pas aller la voir dans un moment où son état d'esprit risque d'être négatif. Il est déjà 21h et même si il n'est pas si tard, je préfère mettre tous les chances de mon côté, aussi maigres soient-elles.

~

- Arrête de penser.
- Me dire d'arrêter de penser, c'est comme me dire d'arrêter de respirer David, ça n'est pas possible, dis-je en souriant.
- Alors arrête de penser dans ta tête et fait moi partager. Je peux peut-être t'aider.
- J'étais en train de dresser une liste de ce que j'ai à faire. C'est un truc que je fais, ça me permet d'y voir plus clair durant... Quelques jours on va dire.
- Je t'écoute.
- Chercher un job, prendre des cours d'italien, si le job n'a aucun rapport avec ce que je souhaite vraiment faire, continuer mes études ou faire une formation, quelque chose dans le genre... Euh... Je dois aussi passer au secrétariat de l'université. Pas dans cet ordre là bien sûr... Sans compter le fait de parler à ma mère, ça, ça faisait partie d'une autre liste.
- Ça te prend souvent de faire ce genre de choses ? Il hausse un sourcil, complètement stupéfait par mon don à me rendre nerveusement malade...
- Je sais, je sais j'ai un soucis. J'ai peur d'être dépassée par les événements alors je préfère tous planifier.
- Je comprend pourquoi tu as flippé quand je t'ai fait des avances. Je suppose que tu n'avais pas mentalement écris ça sur une de tes listes.
- Okay premièrement, je n'ai pas flippé, j'ai juste... Disons que je ne m'y attendais pas. Et deuxièmement serais-tu en train de te moquer de moi par hasard ?
- Moi ? Jamais.
- Hmm bien sûr, très convainquant... Tu vas me dire que tous ça ne te chamboule pas du tout ?
- Je t'aime. Ça me suffit, je n'ai besoin de rien d'autre.

Je souris comme une débile alors qu'il reste très sérieux. Je penche la tête sur le côté et le regarde attentivement.
- Ce n'est pas juste.
- Qu'est-ce-qui n'est pas juste ?
- Vous les hommes, rien ne vous atteint. Vous êtes toujours tellement... Serein. Je ne sais pas, vous ne stressez jamais, vous ne vous posez jamais de question.
- Tu te trompes, on est juste moins démonstratif et je pense aussi qu'on fait plus la part des choses. Oui c'est un énormément changement qui est en train de s'opérer dans ma vie, je quitte mon appartement, mon boulot et la ville où je vis mais en contrepartie j'ai rencontré la femme de ma vie. Ça me semble valoir tous ces changements.
- Wahou.

Je ne trouve rien d'autre à dire. Personne ne m'avait jamais parlé de cette manière, à part en seconde année de maternelle lorsque Matthew Samuels m'avait demandé en mariage avec une bague en plastique... Et même là, la demande n'était pas aussi romantique que ces quelques mots. Je relève les sourcils en clignant plusieurs fois des yeux, je suis abasourdie.
- Je ne sais pas quoi dire... Je ne pensais pas que tu me voyais comme ça...
- Je sais que c'est tôt... Je ne devrais pas dire ce genre de choses mais j'en ressens le besoin. Et je sais qu'au premier abord je peux paraître froid et dur mais à toi, j'ai envie de dire tous ce que j'ai sur le cœur.
- J'ai un peu de mal à dire ce que je ressens, je ne suis pas vraiment démonstrative et je le sais. Je le reconnais. Mais... Je ressens la même chose pour toi... Quand je repense à la situation je me dis que tous ça est complètement fou, je veux dire... Tomber amoureuse de son professeur au bout de deux mois, commencer par une relation sexuelle dans des lieux pour le moins risqués, j'ai l'impression que j'ai perdu la tête... Et plus les jours, les semaines ont passé, plus je me demandais pourquoi j'avais autant de mal à tous stopper. Je ne me suis jamais attachée à quelqu'un de cette manière, j'ai toujours été assez solitaire et du coup ressentir ça pour toi... Ça m'a un peu déconcertée.
- Tu disais quoi ? Tu as du mal à dire ce que tu ressens ?
- Ne te moques pas de moi ! Dis-je en lui lançant un coussin dessus.
- Des violences Mademoiselle ?

Il s'approche de moi lentement. Nous sommes assis sur le lit, dans notre chambre d'hôtel, lui est appuyé sur la tête de lit quant à moi je suis assise au pied du lit, en tailleur. Il avance et défait mes jambes pour les allonger.
- Si tu savais ce que j'ai envie de te faire...
- J'aimerais bien le savoir, dis-je en approchant ma bouche de la sienne.
Il se penche vers moi sans m'embrasser et je tombe sur le dos. Il se place entre mes cuisses et se frotte en appuyant douloureusement sa queue sur mon clitoris. Je gémis en glissant mes mains dans son dos pour remonter son t-shirt.
- Déjà j'aimerais que tu sois nu.
Il se redresse et retire mon pantalon puis ma culotte. Je m'assois pour retirer mon chemisier en défaisant lentement les boutons.
- Plus rapidement.
Il tire sur mon chemisier et tous les boutons volent dans la pièce. Je pousse un cri de stupéfaction et il profite de mon choc pour me retirer mon soutien-gorge sans commentaires.
Il plaque une main sur mon épaule et m'allonge à nouveau. Je suis toute nue, devant lui, et il se lève pour se deshabiller. Il retire son t-shirt puis son pantalon et son caleçon. Le voir dressé d'excitation de cette manière me met l'eau à la bouche.
- Elle te plait ? Dit-il en me lançant un air amusé.
- Je lui vouerai un culte si je pouvais.
J'affiche un sourire en coin mais lorsqu'il commence à se caresser je sens la chaleur monter en moi. Je deviens impatiente et affamée, il me pousse à bout une fois de plus. Il monte et redescend le long de sa bite sans accélérer le mouvement.
- Touche-toi.
- Quoi ?
- Je veux que tu te donnes du plaisir, je veux te voir te faire jouir avec tes doigts.
- Je n'aurais pas autant de plaisir que si tu le faisais toi-même.
- Oh ne t'en fais pas je m'occuperai de toi d'une manière ou d'une autre. Je veux juste te regarder t'exciter.

Je me mord la lèvre et glisse ma main entre mes cuisses. Je place un doigt sur mon clitoris et je commence à faire des petits cercles. Je voudrais fermer les yeux pour me concentrer sur la sensation mais c'est son regard troublé posé sur moi qui me fais basculer vers l'orgasme. Lorsque je commence à mouiller je glisse un doigt en moi et l'enfonce plusieurs fois. Il accélère le mouvement de sa main et penche la tête sur le côté. Je descend mes yeux de son visage à son torse, luisant et musclé, puis sur son sexe, dur et veineux.
- Viens me baiser, je n'en peux plus...
- Emma tu me rend fou.
- C'est toi qui me rend folle, je te veux en moi, maintenant... Je t'en supplie.

Il arrête brusquement et se place sur moi en m'embrassant à pleine bouche, il aspire ma lèvre inférieure et approche sa langue de la mienne. Il s'enfonce durement et me besogne de coups secs et brusques.
- Oh putain... Oh oui...
Je mord son épaule et relève les cuisses plus haut pour qu'il puisse entrer plus profondément. Après plusieurs coups mon orgasme éclate pour me laisser épuisée et satisfaite. Il éjacule en moi aussi violemment et s'écroule en m'étreignant amoureusement.
Je ferme les yeux et me sens partir lentement.

Je réouvre les yeux quelques heures plus tard et les lumières sont éteintes. David m'a mise dans le lit et se trouve collé à moi, les jambes enchevêtrées aux miennes, une main posée sur mon ventre, son souffle lent et régulier dans mon cou. Je me rendors presque aussitôt dans le meilleur contexte qu'il soit. Dans ces moments-là, je voudrais tous de suite habiter avec lui et m'endormir tous les soirs de cette manière.

Inlight me (français)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant