Chapitre 30

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S'il est difficile en général de quitter amis, famille et habitudes de la ville où l'on vie, pour moi, rien n'a jamais été plus évident que de changer de paysage. Comme si à la base je n'étais pas censée être ici, comme si j'étais née au mauvais endroit.
Emily et Jessica vont me manquer, certains cours aussi et ma mère... Malgré tous ses défauts, reste ma mère. Elle m'a élevé et m'a aimé... M'aime, à sa manière.

- Alors c'est bon ? Tout est okay ?
- Je crois bien oui ! Oh mon Dieu qu'est-ce-que je suis excitée... J'ai l'impression de braver l'interdit !
- Tu le fais en quelque sorte, me répond malicieusement Emily. Tu pars sans prévenir personne, aucun de tes deux parents. La tête que va faire ton père en te voyant !
- Et la tête que va faire ma mère quand je vais l'appeler...
- Ah ça c'est sur qu'elle risque de péter un câble.
- Eh bien qu'elle le pète ! Si je décides de m'installer là-bas elle devra bien se faire à l'idée.

Je sors et rejoins mon taxi, Emily et Jessica me suivent derrière.
- Vous allez me manquer les filles, je ne sais pas trop quand est-ce-que je reviens et si ce sera pour longtemps ou pas alors je voulais vous dire que je suis heureuse de vous avoir rencontré. Vous êtes des filles géniales, vraiment.
- Ouais c'est vrai qu'on est super comme amies ! Lance Jess en rigolant.
Je les sers dans mes bras toutes les deux et met ma valise dans le coffre.
- Si ça se trouve la prochaine fois qu'on fera la fête ensemble ce sera pour enterrer ta vie de jeune fille !
- Okay calme toi Jess, on va peut-être apprendre à se connaître vraiment d'abord, dis-je en souriant.

Je monte et leur fait signe de la main en voyant leur visage s'éloigner.

J'ai décidé de ne pas prévenir mon père pour lui faire la surprise. J'avais au préalable calculer un horaire qui sera raisonnable pour être sur de ne pas le déranger en pleine nuit.
Mon avion atterrit sans retard à 16h30. Je fais signe à un taxi et lui donne l'adresse de mon père.
Après 10 minutes de trajet j'arrive devant chez lui. Je récupère ma valise et monte l'escalier qui donne sur le haut de villa où il vit.
Je sonne et j'entend un " Oui j'arrive". Lorsqu'il ouvre la porte son visage reste figé et il bégaye un peu avant de formuler correctement sa phrase.
- Emma ! Ma chérie mais je ne t'attendais pas...
- Oh oh est-ce-que je dérange un moment... Privé ? Dis-je en souriant.
Mais mon sourire ne dur pas longtemps.
J'avance devant la porte pour l'étreindre lorsque j'aperçois une autre personne dans le salon. Et ce n'est pas un rendez-vous galant.

- C'est une blague ?
- Emma, laisse-moi t'expliquer... Murmura mon père l'air inquiet.
- Emma...
- Non ! Dis-je en pointant un doigt pour faire taire l'homme qui s'avance dangereusement. L'homme qui n'est autre que David. Et même si durant une seconde la joie m'a subjugué j'ai réalisé où il se trouvait.
- Tu m'as entendu au téléphone durant des mois te dire à quel point je souffrais, tu m'as entendu pleurer sans cesse et... Tu savais où il étais. Oh mon Dieu je crois que je vais vomir...

La tête me tourne dans tous les sens et je sens que ça remonte douloureusement. Ce n'est pas une façon de parler, je cours jusqu'aux toilettes et vomi tous ce que mon estomac contiens. Je pousse la porte d'un coup de pied lorsque je vois David approcher, il ne manquerait plus qu'il me vois la tête dans la cuvette pour clore le spectacle. Par chance j'ai une queue de cheval, je n'en ai donc pas dans les cheveux, mais ce n'est pas comme si la situation était améliorée pour autant.
Je me relève tant bien que mal et me rince le visage. Je récupère la brosse à dent dans ma valise en passant devant les deux statues qui n'ont pas bougés d'un poil. Comme si un simple geste de leur part pouvait me rendre hystérique.
Je retourne dans la salle de bain et me brosse les dents. Après une poignée de minutes je me décide à les affronter.
Mon père ne me regarde pas, comme si j'étais le parent et que j'allais le gronder. David, lui, toujours aussi imposant ne me lâche pas du regard et je commence à me sentir mal à l'aise. Je ne réalise que maintenant l'impact qu'il a sur mes émotions, la pièce devient plus étroite et sa présence plus évidente.
- Emma ton père ne savait pas que j'étais là. Il l'a su avant-
hier et je lui ai demandé de ne rien te dire. Je ne pensais pas que tu serais ici si rapidement. Il faut croire que tu es encore plus intelligente que ce que je pensais.
- La flatterie ne marche pas avec moi, dis-je le plus froidement possible.
Intérieurement, je saute de joie de le voir là, après avoir rêvé de ce moment nuit après nuit, mais il semble si décidé à faire tous son possible pour me faire plaisir que je peux bien en profiter encore un peu, non ?
- Je pensais que j'étais une exception.
- Plus maintenant.

Mon père nous regarde tour à tour, l'air perplexe. Je le soupçonne de trouver la situation amusante, au fond de lui.
- Bon... Je crois que je vais vous laisser je dois aller bosser. À plus tard ma chérie... Lance t'il en m'embrassant sur le front.
Je sais qu'il est encore tôt pour qu'il aille ouvrir le restaurant alors je le remercie du regard avant qu'il ne quitte la pièce.
Je me tiens debout, dansant d'un pied à l'autre sans savoir quoi faire de ma personne, alors que David lui se tient droit comme un pique, les mains dans les poches, le visage sérieux. Il me toise d'un regard ardent et je sens mon corps réagir petit à petit, sans même qu'il n'y est de contact entre nous. J'ai tellement envie de lui que mes jambes se mettent à trembloter légèrement. Ma poitrine se soulève à mesure que mon cœur s'accélère douloureusement mais je n'ose faire le premier pas.
- Est-ce-que je t'ai manqué ? Lancé-je pour faire la maline.
- Oui... Laisse-moi deviner, tu veux que je te montre à quel point ?
- Pas vraiment... Je n'arrive pas à croire que je t'ai manqué alors que tu as pu passer tant de temps sans moi, sachant où j'étais. Et je ne comprend pas pourquoi tu es parti si subitement sans me prévenir.
- Tu penses trop.
- Tu préfèrerais directement me baiser c'est ça ?
- Honnêtement ? Oui.
- Ça c'est sur que pour être honnête... Et bien laisse moi te dire que ce ne sera pas si facile, je veux des explications d'ab...

Il est sur moi avant que je ne puisse terminer ma phrase. Il me plaque au mur si fort que le choc sur ma tête me fais sursauter de douleur. Il capture ma bouche et m'embrasse violemment, sa langue caressant la mienne sans arrêt.
Il me soulève du sol et me porte en me demandant où se trouve ma chambre. Lorsque je lui répond seconde porte à droite il enchaine de grandes enjambés et referme la porte derrière lui d'un coup de pied, en me portant et m'embrassant toujours. Il retire ma veste et la jette au sol avant de faire glisser mon débardeur par dessus ma tête. Je m'accroche à lui en serrant mes cuisses et en touchant la musculature de ses bras. Nos corps se souviennent parfaitement l'un de l'autre et nous sommes déjà prêt à succomber. Il me relâche pour descendre mon jean. Il se place à genoux devant moi et fait glisser ma culotte le long de mes jambes. Je me mord la lèvre et ne cesse de passer mes mains sur ses épaules, son visage et dans ses cheveux. Il se relève et retire son pull noir avant de déboutonner son pantalon. Il ne le retire pas et me relève une nouvelle fois. Il m'embrasse avec passion et se frotte contre moi, sa queue tendant la matière de son caleçon. Il la fait juste sortir et me l'enfonce lentement. Il entre complètement puis se retire jusqu'au bord avant de l'enfoncer à nouveau tout au fond... Et de plus en plus fort. Il me démonte contre le mur et je dois me retenir d'hurler de plaisir. Mon père pourrait revenir ou un voisin pourrait nous entendre, pourtant je ne peux empêcher mes gémissements incessants. Mon corps était en manque du sien durant ses deux mois. J'avais voulu me toucher en pensant à lui mais je n'avais jamais réussi à jouir.
Il accélère de plus en plus et j'atteins l'orgasme rapidement. Je pense qu'il va bientôt éjaculer mais il se dirige vers le lit et s'allonge sans me lâcher. Il embrasse mon cou et mes seins sans se retirer et reprend ses coups de bassin. Il relève une jambe à hauteur de son épaule et je le sens aller encore plus loin en moi. La sensation est tellement intense que j'ai du mal à respirer, j'halète en basculant la tête en arrière et coince ma jambe sur son épaule alors qu'il prend appuie sur son bras. Il approche son corps du mien pour se retrouver collé à moi, comme si nous ne formions qu'un.
Il jouit en moi en émettant un son roque et reste plusieurs minutes dans cette position. Je n'ose pas parler même si je sais que nous devons avoir une discussion. C'est inévitable. J'ai besoin de savoir où en est notre relation, ce que nous allons faire... mais pour le moment je profite de ses quelques minutes de sérénité. Sensation que j'avais perdu depuis son départ.

Inlight me (français)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant