Chapitre 16

15.8K 885 22
                                    


J'essai toujours de savoir si je devrais demander à Sarah de quoi elle parlait avec Mike ou si je ne devrais pas m'en mêler. Malheureusement il est plus que sur que leur conversation me concernait, et vu l'état de mon ex-petit ami qui d'ordinaire, ne se met jamais en colère, je peux avec certitude m'avouer que cela va me retomber dessus. En incluant en plus le fait que leur conversation à du durer plusieurs heures, Sarah partait à peine pour son footing lorsque je suis parti. Si je n'avais rien à me reprocher je ne serais pas si angoissée. Malheureusement ces derniers jours j'accumule les frasques et j'ai bien l'impression que je n'ai pas le droit à l'erreur.
Je remonte dans ma chambre en espérant ne pas voir Sarah avant un moment, assez long pour pouvoir remettre mes idées à plat. Je dépose mes sacs sur mon lit et commence à ranger mes achats lorsque le téléphone commun se met à sonner.
- Allo ?
- Bonjour, secrétariat de l'université, je souhaiterais avoir Mademoiselle Watson s'il-vous-plait.
- Bonjour, oui c'est moi.
- Vous êtes demandez au bureau des professeurs.
- Au bureau des profe... Vous savez pour qu'elle raison ?
- Un professeur vous a fait demander je n'en sais pas plus.
- D'accord merci.

Je repose le téléphone maladroitement et enclenche tous de suit le réflexe de mes jambes avant de m'imaginer diverses raisons. Je n'ai jamais été convoqué par un professeur car nous nous voyons assez souvent pour discuter de sujet concernant les études. Sauf si cela ne concerne pas les études... Me dis-je intérieurement.

J'arrive devant la salle des professeurs mais je n'ose pas rentrer. Je tape discrètement sur la porte et une voix féminine parvient de l'intérieur.
- Entrez.
Lorsque j'ouvre la porte quelques professeurs sont dispersés ici et là buvant un café, discutant, lisant des bouquins, corrigeant des devoirs et la pièce est heureusement très grande de sorte que l'attention n'est pas vraiment centrée sur moi.
- Oui ? Je peux vous aidez ?
- Oh... Excusez-moi, dis-je à la femme assise sur le petit fauteuil en face de moi, une prof de Droit il me semble.
- Est-ce-que nous pouvons faire quelque chose pour vous Mademoiselle ? S'impatiente-t'elle.
- Oui... Le secrétariat m'a téléphoné j'ai été convoquée apparemment.
- Oui on m'en a informée effectivement, rien de particulier un document à vous remettre, vous devez être au courant je suppose.
- Euh... Pas vraiment.
- C'est Monsieur Gandy qui a dit devoir vous remettre certains documents pour votre cours d'Histoire de l'art. Rien de très important vu l'épaisseur de l'enveloppe d'ailleurs. Dit-elle en relevant les sourcils.
Elle m'est très désagréable. Sévère et taciturne.
- Oh oui, d'accord je vois. Menté-je avant d'éveiller des soupçons. C'est exactement le genre de femme à fouiner partout, je le vois dans son regard. La curiosité la dévore, mais sûrement pas autant qu'à moi.
Je la remercie rapidement sans lui laisser le temps de répondre et referme la porte derrière moi avant de quasiment sprinter jusqu'à un endroit loin des élèves encore beaucoup trop nombreux.
J'ouvre l'enveloppe et trouve deux feuilles blanches vierges pliées et commence sérieusement à me poser des questions lorsqu'une petite carte glisse sur le sol. Je la ramasse rapidement et lit ces quelques mots : Vendredi soir, 20h chez moi.
Je relis l'ordre plusieurs fois avant de réaliser. Je respire bruyamment, je ne bouge pas, impossible. Je suis beaucoup trop sous le choc pour penser clairement. Je sors mon téléphone de la poche, il est 18h30. Je cours jusqu'au secrétariat et avant même d'avoir réalisé mes paroles je demande à la secrétaire si mon professeur à un cours aujourd'hui, je sais bien que non, je suis ses deux cours et je n'en ai pas à cette heure-ci, je voulais juste avoir confirmation.
Je vais jusqu'à ma voiture et vide complètement mon sac pour retrouver l'adresse qu'il m'avait noté. J'ai l'air d'une hystérique mais je le suis sûrement. J'entre rapidement l'adresse sur le GPS de mon IPhone, prendre un taxi aurait pris trop de temps. Je me concentre pour ne pas rouler trop vite mais je dois faire un effort surhumain.
J'arrive devant son bâtiment et appuie comme une folle sur la sonnette mais personne ne répond. Je suis tentée de sonner chez quelqu'un d'autre juste au moment où je le vois. Même à plusieurs mètres je le reconnais, il est en pantalon de survêtement noir et t-shirt gris et court sans être essoufflé. Il me regarde mais ne trahit aucune émotion.
Lorsqu'il approche il ralentit le pas et porte sa bouteille à sa bouche avant de relever son t-shirt pour s'éponger le visage avec.
Putain. Pourquoi moi ? Pourquoi ai-je du tomber sur un homme aussi beau qu'inaccessible ?
- Nous ne sommes pas vendredi... Me dit-il avec un sourire charmeur.
- Et je ne suis pas une pute. Apparemment votre perspicacité à des limites.
- Monte avec moi.
- Jamais de la vie !
- Je n'ai pas envie de me donner en spectacle alors peux tu s'il te plait, monter avec moi ?
- Je... Ok. Mais je ne reste pas. Dis-je en voyant une dame âgée nous dévisager en face de la rue.

Je le vois se diriger vers l'ascenseur mais je décide de ne pas le suivre, impossible de me retrouver dans cet endroit confiné avec lui. Il attrape mon poignet et me fais entrer de force sans que je ne puisse bouger.
- Non !
- Arrête de faire l'enfant tu veux ?
- Vous vous prenez pour qui ? Ce n'est pas parce que vous m'avez sauté trois fois que vous avez votre mot à dire que ce que je fais et ce que je dis !
- Il me semble que c'était plus que trois fois...Oh ça va les reproches arrêtez votre insolence avec moi ma patience à des limites.
Il s'énerve lorsqu'il voit mon regard furieux, nous ne sommes qu'à quelques centimètres mais je fais tous pour garder mon calme. Jusqu'à ce qu'il appuie sur le bouton d'arrêt.
- Qu'est-ce-que vous foutez, vous vous êtes cru dans un film ? Laissez moi sortir !
Je tente d'appuyer sur le bouton mais il m'attrape les poignets. Je n'arrive plus à bouger il a beaucoup trop de force. Le jour où je serais moins énervée je devrais lui demander ce qu'il pratique comme sport.
- On ne sortira pas tant que tu ne te seras pas calmer !
- Vous vous prenez pour mon père ? J'en ai déjà un merci !
- Et bien apparemment il ne t'a pas appris les bonnes manières.

Je pars d'un fou rire violent, impossible de m'arrêter. Un fou rire nerveux bien sur.
- Les bonnes manières ? Les bonnes manières... Je répète, stupéfaites. C'est quoi pour vous les bonnes manières, hein ? Recevoir un ordre et obéir sans sciller ? Encore une fois, je ne suis pas une pute. Dis-je en m'approchant de son visage.
- Je ne vous ai jamais considérée comme cela, jamais. Dit-il en serrant les mâchoires. Et arrêtez de me regarder comme ça.
- Encore un ordre. C'est plus fort que vous ? C'est quoi la cause de ce comportement Einstein le fait que vous soyez plus vieux ou le fait que vous soyez mon professeur ? Les deux peut-être ? Éclairez ma lanterne.
Je parle d'un ton sarcastique et je le vois tenter de maîtriser sa colere. Il sert mes poignets un peu plus fort avant de les relâcher et d' appuyer sur le bouton. L'ascenseur se remet en marche et arrive en quelques secondes à l'étage. Il en sort et je le suis dans son appartement sans vraiment savoir pourquoi. Ou plutôt si, la conversation n'est pas terminée, mais je ne sais pas si celle-ci pourrait réellement aboutir à quelque chose. Il reste quelque minutes sans ouvrir la bouche quant à moi, je reste muette.
- Je suis désolé que tu es mal pris ma note, je ne voulais pas me montrer froid ni autoritaire. Je voulais t'avoir avec moi et ne pas pouvoir t'approcher à l'université me rendez fou.
Il parle dos à moi, sans se retourner. Je l'écoute dresser des excuses qui me semble sincère. Je suis peut-être encore une fois naïve mais je m'en fou. Je le veux, je veux prendre le risque même s'il me brise le cœur, même s'il me quitte ou même si je me fais virer de l'université. Même si je me met à dos Sarah, et même si mon cerveau me dit de m'enfuir sans me retourner. Ce que je ne veux pas, c'est lui dire ce que je ressent. Je ne peux pas.
- Je ne sais pas quoi dire.
- Ne dis rien, souffle-t'il avant de se retourner et d'avancer vers moi pour m'embrasser sauvagement. Je n'hésite pas une seconde avant de répondre à son baiser. Je glisse sur la pointe des pieds pour enfoncer mes mains dans ses cheveux humides. Il me relève et me porte jusqu'à la salle de bain. Il allume l'eau et nous déshabilles rapidement avant de me pousser à l'intérieur de la douche italienne. Il me rejoint et me plaque contre le mur, le contact avec le carrelage froid me fait sursauter. Il reprend ma bouche avant de se jeter à genoux devant moi pour m'embrasser les seins et le ventre. Cette scène me projette lors de notre première fois dans les toilettes du club et lorsque sa langue atteint mon entre jambe je jouis sans effort, en un temps record. J'entend des mots entre chaque coup de langue, il dit qu'il devient fou, qu'il va me prendre toute la soirée et que lorsque je rentrerais me coucher dans ma chambre je le sentirais encore en moi. Je tire sur ses cheveux pour le faire remonter et le supplie de m'embrasser.
- C'est ce que je faisais... Ça ne te plais pas ?
- Si, tu es très doué je pourrais mourir en paix après cela mais je veux sentir tes lèvres sur les miennes... Embrasse-moi.
Il obéit plus que je n'en rêve et me prend sous la douche
... sans jamais rompre le contact de nos bouches.

Inlight me (français)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant