Chapitre 9

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Ce regard sans émotion. Cette absence de gaieté. Le hante pendant qu'il se retrouve dans sa vieille chambre qu'il côtoie depuis presque deux jours. Nathan, ayant suivi la scène dans ses moindres détails entre dans sa chambre à sa suite.

_ J'aimerais que nous parlions de la scène qui vient de se dérouler. Annonce Nathan.
_ Et moi je n'ai pas envie de parler. Répond Aaron aussi sèchement qu'il le peut.

Le médecin le juge du regard avant de lâcher un soupire d'agacement et s'installe sur l'unique chaise présente dans l'étroitesse de la chambre.

_ Vous ne souhaitez pas parler ? Très bien. Mais moi j'ai envie de parler alors je vais le faire.

Que faut-il dire pour se débarrasser de lui ? Aaron a toujours eu horreur de la violence et même des hurlements mais si c'est le seul moyen pour qu'il le laisse tranquille, il ne se gênerait pas pour user de la violence.

_ J'ai compris que votre relation avec cet homme est loin d'être banale mais je vous pris de me croire, vous êtes loin d'avoir eu le point final.
_ Que voulez-vous dire ? Demande Aaron qui commence à être perdu.
_ Le plus évident. Vos regards à tous les deux et puis, c'est moi qui l'ai appelé pour parler de cet endroit et plus particulièrement de votre arrivée. S'il ne vous aimait plus, il ne serait pas là.
_ Il fait juste son travail ! Que je sois là ou non, il serait intervenu. Maël est quelqu'un qui veut la justice pour tout le monde !
_ Pourquoi obstinez-vous à croire qu'il ne ressent plus rien pour vous ?
_ C'est ma seule défense Nathan. Commence à s'énerver Aaron. - J'ai une douleur indescriptible au fond de moi et la seule manière pour moi de la supporter c'est de prétendre qu'il ne m'aime plus.
_ De quoi souffrez-vous ?

Nathan à parfaitement deviner la souffrance de son patient mais il a besoin de l'entendre de sa bouche. Ça serait un grand pas dans sa réinsertion à la vie extérieure et pouvoir enfin se libérer de son combat éternel contre ses sentiments. Fatigué de combattre ses sentiments, Aaron se laisse tomber sur son lit, les mains dans ses cheveux.

_ Ma plus grandes douleurs c'est d'aimer une personne que je ne pourrais jamais avoir. Avoue finalement Aaron.

Nathan ne peut s'empêcher de cacher son sourire. Lui qui pensait qu'Aaron allait se dévoiler bien plus tard, ou même jamais. Il est bien surpris est fière qu'il ait eu autant de facilité à dévoiler ses sentiments. Remarquant le rictus de l'homme face à lui, Aaron lève les yeux au ciel.

_ Ne soyez pas si enjoué. Vous attendiez cette phrase depuis mon arrivée.
_ C'est exact ! Je suis ravi de constater que vous vous dévoilez si facilement face à moi.
_ Vous pensiez que je serais resté froid et distant ?
_ Peut-être bien. Qui aime se dévoiler devant des inconnus ? Aaron se redresse correctement sur son lit pour défier le médecin du regard.
_ Pour sortir d'ici je serais capable de me dévoiler à n'importe qui. Nathan se lève de sa chaise et croise les bras.
_ Vous pouvez prétendre que vous faites ça pour être libre plus vite, mais nous savons tous les deux que vous l'avez fait pour vous délivrer de ce poids énorme qui vous pèse sur le cœur depuis un laps de temps.

Successivement ses mots, Nathan quitte la chambre sans fermer la porte laissant Aaron libre de se perdre dans ses pensées. Nathan à raison, il avait besoin de parler. De dévoiler ce qu'il ressent depuis sa rupture mais c'est tellement dur d'admettre de souffrir alors que tout a démarré par sa faute. S'il n'était pas aussi lâche, aussi apeuré de vivre loin de la vie qu'il connaît depuis sa naissance. Aujourd'hui il ne serait pas enfermé et il serait toujours en couple avec Maël et se montrant fièrement à son bras.

Focalisé dans ses pensées, à se lamenter sur son sort, il ne fait pas attention à la personne qui entre d'abord avec hésitation puis avec conviction. En entendant un raclement de gorge, Aaron relève la tête passant revoir Nathan mais en découvrant la personne devant lui, l'usage de la parole et de ses membres lui semble avoir disparu. Que lui veut-il ? Comment connaît-il sa chambre ? Le visiteur ferme la porte derrière lui mais ne bouge pas, il reste le plus loin possible de lui.

Scandale (Réécrite)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant