Scandale (Réécrite)

Chapitre 35

Une semaine s'est écoulée depuis sa rupture avec Maël. Une semaine qu'il broie du noir, refusant de sortir et s'alimente très peu. Une semaine qu'il inquiète de plus en plus Jack et Claire chez qui il habite à présent.
Aaron n'a pas eu de nouvelles de Maël malgré toutes ses tentatives de communication après que sa mère lui a avoué avoir été le voir deux jours après leur rupture mais il comprend parfaitement le silence du médecin. C'est lui le fautif dans cette histoire, c'est lui qui l'a cherché en gardant ce lourd secret en croyant dur comme fer pouvoir arranger les choses sans pour autant le dire à Maël.
La porte de la chambre que ses amis lui ont gentiment prêté s'ouvre avec fracas, les rideaux noir et opaque sont subitement ouverts, aveuglant l'homme allongé sur le lit pratiquement enfoui dans la couette. Jack retire celle-ci et force son ami à se lever.

_ Maintenant ça suffit ! Tu vas sortir ton cul de ce lit !
_ Non ! Laisse-moi mourir en paix.

Jack lève les yeux au ciel, attrape le bras de son meilleur ami pour l'inciter à s'asseoir. Ce qu'il finit par faire, il n'a pas vraiment le choix avec lui.

_ Je commence à en avoir marre que tu te morfondre Aaron. Ce n'est pas en restant enfermé dans la chambre et dans le noir que les choses s'arrangeront !
_ Il n'y a rien à arranger. S'énerve soudainement Aaron. _ J'ai gâché mon unique bonheur. Tu ne peux pas comprendre la souffrance que je subis ! C'est comme si mon cœur s'arrache un peu plus à chaque minute qui s'écoule. Jack s'installe sur le lit et viens prendre son ami dans ses bras et l'enlace fort.
_ Shane t'avais assez mis en garde, Rose aussi. Mais tu as encore joué au têtu en croyant que tu allais arranger les choses comme les super-héros mais désolé de briser ton rêve, tu n'es pas un héros. Alors oui, je ne peux pas comprendre ta souffrance. Je n'ai aimé qu'une seule fois dans ma vie et je m'apprête à l'épouser. Mais ce n'est pas en restant dans ce lit que les choses s'arrangeront. Il serait peut-être temps que tu reprennes les choses en main.

Jack quitte la chambre mais laissant cette fois-ci  la porte ouverte, Aaron entend des bribes de conversation avant qu'une nouvelle apparition entre dans la chambre et sans comprendre, il explose en sanglots. Rose se précipite vers lui pour l'étreindre.

_ Tu fais quoi ici ? Arrive-t-il à lui demander entre-deux crise de larmes.
_ Je m'en veux Aaron… Si tu ne m’avais pas rencontré, jamais tu n'aurais perdu Maël.

Aaron relève la tête et fronce les sourcils. Elle ne pense pas sérieusement que tout est de sa faute ? Se demande-t-il abasourdi de ce qu'il vient d'entendre. Il attrape ses mains et les sert.

_ Rien n'est de ta faute Rose. C'est moi qui n'ai pas voulu parler du mariage. Comme un crétin, j'ai cru que ma mère et moi pourrions, pour la première fois, avoir le dessus sur mon père et stopper cette stupide tradition… Si je n'avais pas joué au con, peut-être que notre histoire aurait fini différemment. Il déglutit difficilement avant de reprendre la parole. _ Aujourd'hui je mérite cette souffrance infernale.
_ Ta souffrance finira par disparaître. Je te le promets. Il hoche la tête négativement.
_ Toi, Jack ou peu importe qui, vous ne pouvez pas comprendre ce que je veux dire sans l'avoir vécu.

Rose soupire d'agacement. C'est la première fois qu'elle a ce genre de réaction, elle qui est toujours patiente. Il sait qu'il est agaçant, mais sachant qu'il va devoir vivre sans Maël le rend exécrable et agaçant.

_ Peut-être que pour toi je ne comprends pas le mot souffrance mais crois moi, je le comprends trop bien. Je n'ai pas eu besoin de vivre une rupture pour comprendre la souffrance. Vivre loin de la personne qu'on aime est une souffrance sans fin, ton cœur et ton âme pleure la disparition de l'être cher. Tu penses que disparaître du monde est la meilleure des solutions et quand tu y penses vraiment, c'est son visage qui apparaît, son regard te supplie de ne rien faire, de ne pas te quitter. Il te supplie de remonter la pente, qu'un jour tout ira mieux, que tu finiras par revivre. Mais tu ne vivras plus jamais. Plus vraiment. C'est comme si tu étais mort à l'intérieur. Alors tu pleures, tu pleures sa perte, ton amour incommensurable, ta douleur. Après avoir évacué cette souffrance, tu t'endors, fatigué de ces émotions et c'est seulement à ce moment précis que la souffrance disparaît, qu'elle te donne du répit. Seulement pour quelques heures, mais ces heures sont méritées et les bienvenus, personne ne mérite de souffrir continuellement. Peu importe les erreurs que nous avons faites.