Chapitre 15

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[Maël]

Voulant profiter d'Aaron jusqu'à la dernière seconde, Maël s'active dans sa cuisine préparant un petit déjeuner copieux pour le ramener au lit.

_ Maël ?

La voix ensommeillée d'Aaron résonne dans son appartement. Malgré le côté trop romantique qui l'exaspère en temps normal, Maël ajoute une rose dans un mini vase qu'il dispose sur le plateau rempli de garniture. Se sachant quelque peu maladroit, Maël prend son temps pour arriver à la chambre où Aaron l'attend assis au lit, la couverture cachant à partir de son intimité, ses cheveux en bataille. La coiffure après la baise. Pense Maël, sa coiffure préférée.

_ Tu es adorable.

Dit Aaron en découvrant le plateau. Maël ne peut s'empêcher de lui voler un baiser après avoir déposé le plateau sur le lit. Aaron lui sourit tendrement, attrape la tasse de café et le remercie pour cette attention. Maël aimerait tellement s'autoriser à rêver que dans un futur pas si lointain, chaque matinée commencerait de cette manière lorsqu'il ne travaillerait pas à l'hôpital. 

_ Tu me partage tes pensées ? Questionne Aaron en prenant une bouchée de pancake.
_ Que si tu te goinfre chaque matin de cette manière. Tu vas devoir prendre une taille de plus pour tes vêtements.

Aaron lui lance un des nombreux oreillers au visage lui faisant croire qu'il est vexé ce qui éveille le fou-rire du médecin. N'assumant pas à haute voix ses pensées se doutant qu'une dispute pourrait éclater juste après, Maël s'autorise un énième mensonge. Il va devoir beaucoup se faire pardonner à l'église s'il continue ainsi.

_ Si je deviens gros, tu auras une excuse pour cesser de m'aimer. Prononce Aaron un voile de tristesse traverse son regard avant de disparaître aussi vite qu'il est apparu.
_ Gros, handicapé, malade. Jamais je ne cesserai de t'aimer. Avoue Maël.
_ Pourtant il faudra bien que ça cesse. Explique Aaron. Je ne veux pas que tu souffres de ma faute.
_ Tu crois que j'ai le contrôle sur mes sentiments ? S'agace Maël. _ Je n'ai aucun bouton qui efface l'amour que j'ai pour toi.

Maël quitte le lit et s'enferme dans la salle de bain qui est adjacente à sa chambre. Il fait couler l'eau de la douche en s'engouffrant dedans. Il est fatigué d'entendre à répétition la même chose. Il est agacé qu'on lui répète inlassablement qu'il devrait arrêter d'aimer Aaron. L'amour ne disparaît pas du jour au lendemain. Toute sa famille est même Veronica lui conseille de sortir, de faire des rencontres mais il en a pas envie, il est pas prêt à oublier, à abandonner. Des bras musclés entourent sa taille, il sursaute avant de se laisser aller pour une dernière fois dans les bras d'Aaron.

_ Pardonne moi Maël. Je ne voulais pas t'énerver.
_ Et pourtant tu le fais souvent. À croire que c'est ton passe-temps favori. Aaron l'incite à se tourner pour qu'ils soient face à face.
_ Je ne cherche pas à te faire du mal, je veux juste que tu finisses par décider de t'éloigner de moi, que tu te rendes compte que tu mérites bien mieux que moi.
_ Le problème c'est que je ne veux personne d'autre. Pourquoi tu n'es pas fichu d'assumer que tu aimes les hommes et te délivrer du poids que contient de nom.

Aaron reste muet. Maël avait un espoir qu'un jour il finisse par comprendre que perdre un nom de famille, un héritage n'était pas grave si derrière il est entouré de bonne personnes et qu'il est heureux. Mais à priori, pour Aaron William De Laval il a besoin de tout sans exception.

Des lèvres humides se posent avec avidité sur les siennes, rompant ses sombres pensées. Il est incapable de le repousser alors pour une nouvelle fois, il se laisse emporter par le réveil de la flamme ardente.

***

[Aaron]

Il quitte l'immeuble de Maël à 10h. Il a rendez-vous avec Shane avant de partir au bureau. Se souvenant avoir laissé sa voiture chez Nathan, il appelle un taxi et attend patiemment son arrivée. Se sentant observé, il tourne la tête sur la droite et découvre un homme aux longs cheveux noir avec un regard sombre à glacé le sang le fixer. Soudainement nerveux, il envisage de revenir sur ses pas et retourner chez Maël mais il est déjà trop tard, l'homme s'approche de lui les mains dans les poches de sa veste en faux cuir.

Scandale (Réécrite)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant