Chapitre 36

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Il est tellement enjoué de ce dîner avec Maël qu'il arrive quelque minute avant l'heure souhaitée. Un espoir de réconciliation naît dans le creux de son estomac. Marchant les mains dans les poches sa veste en jean, Aaron découvre un policier inconscient au sol non loin de sa voiture de patrouille. Il extirpe son téléphone de la poche de son jean et compose le numéro d'une ambulance puis celui de Jack.

_ Aaron ? Tout va bien ? Maël à changer d'avis et t'a jeté à la porte ? Questionne le policier à la fois amusé et inquiet.
_ Je vais bien. Mais en m'apprêtant à entrer dans l'immeuble, j'ai retrouvé l'un de tes collègues dans les vapes. Un long silence se fit entendre avant que le policier ne se racle la gorge et reprennent finalement la parole.
_ Il faut que je te dise quelque chose. Depuis une semaine et demie, toi et Maël êtes sous surveillance.
_ Pour moi je le savais. J'ai remarqué la présence de mon garde du corps dès l'instant où je suis sorti de l'hôpital. Même les paparazzis sont plus doués pour être discrets. Mais pourquoi avoir mis Maël sous surveillance ?
_ Cillian ne donne plus signe de vie. La police de New-York n'arrive pas à le retrouver et son bracelet électronique a été retrouvé dans un vieil appartement trafiqué pour faire croire au flic qu'il respecte les règles instaurées. Maël m'a demandé de te mettre sous protection, je l'ai fait mais j'ai également voulu mettre Maël sous protection.

Le cœur d'Aaron s'accélère, il s'assoit au sol et essaie de reprendre une respiration normale, ce n'est pas le moment qu'il le lâche. Une crise de panique se profile mais il réussit à la contrôler pour reprendre la conversation avec son ami.

_ Je t'en pris, dit moi que Maël avait deux flics pour le protéger.
_ Je suis désolé Aaron… Il n'y avait qu'une seule personne. Je te rejoins à l'hôpital.

Il raccroche. Aaron lâche son téléphone sur le sol goudronné, son écran se fissure sous le choc mais il s'en moque. Son esprit est figé. Maël a peut-être été enlevé, il est peut-être en danger, il risque de mourir. Pense-t-il et se répète-t-il ces mots jusqu'à l'arrivée de l'ambulance où il décide d'accompagner le policier.

Il tourne en rond dans le couloir attendant l'arrivée imminente de Jack. Ce sont des bruits de talon aiguilles qui le font tourner la tête vers les ascenseurs, Rose et Mary accourent dans sa direction et viennent se jeter dans ses bras. Jack et derrière elles, une mine sérieuse en compagnie d'un homme qu'il n'a jamais vu de sa vie.

_ Maman tu pourrais me lâcher ? J'aimerais parler à mon ami. Demande Aaron les bras ballants. Mary s'excuse et s'éloigne. Rose lui attrape la main quand il passe devant elle et l'accompagne jusqu'à Jack et l'inconnu.
_ Aaron je te présente le lieutenant Antwan Blanc. Il m'aider à retrouver la trace de Cillian.

Aaron lâche la main de Rose et s'approche dangereusement du lieutenant et lui agrippe les pans de sa veste grise.

_ Où étiez-vous quand mon compagnon s'est fait enlever ? Vous prétendez l'aider mais regardez où ça nous emmène cette histoire ! S'énerve Aaron.
_ Vous allez vous calmer monsieur De Laval ! Votre conjoint m'a téléphoné en me demandant mon aide pour accusé son père du meurtre de sa mère et en même temps, vous protéger. Monsieur Bayle croyait que c'était vous qui était menacé d'enlèvement. Je n'ai suivi que les instructions.

Jamais il se serait douté que Maël croyait le savoir en danger. Trop préoccupé par son mariage arrangé et voulant profiter au maximum de lui, Aaron n'a jamais réellement pensé qu'un danger immédiat les menaçait. Aaron le relâche, le lieutenant réajuste sa veste et propose à l'aristocrate de s'éloigner par parler calmement en compagnie de Jack et des deux femmes.

_ Avez-vous la moindre idée ou pourrait se trouver votre compagnon ? Demande immédiatement Antwan une fois loin des oreilles indiscrètes.
_ Si je le savais, pensez-vous vraiment que je serai ici pour répondre à vos stupides questions.
_ Pensez-vous que Cillian puisse avoir quelque chose avec cette histoire ?
_ Évidemment ! Qui voudrait du mal à Maël ? Il n'aime pas les ennuis, il évite le plus possible les médias ! S’il est aussi « connu » c'est de ma faute.
_ Pourquoi dites vous cela ? Demande Antwan perdu.
_ Je suis l'unique héritier d'une famille d'aristocrates. Depuis ma tendre enfance, les paparazzis aiment me prendre en photo et étaler ma vie dans les tabloïds. Si je ne serais pas tombé amoureux de  Maël, peut-être que toute cette histoire n'aurait jamais existé !
_ Aaron ne mets pas toute la responsabilité sur ton dos ! Réprime Jack.
_ Tu veux que je fasse quoi d'autre hein ? Avant qu'il ne me rencontre, il ne subissait pas tous ces problèmes !
_ Vous ne pouvez pas en être aussi sûr. Reprend le lieutenant Blanc. _ Même si vous ne l'aviez pas connu, monsieur Bayle risquait les mêmes ennuis. Son père est un psychopathe qui rêve sûrement de vengeance depuis son incarcération. Il a sûrement manigancé son coup depuis longtemps.

Pris d'un violent vertige, Aaron se maintient contre le mur, sa mère l'attrape par l'épaule pendant que Rose-lui attrape la seconde. En regardant sa fiancée, il se rend compte qu'en plus de gâcher la vie de Maël, il est en train de gâcher celle de Rose. Voyant son état, Antwan lui conseille de rentrer se reposer et qu'il viendra lui parler à nouveau s'il a de nouvelles informations. Aaron quitte immédiatement l'hôpital sans attendre son entourage, la pluie a commencé à tomber à sa sortie, ses cheveux son aplati, son t-shirt et sa veste lui colle à la peau mais il s'en fiche, il continue à avancer, loin de l'hôpital, loin des personnes qui lui rappellent que Maël risque la mort à chaque secondes qui passe. Il vient à regretter de ne pas être à sa place. Pourquoi faut-il que ça soit toujours lui ? N'a-t-il pas assez souffert dans son enfance avec ce fou ? Pourquoi la vie s'acharne autant sur lui ? Être trop gentil ne convient sûrement pas dans ce monde rempli de violence, de fou et de mort. La pluie se mélange avec ses larmes qui dévalent ses joues, il a envie de hurler sa colère, sa douleur, sa peine, sa difficulté à comprendre la véritable raison de cet enlèvement. Oui Maël la piéger, la fait arrêter mais Aaron pense que ce n'est pas suffisant, il doit bien avoir autre chose et il compte bien le découvrir, même si cela doit l'emmener droit vers le danger.
Il s'apprête à prendre la route chez Jack lorsque sa mère lui envoie un message lui ordonnant de venir la voir à la maison immédiatement. Sans réellement réfléchir et oublient qu'il risque de croiser Richard, il change de trajectoire et marche jusqu'à sa demeure. La grande grille à peine franchie, que sa mère sort de la maison et se précipite vers son fils avec un parapluie. Ils entrent dans la demeure, Valentin apparaît avec une serviette et des vêtements propres qui sont restés dans ses appartements.
Une fois changer et sécher, il rejoint sa mère dans le petit salon, Rose est présente, en compagnie de son père. Il leur dit bonjour avant de s'installer sur l'un des sofas.

_ Si je t'ai fait venir c'est pour parler du mariage et de ton père. Annonce Mary.
_ Vous pensez que c'est le bon moment mère ? Mon esprit est focalisé sur autre chose ! S'énerve Aaron.
_ Nous savons pour votre relation avec ce jeune homme monsieur De Laval. Notre fille nous a tout révélé et nous avons décidé de tout annuler. Avoue le père de Rose. _ Je pense qu'il est grand temps que nous vivions réellement comme au 21ème siècle. La tradition du mariage n'existe plus a présent.
_ Vous êtes sérieux ? La voix d'Aaron est bien plus forte que d'habitude. Il a l'impression qu'une première et énorme pression a disparu. Aaron tend sa main au chef de la famille Clifforde et la sert. _ Merci infiniment monsieur. Je vous en serai éternellement reconnaissant.
_ Vous ne me devez rien. J'ai bien failli détruire la vie de trois personnes avec mes bêtises.
_ Il y a autre chose aussi. Annonce la voix mélodieuse de Rose.
_ Ton père est parti. S'exclame-t-elle.
_ Bon débarras ! Crache Aaron.

Jamais il ne pardonnera à Richard son horrible plan pour dévoiler à Maël les fiançailles. Pour lui, son père est mort.

_ Tu ne comprends pas. Reprends Mary. Le jour où je suis allée voir Maël. J'ai reçu un drôle de message de ton père me disant qu'il partait de la maison quelque temps. Je pensais qu'il avait un séminaire dans un autre pays mais il a cessé de donner signe de vie au moment même où Maël à disparu.

Il passe par plusieurs émotions à la fois. De multiples questions apparaissent dans son esprit mais il n'ose en prononcer aucune. Par pitié faite que je me trompe. Faite que mon père n'a pas osé !? Supplie Aaron apeuré par sa soudaine idée.

_ Je… Je dois partir.

Il s'échappe de la pièce, attrape les clés de sa voiture et quitte la maison qui lui rappelle beaucoup trop de mauvais souvenirs. Il sait qu'il a interdiction de conduire tant que ses jambes tremblent et qu'ils ne savent pas ce qu'à réellement son cœur à cause des émotions qu'il peut ressentir en conduisant. Mais prendre la voiture ira plus vite qu'attendre un taxi.

En arrivant à destination, il ouvre précipitamment la porte du logement de Jack, il hurle son prénom. Son ami apparaît en compagnie du lieutenant. Tous deux se précipitent vers Aaron mais ne prononce aucun mot

_ Je crois que Cillian n'est pas le seul commanditaire dans cette histoire !
_ Comment ça ? Demande Jack.
_ Lorsque Maël à rompu suite à la révélation, tu te souviens que mon père m'a avoué que cette manigance n'était que le début. Qu'il allait me faire souffrir ?
_ Bien-sûr que je m'en souviens. Tu veux dire que… Mais Aaron ne laisse pas le temps à son ami de terminer sa phrase.
_ Je crois que mon père est complice. Il bosse avec Cillian.

Scandale (Réécrite)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant