[Maël]
Depuis que Maël a demandé à Aaron de quitter son appartement, il est comme une loque humaine, il travaille, enchaîne les garde la nuit pour éviter de penser. Il ne dort que très peu. Ne sort pratiquement plus de chez lui, encore plus depuis que Cécilia est réapparu. Elle a toujours eu le chic d'apparaître dans sa vie au moment où il est le plus vulnérable.
Habillé d'un simple jogging et d'un t-shirt noir, il attrape son ordinateur et appelle la femme qui l'a aidé à rester vivant et à croire en une vie meilleure durant sa vie sombre. Veronica apparaît au bout de la 3ème sonnerie, depuis son départ de New-York il y a 10 ans, elle n'a pas vraiment changé, ses long cheveux noir sont plus courts et légèrement grisonnants. Ses joues sont plus arrondies depuis qu'elle est devenue maman il y a 5 ans. Elle le détaille en se pinçant les lèvres.
_ Quoi ? Demande Maël subitement gêné de son regard plus sombre qu'habituellement.
_ Qu'est-ce qui t'arrive ? Quand tu m'as parlé il y a pratiquement trois semaines, tu rayonnais de bonheur et aujourd'hui tu es aussi sombre que le jour où je t'ai rencontré, peut-être même pire.Maël lâche un long soupir, sa tête tombe en arrière, contre son mur bleu nuit pour tenter de calmer sa crise de larmes. Contenance repris, Maël regarde à nouveau l'écran de son Macbook.
_ Avec Aaron, c'est fini.
Un long silence se gagne, Maël attend le bruit d'un klaxon dans sa rue. Veronica ouvre et ferme la bouche plusieurs fois, cherchant sûrement ses mots. Mais que pourrait-elle dire d'autre que « je suis désolé ». La phrase mythique des personnes quand ils apprennent une rupture. « Je suis désolé. Tu vas bien ? » Maël a toujours haï ces phrases. Qui va bien après une rupture douloureuse ? Et surtout, qui est réellement désolé ? Personne.
Revenant à elle, Veronica soupire de tristesse avant de lui lancer un regard compatissant, tout ce que déteste Maël._ Je t'en pris Ve' ne me lance pas ce regard ! Je déteste ça ! se plaint-il.
_ Je ne peux pas faire autrement mon chéri, tu semblais tellement heureux et épanouie avec Aaron. Que s'est-il passé ?
_ Il a paniqué. Répond simplement l'intéressé.
_ Si tu veux que je t'aide, car je sais que tu m'as appelé pour ça. Donne-moi des détails !
_ Sans le vouloir, des paparazzis nous ont pris en photo en train de nous embrasser. Ses parents l'ont vu. Ils ont dû le menacer, il a rompu et il m'a fait comprendre que sa réputation était plus importante que nous deux.Un nouveau silence apparaît. Veronica lâche un petit rire nerveux.
_ Le seul homme que tu as aimé dans ta vie, il a fallu qu'il soit sans couilles !
Ne pouvant se retenir, Maël explose de rire. Il s'attendait tout sauf à ça. Revoir Veronica, même par vidéo, lui fait un bien fou. Elle lui manque tellement depuis qu'il a quitté New-York.
_ Veronica ! S'indigne-t-il.
_ Rho ça va ! Ne joue pas au prude ! Je me doute que tu as pris du bon temps avec lui.La tristesse qu'il ressentait au début de l'appel vidéo s'est transformée en gêne. Ses joues sont aussi rouges que du piment. Il ne sait plus où se mettre. Que peut-il répondre à ça ? Après tout c'est vrai, il a pris du bon temps avec lui, les plus beaux moments, des moments inoubliables. C'est le rire mélodieux de Veronica qui le sort de ses pensées.
_ À l'expression de ton visage, je peux en déduire que tu as passé de très bons moments avec lui.
_ On peut parler d'autre chose que de ma vie sexuelle Ve' ?Son fou-rire augmente à la fin de sa phrase. Maël se renfrogne, Veronica se calme finalement en se ventilant avec ses mains.
_ Tu m'avais manqué mon chéri. Finit-elle par prononcer après son calme revenu.
_ Tu me manques aussi…
_ C'est toi qui a décidé de partir de New-York. Tes parents acceptaient que nous nous voyons malgré que je n'ai pas réussi à avoir ta garde avant leur arrivée.
_ Tu sais pourquoi je ne pouvais pas rester ! New-York me rappelle que de mauvais souvenirs, je ne pouvais pas vivre dans cette ville. J'avais besoin d'espace entre elle et moi.
_ Je comprends ton choix, mais je serais toujours attristé de ton départ. Mon fils ne te connaîtra jamais réellement.
_ Je vais revenir ! L'anniversaire de mon père arrive bientôt, je serais là.Elle marmonne quelque chose d'indescriptible. Elle prend soudainement un visage sérieux, elle montre subitement l'écran de son téléphone. Maël s'approche de l'écran pour mieux voir et découvre la photo qui a fait peur à Aaron.
_ Je me suis souvenu du nom de famille de ton cher Aaron. Il est très beau, je ne peux pas dire le contraire, mais il est aristocrate mon cœur, ses parents doivent être des personnes qui sont restées dans les anciennes traditions.
_ Que veux-tu dire ? Maël appréhende la suite de la conversation.
_ Ses parents doivent penser que c'est à eux de choisir la bonne épouse pour leur fils. Vous ne pourrez jamais être ensemble s'ils ne changent pas d'avis ou s'ils quittent la vie mondaine.
_ Ni Aaron ni ses parents ne changeront d'avis. Le jour où il a rompu, il a prétendu que c'était pour me protéger, mais je sais qu'il a fait ça pour lui, il est tétanisé par la peur de vivre une vie en dehors du monde mondain.Il enlève rageusement une larme qui s'échappe à son contrôle. Veronica le remarque et lève un sourcil.
_ Tu peux pleurer Maël.
_ J'ai suffisamment pleuré devant toi et pour lui. Je suis fatiguée de me lamenter.
_ Que comptes-tu faire ?
_ Joué à l'indifférence. Peut-être qu'il finira par comprendre et si ce n'est pas le cas, alors ce n'était pas le bon.
_ Tu penses vraiment qu'un autre homme serait le bon ? Demande Veronica interloquée. Maël hoche bonnement les épaules.
_ Je ne sais pas. Il est le seul que j'ai aimé … Amoureusement et que j'ai réussi à supporter le toucher.
_ Et le seul à qui tu as donné ta confiance en dehors de ton père.
_ Pour le remerciement que j'ai eu… J'aurais dû seulement la confier à mon père.
_ Tu ne pouvais pas savoir qu'Aaron était quelqu'un de très… Compliqué.Un rire mauvais s'échappe des lèvres du médecin. Il lève les yeux au ciel.
_ Compliqué. Ton mot est bien trop faible pour décrire Aaron Gabriel De Laval.
Une petite voix masculine empêche Veronica de parler. Elle s'éloigne de son ordinateur pour parler à son fils de 5 ans. Elle revient quelques minutes plus tard. Un regard désolé dans les yeux.
_ Lucas à besoin de moi mon chéri. Je dois raccrocher.
_ Va t'occuper de ton fils, ancienne maman.Veronica lâche un petit rire mais Maël sait que sa dernière phrase lui fait du mal. Elle n'a jamais réussi à oublier le fait que l'assistante sociale a refusé qu'il retourne chez elle une fois cet homme loin de lui. Ils sont restés en contact mais cette douleur est toujours autant présente malgré toutes ces années qui sont passées.
_ Je t'aime Maël.
_ Moi aussi.Veronica raccroche. Maël se sent heureux et léger d'avoir parler à la femme qui a contribué à l'homme qu'il est aujourd'hui mais sa conversation sur Aaron lui a fait comprendre qu'ils viennent de deux mondes différents. Comment peuvent-ils espérer qu'un jour ils se retrouvent ? Aaron n'aura jamais le courage d'abandonner sa famille pour lui.
Son téléphone vibre l'arrachant de sa rêverie. Il décroche sans réellement faire attention au numéro affiché.
{Maël, C'est Nathan Moral. Je travaille dans l'institution contre les maladies inconnues. J'ai un patient qui a été transféré il y a deux jours.
D'accord mais… Pourquoi m'appeler moi ?
Mon patient se nomme Aaron De Laval.
Comment savez-vous que nous sommes liés ? Demande prudemment Maël.
Lors de sa première nuit, mes collègues ont dû lui administrer un calmant, le temps que ça fonctionne pleinement, il ne faisait que marmonner votre nom.
Merci de votre appel. Je vous recontacte très bientôt. }
Maël balance son téléphone sur son lit. Qui a pu l'envoyer dans un institut ? S'il lui était arrivé quelque chose, il aurait été envoyé dans son hôpital. Il se lève brusquement, prend ses affaires et quitte son appartement en direction de son lieu de travail. Il doit absolument trouver où se situe Aaron.
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Scandale (Réécrite)
RomansaAaron De Laval, unique enfant de l'ultime famille d'aristocrates. Il attise l'attention des paparazzis avec les scandales qu'il enchaîne. Amusé par leur comportement, Aaron ne se prive pas pour provoquer encore plus. Pourtant, lorsqu'un nouveau sc...