Chapitre 28

43 4 0
                                    

Une pluie diluvienne frappe contre son pare-brise. Malgré les essuie-glaces actionnés à la vitesse maximale, Aaron a des difficultés pour apercevoir la route. Le ciel essaie-t-il de lui lancer un message subliminal ? Aujourd'hui encore, il a dû mentir à ses parents, il leur a fait croire qu'il allait passer l'après-midi chez Jack et Claire alors que la vérité est toute autre, aujourd'hui il la passe avec Maël Beyle. Encore maintenant, il se demande comme ils sont passés de simple médecin/patient à ami avec des signaux qui pourrait amener à quelque chose de nouveau, du moins c'est son impression. Il ne connaît pas véritablement le ressenti de son médecin favori.
Avec plusieurs minutes de retard, Aaron se gare dans la rue, au loin des paparazzis qui pourraient se faire une joie de le prendre en photo dans une rue ou il ne met jamais les pieds.
Il attrape la bouteille de vin blanc, place sa capuche sur la tête et sort de sa voiture non sans une pointe de stresse, il a l'impression qu'il va se passer quelque chose mais il ne sait pas quoi. Aaron pénètre dans l'immeuble et se dirige d'un pas assuré jusqu'aux ascenseurs. Devant la porte noir de l'appartement, Aaron reste quelques instants sans bouger, il n'est pas trop tard pour reculer, il évitera toute sorte de cachotteries à ses parents. Il pourrait éviter un énième scandale. Commencé à faire véritablement la fierté de son père. Mais comment peut-on obtenir de la fierté lorsqu'il lui cache son homosexualité depuis des 18 ans ? Va-t-il tenir encore longtemps à jouer cette comédie ? Il efface ses mauvaises idées d'un mouvement de tête et toque avec plus de confiance. Il refuse de gâcher quelque chose qui pourrait ressembler au bonheur qu'il recherche depuis un long moment.
Maël ouvre finalement la porte plusieurs secondes plus tard. Il est habillé d'un jeans noir qui épouse parfaitement ses longues jambes fines. Une chemise violette un peu ouverte pour révéler son torse finement musclé. Ses cheveux sont relevés en épis sur son crâne, sa bague gravé d'un « M » est posée sur son index droit.

_ Monsieur De Laval, je suis ravi de voir que la pluie ne vous a pas découragé pour venir.
_ Je suis coriace. Mais je croyais que s'appelait par nos noms de famille était de l'histoire ancienne ?
_ Exact mais je prends plaisir quand ma langue roule sur votre nom.

Maël lui gratifie d'un clin d'œil suggestif en s'avançant dans la pièce laissant Aaron abasourdi par ce comportement inattendu. Il finit par entrer et continue son chemin jusqu'au salon où la table basse est joliment dressée et accompagnée par des chandelles. Au fond de lui, il espère que ces signaux sont ceux auxquels il pense. Il s'installe sur le canapé au même moment que Maël réapparaît avec un plateau contenant leurs verres et des petits fours, il lui tend sa bouteille avec un sourire charmeur.

_ Merci Aaron mais je vous ai strictement interdit d'apporter quelque chose.
_ J'aime enfreindre les interdictions.
_ En étant jeune, vous étiez si difficile ? Demande Maël amusé pendant qu'il ouvre la bouteille.
_ Si j'étais aussi incongrue, croyez moi, jamais nous nous serons connus. Je serais déjà enterré depuis bien des années. Je serais qu'un vieux squelette sur lequel les asticots ne pourront rien manger.
_ Quelle agréable conversation.

Ils rient ensemble pendant qu'ils font teintés leurs verres l'un contre l'autre. Ils continuent de faire connaissance en même temps qu'ils dînent le repas. Aaron à l'impression d'avoir une explosion en bouche, Maël est un excellent cuisinier. C'est à se demander s'il a un défaut quelque part.

_ Comment faites vous pour être aussi parfait ? Demande de bout en blanc Aaron. 
_ Croyait moi je suis loin d'être un parfait. J'ai bien des défauts et même d'horribles secrets.
_ Je ne vous crois pas.
_ Je ne vous demande pas de me croire, je souhaite juste que vous compreniez que je suis loin d'être l'homme idéal sur lequel vous faites une fixette depuis quelque temps.
_ Je n'ai jamais… Mais Maël le coupe.
_ Arrêtez de me mentir. Je vais vous dire ce que je pense sincèrement de cette histoire : J'adore. Nos moments passés ensemble, je ne me suis jamais senti aussi vivant depuis des années. J'ai même rompu avec ma compagne pour être le plus possible avec vous… Mais j'ai également peur, je n'ai jamais eu de relation avec un homme. Et malheureusement mon cœur n'a pas choisi l'histoire la plus simple. Je connais votre réputation. C'est rare, mais je lis les magazines. Je vous ai déjà vu. Ça devrait m'éloigner de vous mais au contraire, ça m'encourage à continuer. Je dois sûrement aimer les risques. Vous devez sans doute me prendre pour un fous de vous avouer une chose aussi importante de cette manière mais je n'ai jamais étais doué pour trouver le temps imparti.

Scandale (Réécrite)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant