[Maël]
Arrivé à l'hôpital, il se précipite jusqu'aux ascenseurs en ignorant délibérément les questions de ses collègues sur la raison de sa présence aujourd'hui. Arrivé devant le bureau du chef de l'hôpital, il frappe vivement contre la porte et attend sagement mais à la fois impatiemment. L'autorisation vient enfin d'être prononcée, il ouvre en grand la porte sans se préoccuper si celle-ci va claquer contre le mur. Sans s'asseoir, il frappe d'une manière autoritaire sur le bureau en bois blanc de son chef.
_ Veillez m'excusez de me présenter aussi promptement mais nous avons un problème monsieur Garza.
Le chef le regard de ses yeux grand yeux noir avant qu'un éclat de panique se lit sur son visage habituellement insaisissable.
_ Quel genre de problème docteur Beyle ?
_ J'ai découvert par l'intermédiaire d'un proche, qu'un hôpital emploie à soigner des personnes qui ne sont pas malades !
_ Que dites-vous ?
_ Pour être plus clair. Un hôpital emploie des personnes pour sois disant les soigner car ils sont homosexuels !Son patron semble choqué de cet aveu. Maël fulmine intérieurement, comment des personnes osent croire qu'être gay est-une maladie ? Lui-même ne sait pas s’il est gay, dans sa vie, il n'a aimé qu'Aaron mais il respecte les hommes comme lui, chacun est libre d'aimer qui ils veulent. Monsieur Garza finit par reprendre contenance.
_ Ou cet endroit se situe monsieur Beyle ?
_ Je ne sais pas monsieur… Après que cette personne m'a téléphoné, je me suis précipitée pour vous en parler.
_ Comment s'appelle la personne qui vous a communiqué cette information ?Maël semble hésiter quelques instants. Est-il capable de le dénoncer ? Il ne reste qu'un inconnu après tout, il doit sortir Aaron de cet enfer. Il finit par donner le nom de son interlocuteur. Son patron le congédie après l'avoir remercié. Maël quitte son bureau encore sur les nerfs. Certains collègues l'interpellent une nouvelle fois mais comme précédemment, il les ignore. Il ne peut pas leur parler maintenant, il risquerait d'être trop abrupt envers eux.
Enfin dans sa voiture, il s'autorise à extérioriser ses sentiments et se met soudainement à hurler un plein poumon. Pourquoi le monde peut-il être aussi cruel ? S'il n’était pas tombé amoureux d'un homme, jamais il n'aurait été embarqué dans cette histoire. Depuis son adoption, il s'était protégé contre des futurs émotions mais jamais il se serait imaginé être aussi mal protégé contre la souffrance que nous pouvons ressentir lorsque nous aimons d'une profondeur sans appel. Son téléphone vibre ce qui le fait sursauter et découvre un message provenant de Cécilia.
{Où es-tu ? Aurais-tu oublié ce que je t'ai dit la dernière fois ? J'espère que tu n'es pas avec LUI.} Cécilia.
Il frappe rageusement contre son volant. Quand décidera-t-elle de le lâcher ? Il regrette tellement d'avoir accepté d'entretenir une relation amoureuse avec elle sachant qu'il ne ressentait rien pour elle. Maintenant, depuis qu'il l'avait quitté pour Aaron, elle semble déterminée à lui pourrir la vie de la pire manière qu'il soit.
Il s'apprête à démarrer quand on vient frapper contre sa vitre ce qui le fait sursauter, il tourne la tête et découvre son collègue William, il semble essoufflé. Maël ouvre sa fenêtre pour l'écouter attentivement._ Monsieur Garza à découvert l'endroit dont tu lui avais parlé et à trouver une excuse pour que nous nous présentions et discrètement, nous ferons tout ce qu'il faut pour fermer le centre. Il demande à ce que tu viennes.
***
Quand ils arrivent devant l'établissement, Maël se sent soudainement mal. Il annonce à ses collègues de partir devant lui. Certains le regardent avec étonnement avant de disparaître avec leur patron. Essayant de reprendre contenance, Maël fait des cercles devant l'entrée de ce soi-disant hôpital. Et s'il croise Aaron, comment va-t-il réagir ? Serait-il capable de rester professionnel malgré que l'homme qu'il aime toujours aussi passionnément soit devant lui.
_ Monsieur Beyle ?
Maël se retourne surpris d'entendre une voix. Face à lui, se trouve un homme aux cheveux roux, aux yeux d'un vert puissant, une mâchoire carrée mais un visage blanchâtre. Cet inconnu face à lui doit le prendre pour un fou à le fixer aussi intensément mais depuis sa rupture avec Aaron, Maël se demande s'il arriverait à se sentir attiré par un autre homme.
_ Vous êtes ? Finit-il par questionner après avoir terminé sa contemplation.
_ Nathan Moral. C'est moi qui vous ai téléphoné mais je ne me doutais pas que vous viendrez aussi vite.Il lui tend la main mais Maël à un geste de recul. Nathan le remarque et ouvre grand les yeux. Il baisse sa main et garde la distance que Maël à instaurer.
_ C'est… Maël se racle la gorge avant de prendre un air professionnel. - J'ai étais voir mon patron après votre coup de téléphone et c'est lui qui a organisé notre arrivée.
_ Pourquoi ne pas être avec eux dans ce cas ?
_ Je ne me sentais pas bien.
_ Vous avez juste peur de le voir n'est-ce pas ?
_ Vous faites de la psychologie maintenant ? Sois disant soigner des homosexuels ne vous suffit pas monsieur Moral ?
_ Je suis loin d'être psychologue monsieur Beyle et croyais moi, le travail que j'ai m'horripile, chaque jour je combats mon envie de tout plaquer et démissionner.
_ Pourquoi vous ne le faites pas ? Demande Maël agacé en croisant les bras.
_ Et laisser mes patients sans aide ? Je suis le seul qui leur donne la possibilité de sortir. Sans moi, ils finiront leur vie ici ou en psychiatrie.
_ Et pour Aaron ? Questionne Maël voulant à tout prix savoir ce qu'il advient de lui.
_ Monsieur De Laval est un homme complexe. Il ne se dévoile pas facilement. Mais je sais qu'un jour je finirai par avoir sa confiance et il me dira ce qu'il a sur le cœur.
_ Pourquoi avez-vous autant besoin de sa confiance ?
_ Pour mettre sa confiance en sa faveur et leur faire sortir le plus vite possible.
_ Cela prend combien de temps généralement ?
_ Un an, deux ans pas plus.2 ans ? 2 ans à savoir qu'Aaron risque de rester enfermé dans ce cauchemar est inacceptable. Maël sait parfaitement ce que ça fait de vivre dans un endroit que l'on déteste, que l'on considère comme une prison. Comme son enfer personnel. Il avance vers Nathan mais reste assez éloigné pour éviter le contact, même accidentel.
_ Il ne restera pas deux ans de cet endroit monsieur Moral !
Après ses mots, Maël le contourne et entre dans l'endroit qui le rend mal à l'aise. Ses collègues sont éparpillés dans chaque coin de la pièce. Il croise William avec plusieurs dossiers dans les mains et l'interpelle en lui demandant de lui en donner certains.
_ Maël ?
Il se fige immédiatement en l'entente de la voix. Cette voix grave et à la fois mélodieuse qui fait lui fait rater un battement de cœur. Il ne s'était pas rendu compte que sa voix était un besoin vital pour lui, il a l'impression de se sentir moins oppressé dans cet endroit. Il prend le courage de relever la tête d'un dossier et rencontre le regard verrons d'Aaron. Tout comme lui, il semble choqué de sa présence. Maël s'apprête à amorcer un pas vers lui mais Aaron fait demi-tour et prend la fuite derrière lui, Nathan le suivant en courant. Doit-il les suivre ? Non ! Tu ne peux pas faire ça Maël ! Se dit-il, mais il a besoin de le voir, de lui parler, même si cela finit par une engueulade. Il dépose les dossiers sur un siège et s'engouffre dans ce gigantesque couloir à la recherche de son ex amant.
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Scandale (Réécrite)
RomansaAaron De Laval, unique enfant de l'ultime famille d'aristocrates. Il attise l'attention des paparazzis avec les scandales qu'il enchaîne. Amusé par leur comportement, Aaron ne se prive pas pour provoquer encore plus. Pourtant, lorsqu'un nouveau sc...