A STEP LATER

Chapitre II : Rentrée mouvementée

Jour de rentrée : université du Minnesota

WOW

Plantée devant l'entrée principale de l'université du Minnesota depuis maintenant cinq minutes, je ne peux pas bouger. J'admire.

WOOOOW.

J'ai l'impression, que c'est encore plus beau que la première fois où je suis venue visiter lorsque je suis arrivé à Minneapolis il y a deux mois. Rien que la brochure donnée par l'étudiant en France m'avait mis des étoiles plein les yeux. C'est sûrement dû à l'adrénaline du premier jour, mais je vois toutes les couleurs du bâtiment, de l'herbe, des arbres, des bancs, et même des habits des étudiants, encore plus vives qu'elles ne le sont réellement. Enfin, je pense ?

WOOOOOOOOOOW.

Des étudiants grouillent de partout. Certains sont seuls, comme moi. À la différence près qu'ils ne sont pas figés sur place, ils savent où ils vont et sont pleins d'assurance. D'autres sont en groupe, ils discutent, rigolent, se tiennent la main ou s'embrassent. Les retrouvailles sont joyeuses. Au plus profond de moi, je sais que j'aimerais tellement faire partie d'un de ces groupes, être à l'aise avec tout le monde, que ce soit simple de discuter de mes joies et mes peines. Pourquoi c'est si compliqué pour moi de sociabiliser ? Pourquoi tout le monde y arrive, mais pas moi ?

Je suis nulle...

Bon Evie, moins de réflexions, un peu plus d'action. Je ne vais pas me dégonfler maintenant ! Si je n'y vais pas de suite, je vais être en retard pour me présenter à l'accueil. En plus, s'il reste des places pour des chambres universitaires, elles partiront vites.

C'est parti pour ma nouvelle vie !

...

Mes jambes ne bougent pas. Je les sens même trembler.

Ce n'est pas vrai !

Pourtant, je n'ai pas peur... Je suis juste un petit peu stressé ...

Bon d'accord, beaucoup stressé, mais ça ne devrait pas me bloquer complètement !

À trois, mes jambes bougeront pour se diriger dans le couloir devant moi.

1 ...

Les mains moites, je sens mon cœur battre à mille à l'heure. Tout le monde me regarde. Ils doivent se moquer de moi. En même temps, qu'est-ce que je fous là, je suis perdu et seul au milieu de personnes qui savent exactement quoi faire et où aller. Je me sens devenir rouge de honte. Je voudrais être une petite souris et déguerpir vite, très vite.

2 ...

Inspire... Expire...

Evie, tu n'as pas fait tout ce chemin pour abandonner maintenant.

Je me remémore les conseils de Myriam : se faire des compliments pour augmenter sa confiance et son estime de soi.

Tu es forte.

Tu es la meilleure.

Tu vas y arriver.

Intérieurement, je me parle. Enfin, j'espère que je ne parle pas à voix haute ?! Maintenant que j'y pense, c'est vrai que les gens me regardent de travers en passant à côté de moi.

Oh ce n'est pas vrai ! Ils vont me prendre pour la folle de service !

3 !

Une marche.

Deux marches.

Oui, j'avance ! Je me déplace en sachant exactement où je dois aller.

Trois mar...