A STEP LATER

Chapitre XXI : Blessures du futur

Chapitre XXI : Blessures du futur

Pam Pam.

Pam Pam.

Pam Pam.

J'ai l'impression que ma tête va exploser.

Pam Pam.

Pam Pam.

Pam Pam.

Un écho sourd et puissant à la fois envahit tout mon corps.

Est-ce mon cœur ?

Est-il sur le point de me lâcher ?

Ce bruit résonne dans ma tête. De plus en plus fort. De plus en plus insupportable.

Je ne comprends pas ce qu'il m'arrive. Je suis dans l'incapacité à me concentrer sur autre chose que les battements de mon cœur anormalement bruyants.

D'autres sensations reviennent peu à peu.

J'ai mal.

Mon dos n'est plus qu'un bloc de pierre pesant sur chaque partie de mon corps, m'empêchant de bouger sous peine de douleur insoutenable. Mes mains sont tiraillées, je ne peux les déplacer sans que ça ne m'arrache un râle atroce.

J'ai froid.

Des frissons me parcourent de la tête aux pieds, hérissant mes poils et me donnant l'impression de plonger dans un champ électrique. Des milliers de piqûres me traversent. Il fait froid. Humide.

J'ai peur.

Ça y est. La terreur a repris le dessus. Je ne sais pas où je suis. Pourquoi je ne me souviens de rien ? Que m'est-il arrivé ?

Il fait noir. Normal, je n'ai pas ouvert les yeux. J'ai du mal à bouger ma tête qui pèse une tonne et tire sur mes cervicales, alors faire l'effort de soulever mes paupières ? Impossible.

Je pense vaguement à me rendormir. Ce serait plus sage, plus simple, moins douloureux. Une partie de mon esprit me crie de faire un effort.

Sois forte Evie. Ouvre les yeux.

Un parfum inhabituel règne. Ça sent le renfermé, signe que je suis quelque part entre quatre murs. J'ai l'impression que cette odeur se fixe partout sur moi, sur mes vêtements, mes cheveux, mes poumons.

Aucun son ne vient troubler le bruit de ma respiration saccadée. Je suis le centre de l'attention, au cœur de cette pièce de théâtre ou je suis, malgré moi, l'actrice principale. Mes oreilles sifflent, ce qui m'empêche de réfléchir correctement.

Des flashs me reviennent.

L'aéroport. Kyle. Le parking. Les mains fermes qui m'agrippent. Le tissu mouillé et puant.

Est-ce qu'on m'a... Kidnappé ?

Soudain, je suffoque. J'ai peur. Je suis terrifiée.

Pourquoi je n'arrive pas à bouger ?

Pourquoi quelqu'un voudrait m'attraper ?

Est-ce que c'est Gabriel ? Il voulait sa vengeance, il va la prendre. Me violer à nouveau.

OUVRE LES YEUX.

Le noir.

C'est la première chose que j'aperçois.

Puis viennent les ombres.

Mes yeux s'habituent petit à petit à l'obscurité environnante. Je me force à relever la tête, non sans difficulté, pour discerner autre chose que mes cuisses collées l'une contre l'autre.