Chapitre VIII : Nouveau départ

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TW : Viol

Le brouillard.

C'est tout ce que j'ai devant moi. Une étendue de brouillard grisâtre qui m'empêche de voir au-delà de mes pieds.

Il n'y a pas de bruit et pourtant, ce silence est assourdissant. Je n'ai aucun repère, mais je sais exactement où je dois aller. J'avance d'un pas décidé et le cœur battant pour arriver face à ma destinée.

Tout d'un coup, je vois plus clair. L'environnement lumineux me pique les yeux. Le brouhaha ambiant m'est familier. Tout autour de moi, des poutres, des tapis, des barres, des trampolines, mais le plus important, ma famille, mon équipe et mon coach me sourient depuis les gradins.

- Allez Evie, t'es la meilleure !! Me crie Myriam.

Je suis concentré. C'est ma première épreuve de ces championnats mondiaux où j'ai toutes mes chances. Je me présente devant les juges qui sont tous sérieux et les salue.

Ça y est, c'est le moment Evie.

Ton moment.

J'avance pour déployer mes figures au sol et ma chorégraphie.

Un pas,

Deux pas,

Trois pas...

Je suis au sol.

Je n'ai même pas commencé que j'ai trébuché.

Tout le monde me pointe du doigt en rigolant. Ils se moquent tous de moi. Mes parents, ma meilleure amie... Seul Gabriel, mon coach s'est approché. Il n'est plus qu'à quelques centimètres au-dessus de ma tête et son regard est sévère.

L'étau se resserre tout autour de moi. Les murs rapetissent et je me retrouve dans cette chambre d'hôtel en compagnie de mon entraîneur.

Il fait très sombre et j'ai peur. J'ai toujours peur.

Gabriel veut me punir de mon erreur. D'après lui, il me faut une bonne correction pour ne plus que ça se reproduise.

Je ne dis rien.

Le coup qu'il m'assène de toute sa paume est si puissant, que j'en tombe par terre. Je ne vois plus, je ne fais que ressentir toute sa rage qui se déverse de lui pour arriver jusqu'à moi.

Il me soulève d'une main comme si je n'étais que vulgaire chiffon et me jette sur le lit. Ses yeux gris me fixent d'un air dégoûté et les rides qui s'accentuent de son visage prouvent toute la colère qu'il est sur le point de déverser.

- J'avais placé beaucoup d'espoir en toi Evie. Et maintenant, tu as tout gâché. Tu vas donc le payer comme je l'estime bon pour moi.

Je suis tout à fait consciente que ce qu'il s'apprête à faire lorsqu'il place ses genoux sur le lit. Entre mes cuisses.

Je crie. Je ne m'entends pas, mais je sais que du son sort de ma bouche. J'essaie de me débattre, mais ses mains fortes emprisonnent mes bras.

- FERME-LA !

Une nouvelle claque m'atteint de plein fouet au visage. Je vois des chandelles de toutes les couleurs, mais je ne comprends pas ce qu'il se passe.

Je ne suis plus que sensation.

La sensation de ses mains calleuses qui arrachent mon justaucorps. La sensation de ses genoux qui écartent mes cuisses.

La sensation de mes larmes qui mouillent mes joues.

La sensation affreuse d'être souillée par ce bâtard qui claque son corps violemment contre le mien.

Je ne suis que sensation.

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