Chapitre 17.5 : Un pas.

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KYLE

- À demain Kyle !

Je réponds d'un signe de la tête à Mike, mon collègue de l'escalade qui part de la salle un peu avant moi. C'est bientôt l'heure pour moi de partir, et bien que j'adore ce sport, travailler ici pendant presque tout mon temps libre me pompe un peu l'air. Ranger les baudriers laissés à l'abandon par des débiles, les chaussures puantes et faire du nettoyage, ce n'est pas trop mon truc. Mais bon, il y a des avantages à travailler ici. Déjà, je peux utiliser la salle comme je veux, donc depuis plus de deux ans, à grimper presque tous les jours, j'ai réussi à sculpter mon corps plus que quiconque qui va gonfler ses muscles à la salle. L'autre avantage, et pas des moindres, c'est les filles canons.

C'est bien connu, quand on assure quelqu'un qui monte au mur, la vue sur le fessier des nanas est l'une des meilleures. Mais attention, ne venez pas me prendre pour un gros voyeur de première qui fait ça que pour le cul. Je ne dis pas que toutes les filles sont comme ça, mais quand vous en voyez certaines vous faire des yeux de biche et oser toutes les familiarités pour vous approcher, vous ne dites certainement pas non.

Enfin ... C'était avant.

Bon, je n'ai pas changé d'idée il y a si longtemps que ça... Mais je me sens de moins en moins à l'aise avec l'idée de me faire n'importe quelle fille venue expressément pour séduire le prof canon. Ça ne m'avait jamais vraiment dérangé jusque-là. L'escalade m'a permis de prendre mon pied à mainte reprise et de donner du plaisir en échange, mais je ne sais pas ... Je n'en ai plus besoin.

Maintenant, je laisse mes collègues profiter et leur laisse l'honneur de d'assurer à ma place, tandis que je me contente de faire le sale boulot. Tant pis, l'argent que je touche grâce à ça me permet de payer mon loyer à Caleb et c'est tout ce qui compte désormais.

Je ne sais pas comment j'ai fait la première année d'université sans lui. Vu qu'il a un an de moins et que je n'avais pas les moyens de me prendre un appart tout seul, j'ai dû me contenter d'une chambre étudiante avec un connard qui n'arrêtait pas de fumer des joints dans la chambre. Et étant donné que je ne suis pas des plus sociable ... J'ai failli lui foutre mon poing à la figure plus d'une fois au risque d'être renvoyé.

Heureusement pour moi, j'ai le meilleur frère qui soit. Caleb. Depuis gamin, on a toujours fait les quatre cents coups ensemble. Quand il avait seize ans, son père a réussi à évoluer dans l'entreprise pour laquelle il travaillait à force de la détermination qui fait foi chez les Anderson. Ils ont donc déménagé dans un quartier plus riche de Minneapolis. Malgré ça, Caleb continuait toujours de traîner avec moi et n'a pas voulu changer d'école, quitte à faire plus de trajet tous les jours pour s'y rendre. Ses parents sont des amours. J'ai dû passer presque autant de temps chez lui que chez moi quand on était enfant et ils m'ont toujours accueilli comme leur propre fils. Et ça faisait du bien, surtout quand j'essayais de fuir ma maison et les penchants dépressifs de ma mère.

L'année dernière, avant que Caleb n'entre à l'université, un an après moi, son père à eu l'opportunité de déménager à l'autre bout du pays en Floride. Caleb aurait intégré une prestigieuse université dans un environnement de rêve. Au lieu de ça, il a préféré rester dans sa ville natale où la pluie est le maître mot. Il ne l'a jamais avoué, mais je suis certaine qu'il l'a fait pour moi. Pour ne pas me laisser seule. Et rien que pour ça, je lui serai éternellement reconnaissant.

C'est mon meilleur ami.

Mon frère.

Je suis content qu'il ait intégré l'équipe de football. C'était notre rêve et il a réussi à l'atteindre pour nous deux. Bien que l'argent soit un facteur arrangeant pour intégrer l'équipe, il est l'un des jours les plus doués de la région, donc il mérite amplement sa place de quarterback. Moi, je n'ai pas eu de bourse pour le foot, donc je me contente de donner mon avis avisé au coach et aux joueurs qui m'ont plutôt bien intégré. Malgré ça, j'ai toujours l'impression qu'il me manque quelque chose. Mais j'ai appris à me contenter de ce que je peux avoir.

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