A STEP LATER

Chapitre 4.5 : Demande risquée

Elle attend d'être sûre qu'il soit bien dans la chambre et que la porte soit fermée pour commencer.

- Tu es contente ?! Tu as eu ce que tu voulais, espèce de petite garce.

Ce n'est plus la Jessie mielleuse à en vomir. Celle qui se trouve devant moi à enlever son masque et son vrai visage apparaît. Les rides au coin de ses yeux s'accentuent au point qu'on dirait des pattes d'oiseaux. Sa bouche de sorcière ne forme plus qu'une fine ligne, et son regard... mon Dieu si elle avait pu me tuer avec, je serais morte depuis longtemps.

Elle s'approche. Je sais ce qu'elle fait, elle veut m'intimider pour que je l'implore de ne pas faire ce qu'elle s'apprête à faire. Mais je suis forte. Bien que mon cœur batte la chamade et que je suis sûre qu'elle peut l'entendre, je reste debout, le regard droit et le menton haut.

- Tu n'iras pas à cette fête, tu sais pourquoi ?

Je ne réponds pas et ça l'agasse plus qu'autre chose.

- Parce que sinon, je te détruirai.

Un petit rire m'échappe malgré moi. Elle veut me détruire ? Mais salope, je le suis déjà.

Ma petite intervention ne lui plait pas. Soudain, elle est à quelques centimètres de moi. Elle prend mon avant-bras à une vitesse incroyable et pendant qu'elle me regarde dans les yeux, elle le sert de toutes ses forces. Je suis certaine que des marques vont apparaître en quelques secondes une fois qu'elle m'aura lâché mais je ne peux pas lui montrer qu'elle me fait mal. Alors je ferme mon esprit à la douleur physique. J'ai déjà vécu pire. Mon viol. La mort de mon père. Et j'ai survécu.

Je continue de la regarder, je ne lâche pas son regard.

Au bout de quelques secondes, elle en a déjà marre. Son visage est rouge de colère. Eh oui salope, tu as cru quoi ? Que tu allais m'atteindre ?

Elle me lâche, reste planté là, et je vois son poing s'ouvrir et se refermer. Elle doit se demander qu'est-ce que je mérite comme punition. Je remarque à peine que son épaule bouge, prêt à me frapper, quand j'entends une porte s'ouvrir en grinçant doucement.

Une petite voix se fait entendre :

- Maman ?

C'est Charlie. Je suis sauvée.

Je profite de cet instant de répit pour monter les marches quatre à quatre et rejoindre ma chambre. À l'autre bout du couloir, Charlie est planté devant sa chambre et appelle sa mère. Je ferme à clé et m'adosse à la porte le cœur battant et le souffle court.

- Qu'est-ce que tu veux Charlie, pourquoi tu n'es pas couché ?

- J'ai fait un cauchemar, tu peux me lire une histoire.

Je l'entends souffler et entrer dans la chambre du petit garçon.

...........

Je n'en reviens pas. Ce soir, je sors.

Je suis en train de faire les courses habituelles du samedi matin pendant que je pense à la soirée qui m'attend.

Wow. Moi, Evie Lecomte, je vais à une soirée de fraternité. J'espère que ça se passera bien. Que mes amis m'aiderons à m'intégrer. J'espère réussir à mettre de côté mes angoisses pour faire des rencontres, discuter avec des gens, danser avec Cass et boire avec Caleb...

Hier soir, je n'ai pas réussi à m'endormir avant quatre heures du matin. Alors là, je suis explosé de fatigue. D'habitude, les courses du samedi matin sont un vrai bonheur. Je suis seule, je n'ai pas les enfants qui crient et qui pleurent au milieu du magasin parce que je ne veux pas leur acheter quelque chose. Mais ce matin, en plus d'être fatiguée, je suis une boule de stress à cause de ce soir. Du coup, j'ai peur d'oublier quelque chose sur la liste saugrenue de Jessie. À force, je connais les marques des produits qu'elle veut que j'achète. Mais au tout début, elle se servait de la moindre erreur pour frapper.