A STEP LATER

Chapitre XI : C'est beau la folie.

NDA : Tenez, beaucoup d'air : 🌬

J'ai été conne.

Vraiment.

Qu'est-ce qu'il s'est passé dans ma tête pour que je me retrouve dans les bras de Kyle, contre sa bouche ?

Et surtout : Pourquoi est-ce que mon corps réagit comme ça face au sien ?

Ses lèvres sont si douces lorsque nos bouches entrent en contact que mon pouls accélère d'un coup, résonnant dans ma tête. Un frisson me parcourt tout le corps et s'arrête en bas du ventre, juste entre mes jambes.

Le pire, c'est que l'objectif premier était de lui prouver que ce baiser ne me ferait rien, que je lui donnerais tort en lui montrant que je suis on ne peut plus distante envers lui.

C'est raté. Je suis incapable de m'arrêter.

Ce baiser est incroyable.

J'entends un son sortir de sa bouche, un grognement qu'il n'a pas pu retenir et, comme une imbécile en manque de sensation, je frissonne dès que la pression contre ma bouche augmente. C'est le genre de baiser que je n'ai pas connu depuis longtemps. Trop longtemps. En même temps, est-ce que j'ai déjà connu un baiser comme ça avant ? J'étais jeune et les garçons en face de moi l'étaient aussi. Aujourd'hui, je suis face à un homme qui sait exactement quoi faire. Il a des lèvres douces et sait les utiliser avec une grande précision.

C'est d'abord lent, comme pour poser des bases solides. Sans m'en rendre compte, une de mes mains s'est dirigée sur sa joue et sens les picotements de sa barbe sous mes doigts, tandis que l'autre se pose sur son torse dur comme la pierre. Un gémissement étouffé sort du plus profond de moi quand soudain, je sens le bout de sa langue caresser ma lèvre inférieure.

Je lui ouvre le passage. Le contact entre nos deux langues est si fougueux que le désir augmente, se propageant jusqu'entre mes jambes. Je m'abandonne complètement, le laissant me serrer la taille avec une possessivité que je ne lui connais pas.

Mon Dieu, je suis perdu. Son goût sucré, son odeur inimitable, son souffle chaud contre ma bouche...

Ressaisis-toi Evie ! Il ne faut surtout pas que j'oublie le pourquoi du comment on en est arrivé là... c'est-à-dire, lui prouver que je pouvais me détacher de lui.

Dès que je commence à éloigner mon visage, il ressert son étreinte et m'embrasse encore plus fougueusement.

Merde... Il veut ma peau.

Avec ma bouche, j'essaie au mieux d'étouffer le gémissement qui lui échappe, car je ne veux que personne d'autre ne l'entende. Ce son n'appartient qu'à moi. Je veux l'écouter en boucle quand je serai seule dans ma chambre, en repensant à ce baiser.

Mon Dieu, achevez-moi, je ne tiendrai pas.

Je me force à rompre le baiser, pantelante, m'écarte subitement de lui pour éviter qu'il ne me retienne et plonge mon regard dans le sien. Ses épaules se lèvent et se baissent en rythme avec les miennes. Physiquement, il est dans le même état que moi. Ses pupilles sont dilatées et ses lèvres entrouvertes sont gonflées, preuve de l'intensité du moment passé.

Combien de temps a duré ce baiser ?

J'ai l'impression que le temps s'est arrêté à l'instant où nos lèvres sont entrées en contact. Et à en croire son regard encore brûlant sur moi, il pense la même chose.

Je reprends peu à peu mes esprits et je n'entends plus que le bruit de la musique à fond. Plus personne ne parle. Je n'ai vu que sur Kyle et ne vois pas ce qu'il se passe derrière moi, mais à l'étonnement qu'il arbore quand ses yeux se détachent des miens et se posent sur l'assemblée, je me doute que tous les regards sont tournés vers nous. Soudain, les traits de son visage changent et le Kyle froid et distant que je connais depuis le début redevient lui-même. Il a aussi l'air plus grand, plus imposant.