Elle, regrette d'être faible.
Une semaine que je vis dans un cauchemar permanent. À vrai dire, je n'ai pas vraiment la notion du temps, coincé entre ces quatre murs de béton armé, sans accès à la lumière du jour. Mais si je me fie à mon nombre de visites, une par jour, et à mon nombre de repas, également un par jour, cela fait bien une semaine que je suis retenue ici.
Étendue de tout mon long sur le matelas usé et sale, je ne pense même plus à la crasse qu'il contient. Je suis tout aussi souillée que lui, alors, à quoi bon faire la princesse et continuer de dormir par terre ? On m'a refusé toutes les douches que j'ai demandées, le seul moyen que j'ai de faire une toilette, c'est quand on me ramène ma ration, toujours trop petite, et que j'utilise l'eau si précieuse pour me débarbouiller au lieu de la boire.
J'ai constamment faim et soif. Mais le pire, c'est de me sentir humilié. Je ne peux désormais plus être au plus bas.
Ma seule satisfaction, c'est d'observer le mec au crâne rasé, surement un des sbires les moins bien gradé des Miller, venir chercher mon pot de chambre pour le vider tous les deux jours. Il tire tellement une gueule de déterrer que ça m'arrache un petit sourire.
Ma vie est un enfer.
Quand je pense que tout ça ... Est de sa faute, un mélange de colère et de tristesse m'envahit.
Je n'oublierais jamais la malveillance que j'ai aperçue dans les prunelles bleues de l'homme que je pensais apprécier un peu trop.
Je n'oublierais jamais qu'il m'a menti durant tous ces mois alors que je pensais qu'il m'aidait à aller mieux.
Je n'oublierai jamais qu'il m'a trahie en me vendant, comme une simple marchandise sans valeur, à un gang qui veut ma peau.
Et je ne lui pardonnerai jamais.
Kyle est mort pour moi.
Alors ... Pourquoi est-ce que ça fait encore aussi mal ?
J'ai l'impression que mon cœur va exploser, que toutes ces émotions m'oppressent. C'est beaucoup trop pour être supportable...
J'agrippe le rebord du matelas qui tombe en lambeau avec force et me recroqueville sur moi-même. Les battements qui résonnent dans ma tête sont comme un diapason mettant de l'ordre dans mes peurs.
Bam. Bam.
Je suis seule la plupart du temps, avec mes seules pensées destructrices pour compagnie. Je n'entends rien à part le balancement de mon corps sur le matelas grinçant. J'ai envie que ça finisse. J'ai besoin de sortir de cet enfer.
Bam. Bam.
Les seules visites qu'on me rend sont les plus attendues et à la fois les plus redoutées. C'est Sergio qui amène, toujours son sourire pervers aux lèvres, mon unique repas, généralement composé d'un morceau de pain et d'une bouillie informe au goût atroce, sûrement réalisé à partir de restes que d'autres n'ont pas voulu. Et pourtant, je le dévore à chaque fois comme si c'était le plus délicieux des mets qu'on m'ait jamais proposé.
Pendant que je mange, sous la supervision de l'homme que je dois détester le plus au monde après un certain Gabriel, il se balade dans ma cellule et me raconte des histoires que je n'écoute pas. Parfois, il est calme et je peux m'estimer chanceuse qu'il se contente de m'observer comme si j'étais son prochain goûter... et parfois, je le deviens.
Comme hier, quand il a estimé que mes lèvres méritaient d'être "cajolées".
L'horreur m'a frappé de plein fouet quand il a commencé à se caresser à travers le pantalon et que j'ai compris qu'il ne parlait pas ... de ma bouche.
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A STEP LATER
RomanceUn défi, C'est ce qu'Evie s'est imposé en partant faire des études à l'autre bout du monde, à Minneapolis. Un défi C'est ce qu'elle essaye de relever tous les jours alors que ses démons intérieurs la privent d'une vie simple. Un défi, Elle va le viv...