Chapitre 26.5 : Ça fait du bien !

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Si un jour, on m'avait dit que recevoir un coup dans les couilles aurait été la meilleure chose qui me soit arrivé de ma vie, je crois que je ne l'aurais pas cru.

Car oui, depuis ce moment fatidique il y a quatre semaines, j'ai l'impression de retrouver petit à petit du contact (autre que réfractaire) avec Evie. Certes, nous ne nous sommes pas rapprochés comme avant, mais j'ai tout de même l'impression qu'il y a du progrès.

Progrès numéro un : je n'ai plus reçu de genoux dans les parties, et ça, c'est cool !

Progrès numéro deux : Ses yeux verts que j'aime tant ne sont plus voilés de haine dès qu'elle me regarde.

Même si elle ne veut pas l'admettre, la tension palpable qu'il y avait entre nous s'estompe au fur et à mesure de nos entraînements et quelque chose de bien plus léger l'a remplacé. J'arrive même à lui soutirer quelques sourires timides quand elle est épuisée après une séance où elle a complètement repoussé ses limites. Il faut dire que je ne la ménage pas ! Tous les jours ou presque, je l'embarque dans de longues minutes de dépassement de soi. Cardio, musculation, self-défense, tout est bon à prendre dans sa situation et elle le sait. D'ailleurs, ses efforts commencent à payer. Ses mouvements sont devenus plus fluides et rapides, elle s'essouffle moins rapidement et a gagné en force, cela se ressent dans l'intensité de ses coups.

Je ne saurais lui dire ... mais je ressens une fierté immense en la voyant évoluer à mes côtés. Je suis fier de côtoyer une personne comme elle, si forte malgré ses faiblesses, si bienveillante et obstinée.

- On y va ?

La voix douce d'Evie me sort de mes pensées. Toujours adossé contre le mur en attendant qu'elle finisse de se changer, mes yeux trouvent automatiquement les siens.

Et mon cœur défaille.

Comme. A. Chaque. Putain. De. Fois.

- Tu sais, commence-t-elle, un petit sourire aux lèvres. J'aurais pu te prendre par surprise, tu te serais retrouvé par terre en moins de trois secondes.

- J'avais la tête ailleurs, dis-je en me mettant en route.

Quand nous nous engouffrons à l'extérieur, le froid glacial nous fouette le visage. Le bruit de nos pas sur la neige fait écho aux battements de mon cœur. C'est apaisant.

- Tu pensais à moi ?

Voilà, mes pas se sont arrêtés, les bruits de mon cœur avec. Planté au milieu du parking plein de neige, je la laisse me rejoindre. Une fois à mes côtés, je m'autorise à la regarder.

Une lueur malicieuse illumine son regard.

Si tu savais mon cœur, je pense toujours à toi.

- Non.

Sa bouche forme un "oh", elle a l'air déçue par ma réponse. Puis, elle se reprend, me tourne le dos et avance d'un pas déterminé, me laissant planté là comme un con.

J'aurais dû lui dire la vérité. Que mes pensées ne tournent qu'autour d'elle. De ses cheveux bouclés flottant dans le vent, de sa manière de sourire quand elle est fière d'elle et de son rictus amer et son froncement de sourcil quand elle n'arrive pas à ses fins. De son rire timide quand je lui raconte une blague nulle pour essayer de détendre l'atmosphère, de sa détermination, sa force, son courage. De sa capacité à aller de l'avant et surtout ... SURTOUT ! De ses yeux verts qui me foudroient le cœur à chaque fois qu'elle ose les poser sur moi.

- AHHH !

Je ne l'ai pas lâché du regard une seule seconde. C'est pourquoi, j'ai l'impression de voir au ralenti sa chute magistrale dans la neige.

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