Chapitre XXIV : I'm so excited !

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Les jours se succèdent et se ressemblent, ce qui a pour conséquence de m'installer dans une routine assez rassurante. En revanche pour Cassie, c'est l'inverse. Elle qui se plaît dans un environnement propre et rangé, c'est tout le contraire en ce qui concerne sa vie sociale. Elle ne prévoit jamais rien à l'avance et sort quand ça lui chante. Alors, bien qu'elle essaie de ne pas me montrer que faire toujours la même chose et d'avoir des journées millimétrées la dérange, je vois bien qu'elle prend énormément sur elle pour me soutenir.

Elle passe tous les weekends avec moi et délaisse un peu Noah - qui prétend que ça ne le dérange pas - pour lire et étudier dans notre chambre toute la journée. Je lui en suis reconnaissante, mais ça me gêne un peu. Je ne veux pas être un frein pour elle, ni l'empêcher de voir son copain alors que je ne fais pas plus de mes journées.

C'est simple : Quand je ne suis pas en cours, je suis soit dans ma chambre, emmitouflée dans les draps avec un livre ou une série et un paquet de chocolat, ou en train de bosser mes cours, soit Chez Edisson à travailler au bar. Il m'a repris après une absence de trois semaines et a été très conciliant envers moi en changeant mon planning pour que je ne fasse plus de soir de rush, car ça m'angoisse trop. À la place, je fais davantage d'après-midi et début de soirée, qui sont beaucoup plus calmes.

Tout ça me permet de ne pas trop penser. Avec l'aide de Cassie la commère de service, je n'ai pas beaucoup de répit pour mettre mon cerveau en mode "panique". Maintenant, elle reconnaît même mes absences et se charge de me changer les idées à coup de blagues salaces et de ragots en tout genre. Nous ne parlons jamais de sujets qui fâchent tels que ma période de captivité et le sujet "Kyle" n'est jamais mis sur le tapis.

Cependant, quand le soleil se couche et que je n'ai plus de distraction... C'est une autre histoire. Lorsque j'arrive à dormir, les cauchemars prennent le relais sur mes pensées noires. Les visions d'horreur prennent possession de mon esprit et m'empêchent d'être reposée pour le reste de la journée.

J'ai décidé de ne plus prendre mes médicaments, car ils me donnaient l'impression de lâcher prise. Or, j'ai besoin de repère, d'un point d'ancrage, et tant pis si ça veut dire devoir endurer quelques heures de souffrance psychologique.

- Tu penses que Bobby acceptera de ne pas me suivre jusqu'aux toilettes cette fois ? Je demande à Cassie en faisant référence à un de mes baby-sitters.

C'est elle qui lui a choisi ce surnom qui lui convient, je dois le dire, étrangement bien malgré sa carrure de colosse. Elle en a donné un à chacun d'entre eux, ce qui les rend beaucoup plus humains. Nous leur inventons même leur vie à l'extérieur de cette université, car ils ne sont pas très bavards, mais plutôt taciturnes.

Alors, en trois semaines de bon et loyaux services, nous avons décrété que Bob (ou Bobby pour les intimes) est celui que nous préférons, malgré sa tendance à nous suivre PARTOUT où nous allons, "Question de sécurité".

- Rêve pas trop, il fait même attention à ce que tes lacets ne soient pas défaits.

Je souffle un coup. C'est vraiment le plus gentil, social et tout ce que vous voulez, mais sa nécessité à trop vouloir me materner m'exaspère un peu, surtout après une longue journée à me faire suivre...

- Tu crois qu'il va dégager Nathan pour m'assurer lui-même ? je demande en rigolant amèrement.

C'est qu'il en serait capable !

J'ai décidé de recommencer l'escalade, car ça me manquait et que je pense qu'une activité physique ne me fera pas de mal. J'ai encore une fois perdu tous mes muscles, alors retourner grimper des murs me servira d'exutoire et de retrouver une forme physique à peu près normale.

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