Le même garcon...

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Le matin se montrait enfin. Le soleil venait d'apparaître il y a quelques minutes en bas des nuages épais. Plusieurs oiseaux aux plumes argentées commençaient à chanter le beau temps, s'envolant vers d'autres branches. Le vent était doux et avait cette senteur de fraîcheur matinale très agréable.

Les deux jeunes adultes étaient là, toujours au même endroit que la veille, terminant leur première nuit ensemble. Ils avaient un peu changé de position : cette fois, Neteyam était plutôt droit, couché sur le dos et non plus sur le côté où il avait sa main autour de la taille de la fille. Ezayi était tournée vers lui, la main sur son torse et la tête près de son épaule.

Leurs traits de visage étaient très apaisés, très détendus d'une nuit de sommeil parfaite.

Mais un visage n'était pas du tout détendu comme le leur ; celui du père d'Ezayi qui se tenait là, à quelques mètres d'eux.

Son regard, plein de frustration et de colère, était rivé sur leurs corps immobiles, serrés l'un contre l'autre sans scrupule. Ses bras étaient croisés, sa bouche basse et stricte. Il s'avança doucement pour ne pas les réveiller afin de pouvoir mieux analyser la scène.

Il se tourna légèrement vers le garçon et pencha sa tête pour mieux voir son visage qui était à porté de vue en raison de sa posture. Cette vision, étonnement, brouilla toute sa colère...

« Encore lui ?... » chuchota-t-il d'une façon très discrète mais très interrogative.

Tant de questions, tant de frustration... Son corps se relâcha subitement.

« Mazutey ! » s'écria d'une voix légère sa femme, qui venait d'arriver dans le jardin, le visage étonné par sa présence ici et part le fait qu'il se tenait debout au dessus des deux jeunes.

En entendant cette voix, le père reprit un visage frustré et se dirigea vers elle d'un pas déterminé.

« Ce garçon..., dit-il en pointant du doigt Neteyam, ce garçon je l'ai déjà surpris avec elle sur sa branche près de la cascade ! »
« C'était il y a deux ans Mazutey... » répondit-elle l'air contrariée.
« Justement... C'est toujours le même ! Il devait s'éloigner d'elle ! »
« Mais...Si c'était vraiment lui... Cela veut dire qu'après deux ans ils se fréquentent toujours ? »

Le père ne répondait pas, les yeux perdus sur la vue qu'il partageait avec sa femme : les deux enfants endormis par terre, ensemble.

« Il aurait dû partir et ne plus jamais la revoir, enfin, comme j'en avais eu l'impression quand il était parti à ma première intervention ! »

« Mais ! Tu ne vois pas que ces jeunes s'aiment ? » lui dit-elle d'un ton plus agacé, l'air intolérant.

« Ils s'aiment ? Ah... Il voulait juste son corps ! Elle vient tout juste d'avoir 18 ans et ils dorment déjà ensemble ! »

« Ça fait deux ans Mazutey... »

Le père finit par se taire, regardant sa femme d'un air désemparé. Il se mit accroupit par terre, la main sur le front. Sa femme lui confia alors :

« Elle est grande maintenant... C'est une femme ! Et ce garçon lui est fidèle... Et il est plutôt bien garni, regarde le ! Que demander de mieux pour notre fille ? »

Les oreilles de Mazutey se baissèrent, ses yeux se fermèrent de désespoir. La mère se baissa à sa hauteur, lui prit l'épaule et lui dit d'une voix plus calme :

« C'est sa vie maintenant, tu n'es plus en position de  décider pour elle. »

Les mots furent durs à entendre pour un père qui avait pour fâcheuse habitude de surprotéger sa fille qui n'avait en principe le droit d'approcher aucun garçon.

Mais cette fois, c'était devant ses yeux : sa fille avait un homme à présent, et c'était ainsi.

Sa femme finit par réussir à lui faire comprendre les choses de la vie, et Mazutey, malgré le fait qu'il aurait aimé continuer de contrôler ses amours, se réjouit à l'idée que c'était encore ce même garçon. Il se dit que ce jeune avait persévéré malgré les avertissements d'un père.

Il commençait secrètement à l'apprécier, mais cela n'était que dans une infime partie de son cœur.

Il reparti ainsi chez lui, avec sa femme présente pour le soutenir.

...

Enlacés, à l'aise, les deux jeunes adultes devaient pourtant se montrer matinales sur Pandora.

En effet, la grasse matinée ne peut exister ici. C'est un milieu avant tout de survie, la détente est secondaire voir passagère quelques jours.

Ainsi, Ezayi ouvrit doucement ses yeux. La première vision qu'elle eut, c'était l'épaule bleue de Neteyam.

Elle se redressa ensuite légèrement et sentit sa respiration de part sa main posée sur son torse. Elle sentait tout cela doucement pendant quelques secondes, avant de le lâcher et se redresser un peu plus, restant assise.

Face à cela, ayant l'oreille très attentive de part son instinct, le jeune garçon se réveilla à son tour.

Sa vision fut donc différente puisqu'il vit Ezayi, qui était semi-debout à côté de lui.

Voyant qu'elle était retournée de sorte à regarder en face à d'elle, Neteyam se mit à fixer les oiseaux qui passaient au dessus d'eux, hauts dans le ciel.

Tout était paisible en cette douce matinée. Ne se doutant de rien concernant les parents d'Ezayi, les deux se mirent à se regarder.

Neteyam s'assis à son tour et se mit à sourire.

« Bien dormi ? » lança-t-il simplement avec sa voix du matin.

Son regard était plein d'amour.

« Très bien dormi.. » répondit-elle en s'étirant.

Pendant qu'elle s'étirait, le jeune garçon lui saisit les cheveux qui se penchaient vers l'arrière. Il les faisait glisser entre ses doigts tout en les admirant.

Ezayi finit par se lever d'une manière déterminée, soufflant par la bouche.

Elle regarda quelques instants Neteyam avec un sourire avant de lui ordonner de se lever.

« Allez ! Lève toi ! » dit-elle alors avec une voix adoucie par son sourire.

Elle lui prenait les mains, essayant de le bouger. Mais ce dernier ne semblait pas aussi énergétique qu'elle...

« Laisse moi le temps ! Rien ne presse... » dit-il en se tournant l'œil de la pomme de sa main.

« Ah pour se jeter dans de l'eau glacée là tu as de l'énergie ! » dit-elle d'une voix plus élevée et mieux réveillée.

Neteyam riait tout en commençant à essayer de s'enlever de cette herbe fraîche dans laquelle il se sentait aux anges.

Les deux se lavèrent rapidement le visage avec l'eau dans laquelle ils s'étaient retrouvés la veille, puis allèrent pour se quitter.

Neteyam lui pris la taille, le regard plein de nostalgie pour la soirée d'hier, puis ils s'embrassèrent comme deux amants s'embrassent avant de se séparer durant une journée.

Ce baiser était simple mais très amoureux à la fois.

Ce dernier marquait la fin de leur première nuit ensemble.

Romance bleue || Neteyam x OC Où les histoires vivent. Découvrez maintenant