Romance bleue || Neteyam x OC

La douleur

Là voilà devant la roche des maux.

Tremblante, terrifiée à l'idée d'être déçue, elle entra dans cette petite grotte.

A l'intérieur, c'était très sombre. Plus rien ne semblait y vivre. Elle toucha aux murs pour les sentir ; ils étaient froids.

Elle vit un bout de roche qui se démarquait du mur principal : il était comme une sorte de crochet ou d'étagère en hauteur.

Elle s'y agrippa tout en s'abaissant ; ce bout de rocher était son appui. Là voilà accroupie accrochée à ce morceau de pierre noir, prête à prononcer ses premières paroles.

Elle n'y croyait pas le moins du monde, c'est pour cela qu'au début de sa prière, elle n'y mettait pas du cœur.

Son souffle était serein, tout espoir semblait l'avoir abandonner.

Mais un événement vient la perturber : son ventre. En effet, au bout de quelques minutes, le bébé s'était mis à bouger.

Submergée par les émotions fortes, elle se souvint alors de pourquoi elle était là.

Les pleurs montèrent très vite et, presque naturellement, elle se confie, le cœur lourd de porter toute sa douleur.

« Je porte ton enfant Neteyam... Mais je porte aussi ta douleur... »

Ses larmes ne s'arrêtaient plus de couler et sa voix devenait plus forte.

« La douleur d'un père qui ne connaîtra jamais son enfant, la douleur d'un mari qui ne verra plus jamais sa femme, la douleur d'un frère qui ne sait plus montrer l'exemple... »

Elle s'arrêta un instant, avalant sa salive et calmant ses larmes :

« Je porte tout cela en moi.. Et je ne veux pas que cet enfant doive le porter aussi... »

Elle continuait d'exprimer sa douleur, oubliant même où elle était. Elle s'adressait à son âme sœur, à son amant, qui n'existait plus depuis trop longtemps.

Quand ses pleurs furent raisonner la pierre et que sont corps fit trembler le sol, son esprit s'emmena ailleurs sans qu'elle ne s'en rende compte.

Ses mains frêles accrochait fortement ce bout de pierre ; s'il n'était solide comme il l'était, il se serait effondré.

Son dos était courbée : elle était recroquevillée sur elle même.

Inconsciemment, elle dressait le portait de la douleur.

Quand soudain, alors qu'elle demeurait domptée par sa souffrance et soumise à son malheur, une main froide vint se poser sur son épaule.

Aussitôt, ses oreilles se levèrent en même temps que ses yeux devinrent grands ouverts, ses pleurs cessèrent et son corps se redressa.

Une vague de paix vint submergée son cœur qui battait plus lentement et une douce lumière vint scintiller dans son regard.

Elle se retourna alors, constatant que cette main était toujours sur elle.

Son esprit était trop loin pour qu'elle ne puisse parler : elle se laissa simplement guider par son instinct, la bouche légèrement ouverte.

Et des larmes coulèrent instantanément lorsqu'elle vit celui qu'elle avait chérit toute sa jeunesse se tenir droit devant elle, la fixant dans les yeux tout en lui adressant comme premières paroles ce léger sourire qu'elle connaissait bien.

Non, elle ne rêvait pas. En face d'elle se dressait Neteyam. Il l'attendait debout.

Il portait les mêmes accessoires que le jour de sa mort. Il avait ces mêmes tresses noires et ce même visage que jamais elle ne pensait revoir.