25- Le coup de trop

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PDV de Tp

Je marchais, tête baissée, capuche sur la tête, écouteurs sur les oreilles.

Il faisait nuit depuis un moment, je ne savais pas l'heure qu'il était mais cela m'importait peu.

J'étais le genre d'ados "rebelle", celui qui ne rentre pas dans les cases et dont on ne sait pas quoi faire. Alors les cours et moi, ça ne marchait pas trop. Je ne travaillais pas et les profs ne m'aimaient pas. Pourtant, je ne dérangeais pas les cours. J'étais assise, je ne parlais pas et j'attendais que le temps passe. Mais il fallait toujours que les profs viennent me faire chier et qu'ils me posent des questions : "qu'en penses-tu Tp ?", "Tp va nous dire la réponse", "on va voir si tu as suivis", "tu as fais tes devoirs ?", "arrête de regarder par la fenêtre". Je ne demandais rien, j'étais là tout simplement.

Sauf qu'un point noir venait tâcher mon dossier. J'étais très impulsive et il ne fallait pas me chercher. Alors je me retrouvais régulièrement dans le bureau de la proviseure pour des bagarres.

Elle me connaissait bien maintenant et c'était la seule personne qui avait un peu d'attention envers moi. Après mes bagarres récurrentes et mon attitude, elle avait essayé de comprendre pourquoi. Je lui avais dis que rester assise sur une chaise ce n'était pas pour moi et que j'avais besoin d'action pour canaliser mes émotions. Elle connaissait aussi mon parcours, qui n'était pas tout rose, et était donc plus tolérante.

Lorsque les profs en avait assez de moi, ils m'envoyaient dans son bureau et il m'arrivait d'y passer des matinées ou des après-midi entières. Elle avait l'habitude et me confiait même des petites tâches. J'aimais bien être avec elle, elle ne me critiquait pas et ne passait pas son temps à me crier dessus. Je la considérais comme une seconde figure maternelle.

En parlant de figure maternelle, ma mère, toutefois adoptive, travaillait beaucoup alors j'étais souvent seule. Mais je lui étais reconnaissante pour ce qu'elle faisait pour moi. En me recueillant chez elle, elle m'avait sauvée la vie et, grâce à elle, j'avais pu connaître ce qu'était la vie. Malheureusement, notre relation s'était un peu dégradée depuis mon "entrée" dans l'adolescence. Elle savait que j'avais des problèmes à l'école, elle avait été plusieurs fois convoquée par les profs ou la proviseure au début de ma scolarité dans l'établissement. Mais après, grâce à ma relation avec la proviseure, cette dernière avait arrêté de la convoquer et se contentait de régler les problèmes en interne.

Et aujourd'hui encore, j'avais eu un différent avec deux élèves. Ces deux là sont des habitués, ils savent qui est ma mère et connaissent une partie de mon passé, alors ils s'en servent pour m'atteindre. Ils adorent me rappeler que je n'ai pas de parents et c'était la raison de notre bagarre du jour.

J'ai beau me défendre en matière de combat, j'avais reçu un beau crochet en-dessous de l'oeil. Ce dernier affichait une belle marque bleue et je me demandais comment j'allais réussir à la cacher.

Avec un peu de chance, ma mère ne sera pas rentrée

Je monta les escaliers de l'immeuble et poussa la porte de l'appart. Je grimaça lorsque je vis de la lumière provenir de la cuisine. J'essaya de me faire le plus discrète possibles mais je n'avais pas fait deux pas que ma mère apparu dans le couloir.

Nat: Où est-ce que tu étais ?

* je baissais la tête pour qu'elle ne remarque pas le bleu *

Tp: Dehors

Nat: Tu as finis les cours il y a plus de trois heures

Tp: J'ai plus le droit d'être dehors ?

Nat: Je ne m'attendais pas à ce que tu rentres si tard, surtout par le temps qu'il fait

See You In A Minute | One Shot |Où les histoires vivent. Découvrez maintenant