See You In A Minute | One Shot |

38- Enfin libre !

PDV de Tp

Le bruit de la serrure raisonne dans la grande pièce.

Les gardes viennent enfin de nous laisser.

Mais il me faut encore attendre que les autres filles s'endorment.

Comme chaque nuits, les pleurs des plus jeunes s'étouffent dans le noir de la pièce.

Plusieurs dizaines de lits sont rangés le longs des murs. Le seule rayon de lumière pouvant nous éclairer passe par une petite fenêtre grillagée située au fond du dortoir.

Une fois les gardes partis, seul le cliquetis des menottes, les pleurs, et les cris des cauchemars viennent percer le silence pesant de cette chambre.

Comme toutes les nuits, le sommeil ne vient pas. Je suis obligée de penser à ce cauchemar que je vis, à toutes ces horreur que je vois. Je reste allongée sur ce matelas peu confortable durant des heures  sans bouger, sans produire le moindre son.

Cependant, il y a bien quelque chose qui a changé.

Le lit situé à ma gauche est vide.

Et ce depuis une semaine.

Ce petit changement, apparemment insignifiant puisqu'il est fréquent que des filles ne reviennent pas, préoccupe toutes mes pensées et m'a enlevé les moindre chances d'espérer voir le sommeil.

Mais pour moi, ce lit vide anéantis tout espoir que j'avais encore pour ce monde. Et la personne qui l'occupait était la seule raison pour laquelle je me battais.

Cette fameuse personne avait à la fois eu le courage et la stupidité de désobéir ouvertement au grand chef, sous le regard des plus hauts gradés du pays. Cela lui avait valu un bon coup de poing, et de disparaître aux mains des gardes dans les couloirs sombres de ce bâtiment. Et depuis, aucunes nouvelles. Toutes celles qui avait osé le faire avant elle, n'étaient jamais revenues. J'avais attendu des heures, espionné les conversations, imaginé toutes sortes de plans, mais je n'avais rien appris sur le sort de ma camarade.

Il faut donc coûte que coûte que je la retrouve. Et je sais qu'elle est quelque part ici, encore en vie...je l'espère.

Il m'a fallu plusieurs jours pour mettre en place le plan que nous avions élaboré ensemble, mais maintenant tout était fin prêt.

Je ne sais pas combien de temps s'était écoulé, mais les pleurs s'étaient apaisés. Je jetta un coup d'oeil aux lits alentours, les filles semblaient toutes dormir, ou du moins elles avaient les yeux fermés.

Discrètement, je sortis le fil de fer que j'avais glissé dans la couture de ma manche et m'attaqua à la paire de menotte qui retenait mon poignet droit au lit.

Il me fallu peu de temps pour me libérer. Je m'assura à nouveau que personne ne m'avait remarqué, et je retira lentement ma couette. Je posa les pieds par terre, un frisson me parcoura au contact de la pierre.

Je ne tarda pas plus et me dirigea le plus discrètement possible vers la porte. Celle-ci aussi était fermées à clé, mais j'avais tout ce qu'il me fallait. Ici, on nous forme à faire ce genre de chose en quelques secondes, alors ce n'était pas un obstacle.

Je l'ouvre juste assez pour me glisser dans le couloir, lui aussi tout aussi sombre et froid que le dortoir. Mais il y a quand même deux grandes fenêtres qui laisse passer quelques rayons de lune.

Je m'assure qu'il n'y est personne avant de longer le mur est de me diriger vers les sous-sol.

Après avoir évité plusieurs rondes de gardes, j'arrive devant un grand couloir. Il est éclairé par une série de néon, faisant apparaître la saleté du lieu. Je m'avance avec la boule au ventre, par peur de ce que je pourrais y trouver. La dernière fois que je suis venus ici, j'en suis sortis avec trois côtes cassées, un oeil au beurre noir, de multiples hématomes et une plaie nécessitant plusieurs points de suture.