Why did you bring a shotgun to the party? [Tome 1]

Chapitre 30 _ Final

Malgré leurs efforts, aucun des héros ne parvint à convaincre Andréa de rebrousser chemin. La jeune femme, bien que légèrement sous le choc suite à son face-à-face avec les membres de la mafia, semblait déterminée à assurer leurs arrières. Batman céda, car le temps jouait contre eux, et celui perdu en discussion stérile s'éternisait.

Andréa leur avait signalé qu'un peu plus loin, à un embranchement, elle avait cru entendre des voix résonner dans les tunnels. Utilisant leur scanner sonar, les veilleurs déduisirent que deux boyaux menaient à une cavité centrale qui devait probablement être un ancien dépôt de matériel du temps de la vieille gare. Le groupe se scinda en deux ; Batman, Robin, Beast Boy et Raven prendraient le chemin de droite dont avait parlé Andréa, alors que cette dernière, accompagnée de Nightwing, Starfire et Super Boy passeraient par l'autre passage.

Dick et Conner s'immobilisèrent dans l'ombre pour observer la pièce baignée d'une lumière blanche aveuglante. Andréa, quant à elle, se tordait dans tous les sens pour espérer distinguer ce qui se passait, mais les deux masses devant elles formaient un rideau humain. Consciente de l'état d'agitation de son amie, Kory posa une main sur son bras et lui fit signe de se calmer.

Tout à coup, leurs montres connectées se mirent à clignoter par intermittence. Les trois héros se concentrèrent sur la petite diode blanche qui s'allumait de manière irrégulière, voire anarchique, sous l'œil perplexe de la jeune novice. Conner se tourna alors vers elle pour lui expliquer que Bruce avait envoyé un message en morse pour leur signifier qu'ils allaient passer à l'action de leur côté. Au moins 8 hommes avaient été repérés.

– Et nous, on fait quoi ? Chuchota-t-elle perdue entre peur et excitation.

– On attend ! Répliqua discrètement Dick sans quitter la salle du regard.

À peine trente secondes plus tard, trois détonations retentirent et, après le flash bleuté d'une grenade aveuglante, l'endroit se remplit d'une épaisse fumée blanche. Des coups de feu retentirent alors que plusieurs silhouettes floues virevoltaient dans un ballet abstrait à travers la pièce opaque.

Ses amies prirent simplement le temps de lui intimer l'ordre de rester cachée et de fuir en cas de besoin, la plaquant contre un mur à l'abri des regards, avant de foncer à leur tour dans la mêlée. Andréa ne distinguait pas les gentils des méchants, et parvenait difficilement à réprimer la vague d'angoisse pétrifiante que ces rafales de tirs déclenchaient en elle.

Soudain, un son suspect attira son attention, un roulement métallique qui semblait se rapprocher depuis la scène mystérieuse qui se déroulait à quelques mètres d'elle. Son pouls s'accéléra d'un seul coup, lui coupant le souffle un court instant, lorsqu'une grenade pénétra dans son espace de sécurité, plus si sécuritaire que cela depuis l'arrivée de l'objet explosif. Avant même que son esprit n'entame un quelconque processus réflexif, son corps, dans un hurlement strident, s'était éjecté hors du couloir. La détonation survint quelques secondes plus tard, lui donnant un peu d'élan de par son souffle, et l'amenant à se jeter au sol.

La jeune femme était perdue et terrifiée. Elle n'y voyait presque rien. Un pied s'était posé brutalement à quelques centimètres de sa main, et elle n'aurait pu dire s'il appartenait à un allié ou à un ennemi. Andréa se mit alors à ramper, sans grâce, vers les bords du nuage de fumée, qui commençait peu à peu à s'éclaircir. Ce fut alors qu'elle l'aperçut.

Étendue sur le sol gisait un corps qu'elle reconnut immédiatement ; Rachel.

– Non, non, non, non... Pssst... Pssst... Rach...Raven, tu m'entends ? Murmura Andréa, tout en s'approchant d'elle, sur le qui-vive.

Le premier réflexe de la jeune femme fut de s'assurer qu'elle était en vie. Son cœur battait encore et elle respirait, mais elle avait visiblement perdu connaissance suite à un coup violent sur le crâne. D'un coup d'œil, elle trouva une pile de caisses à sa gauche, une cachette parfaite pour le corps de son amie. Faisant en sorte de maintenir sa nuque aussi droite que possible entre ses avant-bras, elle la tira à l'abri, même si déplacer seule un patient sans savoir si la colonne vertébrale était touchée allait clairement contre les bases même de la formation de soignant.