Chapitre 27

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⚠️Trigger Warning : contenu explicite ou violent pouvant heurter la sensibilité de certains.⚠️

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– Mais quel connard ! Hurla Andréa, à bout de nerfs.

Elle revenait du petit salon où Bruce avait pris plaisir à la confronter et la sermonner devant tout le monde. La jeune femme avait conscience d'avoir agi imprudemment, d'avoir délibérément mis sa vie en danger, il était inutile de l'infantiliser et de l'humilier pour autant. Malgré tout, Andréa avait encaissé sans broncher les réprimandes et les regards déçus, inquiets, plein de pathos des autres. Elle n'avait pas cillé, pas pris la parole ni tenté de se justifier ; elle avait attendu que la vague passe, intériorisant sa colère.

– C'est terminé ? Avait-elle demandé d'une voix égale avant de retourner d'un pas décidé vers sa chambre. Personne ne la retint ni ne l'interpella, elle prit donc cela pour l'affirmative.

De retour dans cette petite pièce qui, à son arrivée officielle, lui avait semblé un havre de paix, mais qui se muait peu à peu en prison dorée, elle se laissa tomber sur le matelas. La bile lui chatouillait la gorge. La jeune infirmière était encore ébranlée par les sévices subis à peine deux heures plus tôt, et la honte, l'angoisse et la déception dans leurs regards lui donnaient des haut-le-cœur. Prenant une grande inspiration pour clarifier son esprit, la jeune femme pivota sa tête et tomba nez à nez avec la pile de vêtements ensanglantés qu'elle portait à son retour.

Parmi eux, jetée nonchalamment sur un dossier de chaise, la veste de Jason. Finalement, le jeune homme bougon et caractériel était probablement le meilleur ami qu'elle aurait pu avoir entre ces murs. Andréa était persuadée qu'il aurait pris sa défense devant les autres, car il savait ce que cela faisait de se faire allumer en public ; c'était en tout cas ce qu'elle s'imaginait.

Elle soupira. Jason agissait souvent comme un connard, mais, dans le fond, c'était toujours lui qui l'avait sortie des situations difficiles... Elle se souvint alors de ces mots : "cours et ne te retourne pas !" Il lui avait dit à peu près la même chose dans la ruelle, lors de leur première rencontre officielle. Là encore, il ne la connaissait pas, mais il lui avait instinctivement ordonné de se mettre à l'abri. Les autres étaient vaillants, mais se concentraient souvent plus sur le combat que sur les victimes ; pas Jason.

D'un bond, la jeune femme se mit sur ses pieds, empoignant la veste de Jason et son manteau. Elle ne l'avait jamais remercié. Ni la première fois, ni cette fois-ci. Il disparaissait toujours avant qu'on n'ait le temps de lui montrer notre gratitude ; mais pas cette fois !

Elle déboula dans le sous-sol à la recherche de Bruce. Aucune trace de lui. Les Titans semblaient surpris de sa présence, cherchant à cacher un tas de papier et les écrans d'ordinateurs. Mais Andréa ne s'en rendit même pas compte, trop focalisée sur sa mission. Elle se mit à rôder comme une démente à la recherche de l'homme absent. Inquiet qu'elle ne finisse par s'intéresser à ce qui se trouvait sur leur table de briefing, Dick l'orienta vers le bureau officiel de Bruce Wayne, à l'étage.

Andréa, telle une machine, quitta la pièce sans rien demander de plus. D'un pas décidé, elle pénétra dans le fameux bureau après avoir succinctement frappé, et sans qu'on ait eu le temps de l'inviter à entrer. Bruce, qui signait des documents pour Wayne Enterprise leva un sourcil.

– Je travaille jeune fille !

Mais elle continua d'avancer vers son bureau et se planta là. Dans un premier temps, l'homme à la mâchoire carrée entreprit de l'ignorer et de reprendre ce qu'il était en train de faire. Mais après plusieurs minutes à apercevoir la silhouette de la jeune femme du coin de l'œil, il céda, et souhaita prendre connaissance de ses doléances.

Why did you bring a shotgun to the party? [Tome 1]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant