Why did you bring a shotgun to the party? [Tome 1]

Chapitre 8

Du haut de l'immeuble, Jason indiqua à son partenaire la ruelle où il avait surpris le revendeur de drogue la veille. Il lui expliqua tout ce qui s'était passé et insista surtout sur son dilemme moral.

– Tu gardes ça pour toi, hein ? Si Bruce ou les autres l'apprennent, ils vont encore me faire la morale ou me regarder comme un monstre...

BeastBoy, accroupi à ses côtés, se contentait d'écouter son ami. Il avait été le seul à continuer de croire en lui, en sa rédemption, alors qu'il avait sombré dans la drogue et le meurtre, quelques mois plus tôt. Il n'allait pas changer d'avis maintenant alors qu'il était enfin de retour dans la bande. Il comprenait Jason, mieux que personne. C'était en tout cas ce qu'il pensait. Ils étaient très proches avant tout ça, ils avaient partagé des soirées consoles, des conversations de mecs, des rires. Jason était son ami et il voulait l'aider ; l'aider à trouver sa place et à se trouver lui-même. Le jeune homme n'était pas non plus sans conflit de moralité. Il avait la capacité de se transformer en un tigre géant et vert, mais ne contrôlait pas encore bien cette métamorphose, son emprise sur la bête était encore aléatoire et des accidents s'étaient déjà produits...

– Dis, je suis un monstre ?

Bien qu'il scrutât les rues alentour, la voix de Red Hood était teintée de tristesse et de déception ; non pas envers les autres, mais envers lui-même. Ce sentiment profond de ne pas avoir de place, d'être hors du temps, hors de tout. Un petit rire sarcastique le sortit de sa torpeur.

– Mec ! T'as vu à qui tu demandes ça ? Je suis un mec qui se transforme en Hulk version poilue... Quand Cadmus avait mis la main sur moi et piraté mon cerveau, j'ai bouffé des gens ! Alors, si y'a un monstre ici, c'est moi..., et il tapa dans le dos de Jason avec complicité. Et son laïus eut l'air de faire son effet, car le héros casqué ricana en le traitant de débile.

– Et donc, mis à part ce gars ... à qui tu as épargné torture et mort douloureuse, rien d'autre dans le coin ? Gar, toujours accroupi, commençait à faire des petits mouvements de rebonds, visiblement sujet à l'ennui compte tenu du calme pesant du quartier. Pourtant, ce n'était pas un coin réputé pour son standing, mais ce soir-là, rien de spécial ne semblait se profiler. Après un long soupir de lassitude, Jason était sur le point de répondre quand leurs intercoms s'activèrent.

– On a du mouvement ici ! interrompit Nightwing. Un groupe de 5 mafieux en mouvement. A première vue, deux gradés et 3 pions. Direction Suddon street. On les suit avec Starfire !

– Ok, c'est noté ! répliqua Bruce. Avec Raven, nous sommes en quête de la planque de Cobblepot. On pense qu'il se situerait dans l'Est du quartier Nord, vers la voie ferrée, mais la zone est encore trop large. Les autres ?

– Que dalle ici ! Lâcha Jason ! On s'emmerde grave, hein mon chaton ! ajouta-t-il à l'attention de son acolyte d'un soir.

– Yup, mon bandit casqué ! Ricana le jeune homme à la chevelure verte. Alors que leurs rires étouffés résonnaient dans les oreilles de tous les autres membres de la conversation, Tim les interrompit d'un ton agressif.

– Hey ! On est en mission bande de bouffons !

– Tim ! Ton langage ! La voix de Batman était sans appel et fit son effet sur le jeune adolescent.

– Hum ! Ici, ça bouge aussi ! Avec SuperBoy, on a vu 6 Russes partir, il y a 5 minutes.

– 12 minutes, Tim. Soit précis ! Le repris Conner. Ooh ! Et ils viennent de retrouver 4 yakuzas !

– Qu'entends-tu par les retrouver ? le questionna Nightwing.

– Il veut dire qu'ils se sont sûrement dit "bonjour" et qu'ils ont décidé de faire un petit bout de chemin ensemble ! L'excitation dans la voix du jeune Tim était à la fois synonyme d'encouragement et d'inquiétude parmi les autres héros.