Chapitre 19 _ part 1

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L'étape la plus complexe de l'opération fut d'achever d'enlever les vêtements de Jason. Ce dernier, tenant particulièrement à sa veste, avait refusé qu'elle ne la découpe. Il avait donc serré les dents tout le long du processus. Pour le T-shirt, elle ne lui demanda pas son avis cependant, et le découpa sans ménagement afin de dévoiler la plaie par balle. Le nettoyage de la plaie et l'extraction de la balle se déroulèrent comme prévu. L'étudiante-infirmière avait pris soin d'anesthésier la zone avant d'intervenir ; une attention que Jason apprécia, car ce n'était pas dans les habitudes de la maison.

A l'instar de Starfire et Gar, assis dans un coin de la pièce, le héros blessé ne rata pas une miette de l'opération. La jeune femme ne dit rien, concentrée sur les mouvements de ses mains, des outils utilisés, veillant à ne pas contaminer ceux encore stériles avec ceux souillés de sang. Ses doigts, si fins, étaient également agiles et précis. Même les sutures étaient à l'image de la jeune femme ; régulières, fines et professionnelles. Quand elle acheva de serrer le dernier point, son patient se contenta de hocher la tête en signe de remerciement avant d'envisager de se lever.

– Je n'ai pas terminé...

Jason s'immobilisa, surpris. Sa plaie était suturée, il ne voyait pas ce qu'il y avait de plus à faire.

– Je vais protéger la plaie, il faudra changer le pansement tous les jours pendant au moins une semaine. Utilise du sérum physiologique pour humidifier la compresse avant de la retirer, ça ramollira les croûtes et ce sera moins sensible.

Les mots sortaient de sa bouche dans un calme et un naturel qui impressionna toutes les personnes présentes. Ils réalisèrent qu'elle avait l'habitude de ce type de soin ; mais aucun ne savait s'il devait voir cela comme un avantage, ou être triste de constater qu'une autre personne dans cette ville banalisait la vue d'une plaie par balle.

– Ça va ? Demanda-t-elle alors qu'elle posait le dernier bout de sparadrap sur Jason.

– J'ai vu pire ! Fallait pas te prendre la tête, j'me serais débrouillé...

La gêne dans sa voix arracha un sourire à son infirmière ; il était humain finalement ! Elle lui fit signe de tourner sur lui-même afin d'observer ses ecchymoses, dans le cas où certaines nécessiteraient également une intervention de sa part. La jeune femme arracha un frisson à son patient lorsqu'elle posa ses doigts glacés sur ses côtes, palpant à la recherche d'une éventuelle côte cassées. Avant que Jason n'ait le temps de répondre à la question : est-ce que c'est la sensation du froid ou simplement de ses mains qui lui donnait des frissons , un sifflement de douleur s'échappa de derrière ses dents.

– Elles ne sont pas fracturées, mais probablement fêlées... Je vais te mettre une crème antalgique et bander ton thorax pour les maintenir en place le temps de la cicatrisation.

– Ça va aller... On a appris à survivre avec pire que ça ! Va te coucher, miss !

Andréa ne semblait pas l'écouter, et continuait ses soins, toujours dans un professionnalisme à toute épreuve.

– Tu sais, je ne suis peut-être pas une super-héroïne, une guerrière ou une fille bien, mais je n'ai pas choisi les études d'infirmière par défaut...

Un bruit de chaise attira leur attention. Garfield, plus ou moins poussé par Koryn'dr, se dirigea vers la sortie, suivi de près par la Tamaranienne.

– Jason va survivre, et tu as l'air de gérer à merveille ! On va aller au sous-sol voir comment Bruce se remet de ses blessures de son côté, puis on ira se coucher. Fais de même après Andréa, car on aura pas mal de choses à te raconter demain !

Un peu surprise, elle acquiesça en silence, avant de reprendre le strapping des côtes de Jason.

– Donc infirmière, c'était ton rêve de gosse, c'est ça ? Relança-t-il.

Why did you bring a shotgun to the party? [Tome 1]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant