Chapitre 21

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Un tambourinement dans ma tête me fait grimacer de douleur. J'ouvre les yeux doucement pour les refermer aussitôt à cause de la lumière braquée sur moi. Je les rouvre alors petit à petit, afin de m'habituer au faiseau lumineux.

Je sens par la suite mes bras et mes poignets accrochés contre un mur froid. Je suis en position de croix et mes jambes pendent au dessus d'un sol en béton. Aucune fenêtre n'est visible dans la pièce et la seule lumière vient du projecteur braqué sur moi.

Une odeur d'humidité se dégage.

Mes souvenirs reviennent alors en mémoire comme un flash : Jullian, le repas, le poison.

J'ai été berné. Depuis le début.

Mon coeur se tord en me rappelant de tous les bons moments passés avec lui. Ce n'était que du faux. Jamais il ne m'a aimé. Il voulait juste se rapprocher de moi pour faire ça.

Mais pourquoi au juste ? C'est ce que je ne comprends pas.

Des pas se fond entendre sur le sol bétonné. Quelqu'un approche.

Je sais qui c'est. Je reconnaitrais son pas entre mille.

– Bien dormi ? Demande Jullian avec une pointe d'ironie.

Je ne réponds pas. Je me contente de le fixer derrière le projecteur.

– Le prends pas personnellement, continue-t-il. Il fallait que je me rapproche d'un membre de la meute et tu étais la plus accessible.

– Qu'est-ce que tu veux ?

Le son de ma voix est caverneux. Combien de temps ai-je dormi au juste ?

D'autres pas approchent alors et j'en conclus que ses parents nous rejoignent. Sa mère vient se placer devant le projecteur, de manière à être visible. Ses yeux bleus brillent dans l'obscurité.

– Tu as bien travaillé Jullian, commente-t-elle en me détaillant. C'est un beau spécimen. Jeune mais beau.

Je suis devenu un animal de foire ou c'est comment ?

– Vous allez me dire ce que vous attendez de moi ?

Je retrouve peu à peu l'usage de ma voix.

– Des réponses. Enchaîne le père en venant se mettre auprès de sa femme.

Je pose mon regard sur lui.

– D'accord détachez moi et on discute.

Tous deux se mettent alors à rire.

– Non non chérie, me répond la femme. Ça ne marche pas comme ça.

– On n'a aucune confiance aux membres de ton espèce, ajoute Jullian en allant vers ses parents.

– Alors pourquoi vouloir me poser des questions si vous n'avez pas confiance en moi ?

Je marque un point. Je le sens à leurs regards. Je savoure ma victoire intérieurement jusqu'à ce qu'une décharge électrique me fasse pousser un hurlement de douleur.

Mes yeux tombent alors sur Madame en train de tourner un bouton venant d'une machine reliée à mes menottes.

– Ici c'est nous qui posons les questions.

Elle remet le bouton sur le zéro puisque la décharge s'arrête et je laisse tomber ma tête contre mon torse. J'halète en essayant de relever la tête.

– Qu'est-ce que vous avez créé ? Demande le père de Jullian. Qu'est-ce qui sème la panique autour de la ville ?

Je réussis à le regarder avant de dire :

Kira, son carnet et tout le resteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant