Le mois passa sans que je ne te repris Monsieur Carnet. Je m'en excuse.
Mais bon j'ai des circonstances atténuantes : un chagrin d'amour.
Du coup si tu veux un résumé des évènements du camp et bien à part des entraînements, quelques fêtes et des séances piscines, je n'ai pas grand-chose à te raconter.
Et avant que tu demandes, non je ne me suis pas mise avec Ty. J'ai le coeur qui souffre un peu trop pour pouvoir me mettre avec lui.
Le bus nous a ramené chez nous il y a une semaine maintenant. Pendant ce temps là, j'ai aidé un peu James au garage. Il tient à ce que j'acquiers une certaine expérience en mécanique afin de pouvoir me débrouiller une fois que j'aurais ma voiture. Je ne suis pas contre. Surtout que James est assez bon pédagogue et que ça m'empêche de rester à la maison.
J'ai développé quelque chose d'étrange depuis le fameux soir Monsieur Carnet : une sorte de phobie à l'idée de voir Shawn. Je fais tout pour l'éviter. Je ne me rends pas à la salle des jeunes du quartier, je ne vais pas à la plage, j'évite de sortir quand je sais qu'il est dehors.
Je me dis que je suis un peu débile de réagir comme ça, que je devrais continuer ma vie, passer à autre chose. Mais dans ces moments là, ce n'est plus moi au commande de mon corps. Et j'en arrive à me cacher derrière des portes pour ne pas le voir.
Oui je sais ça ne sert pas à grand-chose car il peut très bien me sentir. Mais psychologiquement, ça aide.
Enfin bref, voici les nouvelles.
Là, je suis en train de marcher, écouteurs sur les oreilles, jusqu'à une zone un peu abandonnée, au nord de la ville. À l'époque, il devait y avoir des habitations à cet endroit mais maintenant plus personne ne vit ici. J'ai rendez-vous avec Cal pour un entraînement un peu spécial. Nous nous retrouvons à l'orée de la forêt, entre deux maisons en bois couvertes de tag.
Cal me salut d'un signe de main et je le lui rends. Elle est au courant pour « le fameux soir » et elle sait qu'il vaut mieux éviter d'en parler.
– Alors ton apprentissage au garage de ton père ? Commence-t-elle en souriant et posant son sac à dos.
Je lui réponds tout en l'imitant :
– J'ai dû changer une roue ce matin pour une petite Chevrolet. James était mort de rire car j'ai réussi à faire qu'une roue dans le temps où lui en fait quatre. Mais bon j'apprends.
– Oui c'est sûr et puis c'est pas léger tout ça, remarque-t-elle.
Je hoche la tête et Cal ouvre la fermeture de son sac noir avant de sortir une sorte de grimoire.
– Tu as réussi à le prendre facilement ? Je l'interroge en venant à côté d'elle.
– J'ai demandé à l'emprunter, tout simplement, admet-t-elle en souriant. Bella est quelqu'un qui adore instruire les autres. Du coup quand je lui ai dis que je voulais pouvoir m'entraîner seule, elle m'a proposé ce livre.
Le grimoire en question est aussi grand que son sac à dos. Il a une couverture marron doré et ses feuilles semblent avoir été jaunies avec le temps. Sur sa face, il est écrit en latin : telekinesis magicae.
– Bella m'a dit qu'il existait plusieurs tomes de ce livre, raconte-t-elle en s'asseyant pour l'ouvrir, du coup elle m'a prêté le premier.
Je m'assois à côté d'elle tandis qu'elle consulte le sommaire du livre. Mon cerveau chauffe en comprenant que tout sera écrit en latin à l'intérieur de l'ouvrage. Cal, de son côté, ne semble pas être gênée par la langue morte. Elle finit même par avouer en recherchant un chapitre :
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Kira, son carnet et tout le reste
WerewolfKira déménage avec sa mère à Belden, la ville qui l'a vue naître. Angoissée par nature, elle commence alors le récit de sa vie dans son carnet : Monsieur Carnet. Elle va intégrer le lycée de Belden et se faire de nouveaux amis. Une nuit de pleine l...