Chapitre 10

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Le réveil du lundi matin a été rude. En même temps, se coucher à deux heures du matin une veille d'école n'était pas une bonne idée, n'est-ce pas Monsieur Carnet ?

C'est Irina qui m'a réveillé. Elle a l'air d'être très matinale comme femme.

Je me suis habillée le plus simplement possible. Pas vraiment la tête à choisir mes fringues puis suis descendue pour prendre le petit déjeuner. James était déjà à table, en train de manger des œufs brouillés. Quelle idée de manger du salé à un petit déjeuner...

J'avale de mon côté quelques tartines de pain avec du beurre puis prends mon sac sur mon dos avant que James ne m'emmène au lycée. Me retrouver devant Cal, Iris et Victor, avec mes cernes, est la dernière chose que j'aurais voulu affronter ce matin.

– Longue nuit ? Demande Cal.

Je hoche la tête, trop épuisée pour construire une autre réponse, puis nous rentrons dans le bahut.

Les cours s'enchaînent jusqu'au repas du midi et j'éprouve une fierté à ne pas m'être endormie devant un exposé sur la litterature anglaise.

Je retrouve mes amis au réfectoire et nous commençons à manger en discutant. Leurs regards s'ouvrent sur moi lorsque je leur apprends pour mon père. Bien sûr, je ne dis rien concernant la partie importante à base de pleine lune, transformation etc. Seulement que mon père est réapparu dans ma vie ce weeken'd et que je passe quelques jours chez lui.

Mon estomac se noue alors. Ces « quelques jours » que je leur ai annoncés, je n'ai aucune idée de combien de jours cela va être. Est-ce que ma mère va me reparler ? Est-ce que j'ai envie de mon côté de la revoir malgré tout ce qu'elle a fait ?

Je chasse ces pensées de ma tête tandis qu'Iris nous raconte son effroyable aventure chez l'une de ses tantes qu'elle déteste. Bizarrement, il existe dans toutes les familles un oncle ou une tante qui est détesté. J'en avais un comme ça du côté de ma mère et heureusement pour moi, elle ne l'appréciait pas vraiment non plus.

Nous approchions de la fin du repas lorsqu'une casquette s'approche de nous en souriant. Ty se penche alors pour me faire la bise, geste qui me surprend autant que mes amis.

– Bien dormi Kira ?

– Ah... um... pas assez je suppose.

Il laisse échapper un petit rire, assez mignon il faut dire, puis se tourne vers mes amis pour les saluer.

Ceux-ci lui rendent un hochement de tête en guise de salutation tout en le regardant bouche bée.

Ty finit alors par nous quitter pour manger avec d'autres personnes.

J'ai alors face à moi trois regards inquisiteurs.

– C'est un des voisins de mon père, dis-je tout de suite pour ma défense.

Ce qui n'est pas tout à fait faux après tout. Même s'il faudrait rajouter dans la définition de ce mot « personne habitant le même quartier mais pas à côté ».

– Et qu'est-ce qu'il sous-entendait par sa question ? Veut savoir Cal en faisant un clin d'oeil à nos amis.

Malgré moi mes joues s'empourprent légèrement.

– Rien du tout, il y avait une fête hier soir pour célébrer je ne sais plus quoi dans le quartier et on s'y est vu.

– Ouais ouais...

Son air ainsi que son regard échangé avec Iris et Victor me rend mal à l'aise.

– Je dois y aller, dis-je pour changer de sujet. J'ai un livre à emprunter à la bibliothèque.

Kira, son carnet et tout le resteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant