Chapitre 27

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Je veille Cal jusqu'à son réveil. Nous sommes de retour dans mon lit après que Shawn l'ait porté jusque là.

– Vous allez faire quoi avec la créature dans le sous-sol ?

– On va attendre sa détransformation et puis on avisera.

Je lève un sourcil.

– Ce qui veut dire ?

Mais Shawn ne répond pas. Je laisse échapper un soupir de frustration puis repose mon regard sur Cal. J'espère que cette annonce ne brisera pas notre amitié.

– T'en fais pas, intervient Shawn comme s'il lisait dans mes pensées.

Je me mets à prier pour qu'il ait raison. Cal est ma première vraie amie. Même si nous ne nous connaissons depuis pas longtemps, je sens que notre amitié est faite pour durer. Ce n'est pas une amitié passagère.

C'est alors que mon amie se met à bouger. Elle tourne dans mon lit avant d'ouvrir finalement les yeux. Elle guette l'espace autour d'elle puis se met à nous regarder. Sa mémoire doit lui revenir d'un coup car elle se redresse rapidement pour se coller à mon mur, cherchant à s'éloigner de nous.

– Cal ! C'est moi. Tout va bien.

– Le fait que ce soit toi est censé me rassurer ?

Même dans la peur, c'est fou ce que cette fille a comme répartie.

– Je ne vais pas te mordre ou te manger ou je ne sais quoi, tu n'es pas trop à mon goût tu sais.

Shawn ne peut s'empêcher de lâcher un rire qui lui vaut un regard noir de la part de Cal.

– Désolé, s'excuse-t-il rapidement en se retenant de rire.

– Pourquoi tu ne m'as rien dit ?

– C'est pas vraiment la chose la plus simple à annoncer je crois.

Elle marque un temps de réflexion avant de répondre :

– Oui c'est pas faux.

Puis elle continue sur sa lancée :

– Du coup vous êtes plus du genre loups-garous de Teen Wolf que loups-garous de films d'horreur, on est d'accord ?

– Un peu oui. On ne s'attaque pas aux humains, on ne mange pas de chaire fraiche. Mais les adultes prennent une forme de loups pendant leur transformation. Il n'y a que nous les ados qui avons la forme hybride de Teen Wolf.

– Pleine lune ?

Je hoche la tête. Son regard s'illumine alors :

– C'est pour ça que la dernière fois tu n'étais pas bien et tu avais tes migraines !

Bonne déduction Sherlock.

Je lui confirme d'un nouveau mouvement de la tête. Elle semble fière de sa remarque puis se rassoit doucement.

– Et vous avez un Alpha ?

– C'est mon père, répond Shawn.

Cal le regarde avec de gros yeux.

– Ton père ?! Le chef des pompiers ?!

– Tu sais, comme pour nous, c'est pas écrit sur sa tête.

Cal n'ajoute rien puis Shawn finit par se lever.

– Je vais vous laisser dormir, on se croise demain.

Je hoche la tête puis il ferme la porte derrière lui. Cal se réinstalle dans mon lit tandis que je me couche sur le matelas et nous nous endormons.

Le lendemain matin, je laisse Cal dormir puis me lève pas trop tard. J'attrape un muffin d'Irina puis bois un bol de café au lait avant de sortir dehors. Shawn est devant la porte de son garage et me fait un signe pour le rejoindre.

– Salut.

Je lui rends son « salut » puis il me guide jusqu'à une porte à l'intérieur de son garage. Nous avons eu beau être coincé dedans la veille, je n'avais même pas remarqué cette porte. Il ouvre la porte qui donne sur un escalier en pierre illuminé par des loupiotes sur les murs. Nous descendons jusqu'à un petit couloir assez court puis débouchons dans une pièce grise. Au fond de celle-ci, un adolescent est enfermé dans une cage. Je le regarde à deux fois avant de me rendre compte qu'il est au lycée. Je ne le connais pas spécialement mais je l'ai déjà croisé.

Gabriel et James nous accueillent avec un regard terne.

– Il ne se souvient de rien. Il fait une amnésie de la transformation.

Je hausse un sourcil. James perçoit ma marque d'incompréhension car il précise par la suite :

– C'est quand on n'a plus aucun souvenir de ce qu'il se passe pendant nos transformations. On se réveille le matin et on est complètement déboussolé.

Je jette un œil au garçon et en effet, il ne semble pas très bien. Il est assis sur le sol face aux barrières et il se ronge les ongles de la main droite. Ses yeux sombres sont aux aguets et il guette les moindre mouvements autour de lui.

– Qu'est-ce que l'on peut faire pour lui, je demande naïvement sans doute.

– On ne peut pas le garder là, ses parents vont s'inquiéter. Il va falloir le surveiller de près. Me répond Gabriel. Lucia et Irina sont en train de lui préparer un remède pour l'empêcher de se transformer.

– Tu crois que ça va marcher ? Demande Shawn à son père.

– Il faut essayer. En tout cas, votre amie Cal est en danger. Si ce n'est pas cette nuit qu'ils ont réussi à la kidnapper, ils vont réessayer, c'est sûr.

Lucia et Irina arrivent alors à leur tour.

– La tisane est prête.

Lucia s'approche doucement de la cage.

– Lucas, n'ais pas peur.

– Vous allez me faire quoi ? Lui répond l'intéressé avec une voix grave en ne bougeant pas.

– Tu vas boire cette tisane puis on va te ramener chez toi, tu dois être fatigué.

L'ado se lève et s'approche doucement des barreaux. Ses cheveux châtains et ses tâches de rousseur brillent à la lumière du plafonnier.

– Vous allez m'empoisonner ?

– Chéri, si on voulait vraiment te tuer, tu serais déjà mort. Lui répond Lucia avec un calme légendaire. On est comme toi. Mais nous pouvons maîtriser notre transformation. Cette tisane va t'aider à ne pas te transformer. Tu ne sais pas ce qu'il se passe lorsque ça arrive mais nous on le sait. Et c'est très moche.

– Je n'ai jamais voulu faire de mal à quelqu'un, avoue-t-il penaud.

Lucia lui sourit pour le rassurer.

– On le sait, ne t'inquiète pas. On va t'aider.

Elle lui tend le mug en l'encourageant. Lucas l'attrape, la remercie et boit tout d'une traite.

Plus tard, Cal, Shawn et moi nous ramenons Lucas jusqu'à chez lui en voiture. Nous le déposons devant chez lui et il nous remercie encore. Puis nous ramenons Cal chez elle avant que ses parents ne s'inquiètent. Une fois Cal chez elle, je me tourne vers Shawn.

– Tu crois vraiment qu'ils ne vont rien tenter cette nuit ?

Shawn prend la route du quartier de la forêt.

– En voyant que leur Bête ne revenait pas hier, ils doivent se dire qu'ils sont découverts. Ils vont sûrement attendre un peu que ça se tasse.

– Oui, tu as sûrement raison.

Bon je vais te laisser là pour la journée Monsieur Carnet. Je te revois bientôt.

Stay Tuned.

K.

Kira, son carnet et tout le resteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant