Chapitre 14 : Jeanne

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"La beauté ne fait pas l'amour, c'est l'amour qui fait la beauté."

Léon Tolstoï

L'hôtel où ils s'étaient réfugiés étaient réellement miteux, faute de trouver un meilleur mot. Mais peut-être était ce de leur faute : ils apportaient sans doute leur angoisse et la projetait sur ces murs suintants. La vampire aux cheveux roses ne put retenir le frissonnement qui se dégageait de ses épaules. Son anxiété augmenta en voyant le groupe des dhampires fracasser la porte de la chambre de Noé et Vanitas.  Et ses tourments furent confirmés seulement quelques instants plus tard.

"- Votre petit roi a disparu de l'Altus il semblerait ? la voix de Dante était réellement irritante depuis hier, surtout comme ce dernier n'apportait que des mauvaises nouvelles.

- Dante, tu dis que Luca n'est plus en sécurité ? Un monstre l'a t-il attaqué ? J'aurais du être présente, je devrais être sur les lieux pour le protéger ! Rien n'aurait du lui arriver, il m'a promis.

- Ma petite dame, ne vous inquiétez pas, il est seulement parti pour un voyage éducatif dans sa prochaine mission en tant que roi. Son oncle veille à ses côtés si cela vous rassure. Et les journaux de l'Altus parlent encore de ce Chronos humain. Il n'y a aucune mention de Noé, ou d'un autre vampire Archiviste. Quelque chose ne va pas bien dans votre monde."

Johann était perché sur son épaule, glissant des baisers de ses doigts gantés à qui les voulaient, un de ses bras avait entouré son ami dans une sorte d'enlacement serré. Tout les domestiques qui étaient passés dans l'étage avait reçu d'ailleurs une de ses marques d'attention, et chacun arborait désormais une nuance rouge sur le visage. Jeanne nota cependant, que l'attention de Johann était consacrée uniquement à Dante, et que son sourire s'agrandissait quand le jeune homme regardait dans sa direction. Le dhampire d'ailleurs repris le dialogue.

"- Vous avez un plan donc pour arrêter Chronos ?

- Un plan nécessiterait des cerveaux fonctionnels, et avec toi le chauve, ce n'est pas le cas.

- L'escroc, tu pourrais te concentrer un peu ? Ton petit copain est en difficulté en ce moment, et toutes les polices le recherchent en ce moment. Si tu t'inquiètes pour sa sécurité, il faut agir maintenant." 

Noé apparut à ce moment là. Jeanne le trouve bien plus triste que la dernière fois, bien que ses yeux pétillèrent en apercevant Vanitas. Un sourire étira ses propres lèvres à elle, lorsque son attention fut dirigée vers Dominique. La jeune vampire avait les cheveux emmêlés par une des chauves-souris de Johann, ses mèches ayant été choisi pour faire le parfait des nids. La discussion continuait, mais Jeanne n'avait pas le cœur à l'écouter, elle était perdue dans la domesticité de ce moment.

Ses pommette s'embrasèrent lorsqu'elle vit que le regard qu'elle adressait à l'héritière lui était retourné. Et elle eût à peine le temps de se reconnecter à la réalité, pour entendre Dante accepter d'attendre un jour encore avant d'agir, bien que lui et son équipe partiraient à la recherches d'informations utiles. Le marmonnement injurieux du dhampire qui suivit, fut si peu discret, qu'elle eut un peu de peine pour lui, lorsqu'elle aperçût l'expression outrée de Vanitas (le jeune humain pouvait être très drôle, mais aussi très effrayant à la fois). 

Jeanne n'arriva pas à contenir son rire au moment où elle vit le groupe s'enfuir par la porte en dévalant les escaliers, la petite chauve-souris derrière eux.

﴾ ﴿

L'après-midi venait de pointer son nez dans la chaleur étonnante de cette journée. Un orage allait sans doute s'abattre le soir. Mais rien ne viendrait gâcher leur sortie, ceci, elle se le promit.

Les souvenirs d'un ArchivisteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant