Chapitre 15 : Vanitas

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« Un peu de sincérité est chose dangereuse ; beaucoup de sincérité est absolument fatal. »

Oscar Wilde

La musique se mélangeait dans sa tête avec les mots qu'il voulait ardemment prononcer. Le regard du vampire le transperçait, mais cela ne le dérangea pas, au contraire, il voulait que l'autre le voit . Il voulait qu'il ne pense qu'à lui dans son propre monde heureux, et que ses lèvres ne se souviennent de son nom que pour l'éternité. Appréciant chaque effleurement près de ses bras comme un instant sacré, l'humain savourait l'instant. Vanitas n'était pas croyant, il avait perdu espoir en l'idée d'un être supérieur pétri de bonté depuis sa jeunesse, mais entre les bras de Noé, il était prêt à adorer son sourire.

La chanson continua, elle les sépara un instant avant de les rapprocher de nouveau. Il semblait que le vampire avait appris depuis la dernière fois se surprit à penser le jeune homme : il ne lui avait toujours pas marché sur les pieds. Son rire fut communicatif et très vite, Noé le suivit, faisant de ce faite moins attention à la danse, mais plus attention au jeune homme entre ses bras. Et il ne fut donc certainement pas étonnant que le vampire manque un pas et marche sur le pied de son cavalier plutôt que sur le sol.

Le retour vers leur hôtel fut ce qui causa le plus d'ennuis à Vanitas, même la maladresse de Noé ne l'avait pas autant inquiété que ça. Après leur petite excursion dans un Paris merveilleux, il voulait prolonger le rêve, et avouer tout ce qu'il avait sur le cœur. Il repensait à sa discussion avec Jeanne, à ses propres sentiments envers le vampire aux cheveux blancs.

Les groupes avaient été formé, et tout le monde c'était séparé, au gré des différents chemins qui les attiraient et où le groupe infernal pouvait se cacher. Les dampires étaient partis vers la cathédrale, tandis que Noé et lui avaient pris la voie des toits et des cheminées. Si au début le vampire avait embarqué Vanitas sous son bras pour « aller plus vite », il fut bien obliger de le lâcher lorsque l'humain le menaça de planter sa dague dans son cou. Vanitas avait toujours apprécié sa propre simplicité, et sa propre gentillesse. La suite du trajet se fit donc également dans les rues de Paris, ils avaient abandonné le ciel clair au profit des ruelles fermes.

Inspirant fort pour faire sa déclaration, le jeune humain se décida finalement avant de s'arrêter brusquement en raison des deux violettes qui le fixaient. Des mots brouillons, et des phrases incohérentes sortirent alors :

« -Noé, je crois que je t'ai menti, une fois je n'aurai pas dû.

- Lorsque tu as dit ne pas aimer mon cappuccino ? Je savais que personne ne pouvait y résister.

- Non.

- Quand tu as dit avoir plier le linge ? Alors qu'en réalité tu l'as jeté à la poubelle parce que, je cite "Noé, ce n'est pas une chemise, c'est une tente trouée" ?

- Non !

- Pour la fois où tu as dit avoir acheté du sucre pour Mlle Amélia pour son gâteau, alors qu'en réalité c'était du sel et que tu n'avais pas payé le commerçant, et qu'on s'est retrouvés elle et moi au tribunal en face de Mr Orlock ?

- Non ! Et, tu as été au tribunal ? Comment tu t'en est sorti ? Non, ne me réponds pas, je ne veux pas savoir finalement. Bref, c'est un peu plus compliqué et un peu plus vieux. C'est pour la fois où j'ai dit n'avoir aucun intérêt romantique pour une personne ne m'aimant pas déjà.

- Oh, là fois où on parlait de Jeanne alors ? les yeux du vampire étaient tombés en mentionnant le nom de la jeune femme.

- Sans doute, mais ce n'est pas d'elle dont je veux parler aujourd'hui. Enfin, si, mais c'est compliqué.

Les souvenirs d'un ArchivisteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant