La semaine était passée aussi vite que je le craignais, me confrontant trop rapidement à mon départ de Paris et à mon retour à Bordeaux imminent. J'aurais dû être heureuse de rentrer, mais plus le temps passer, plus l'idée réjouissante de retrouver Leo et mes parents ne suffisait pas.
Nathan m'aidait à boucler ma valise, me tendant depuis son placard chaque vêtement que je lui demandais pour que je le fourre dans le sac.
Il m'avait accueilli Lundi, assis sur son lit, impatient, avide de connaître chaque détail de la conversation avec Ken. Je n'avais même pas su comment lui retranscrire l'échange, lui livrant des éléments purement factuels, renforçant sa frustration. Depuis, il avait compris que le sujet ne devait pas être abordé à longueur de journée, face à mon anxiété déjà bien présente à l'idée de rentrer à Bordeaux.
- Arrêtes de faire c'te tête, crevette, tu vas retrouver ton frère, Nathan tentait de me rassurer, me tendant un pull.
- Tu parles, je vais surtout retrouver Armelle, je lui répondais.
- Mais qu'est ce qu'on s'en tape d'elle sérieux, tu veux qu'elle fasse quoi à part s'excuser et se faire engueuler par tes parents ? C'est elle la fautive, il s'exclamait, de son ton toujours aussi théâtral.
Je lui lançais un regard sur appuyé, déterminée à lui faire entendre qu'il ne parvenait pas à me rassurer avec ça.
- En plus je suis dans la merde, y'a la prof' d'éco qui veut la voir le 3 janvier, elle m'a même pas laissé le temps de trouver une excuse, je n'ai pas le choix, je lui disais, ma tête entre mes mains, mes paumes frottant mes yeux.
- Donc tu vas lui en parler ? Il me demandait.
- T'es ouf toi, jamais de la vie. T'imagines le truc, « Salut Armelle, on ne s'est pas parlé depuis un bail, t'es déjà bien au courant de ma dégringolade scolaire et t'es super vénère à cause de ça mais est ce que tu veux bien venir entendre de tes propres oreilles à quel point je suis nulle au lycée ? Joyeux Noël !».
- Je trouve ça plutôt pas mal, il répondait, faisant mine de réfléchir, ironique.
- J'ai deux semaines pour trouver quelque chose à lui dire pour excuser l'absence d'Armelle le 3 janvier, il n'y a que cette solution, je lui répondais, clôturant le débat en même temps que ma valise.
Il ne trouvait rien à répondre, bien conscient que lorsque j'avais une idée en tête, même mon meilleur ami ne parvenait pas à me raisonner.
***
Le train arrivait en gare alors que la nuit était tombée depuis déjà un long moment, les journées courtes d'hiver ne me plaisant pas tellement.
J'avais passé le trajet dans l'espace entre ma voiture et une autre, ne supportant pas la proximité physique que m'imposait le fait d'être assis à ma place, à côté d'un inconnu.
J'attendais l'ouverture des portes avec impatience, tenant d'une main ferme ma valise.C'est Léo qui venait me chercher, il m'avait envoyé un message, précisant qu'il viendrait seul.
Je l'avais eu au téléphone hier, j'avais pu lui expliquer mon sentiment très partagé concernant ces retrouvailles en famille. Il m'avait décrit un climat plutôt joyeux et festif, étant donné que j'étais la dernière à rentrer. De toute façon, je m'étais conditionnée pendant le trajet, j'allais tout faire pour contenir ma colère face à ma soeur, profiter de mes parents et remplir mes batteries auprès de Léo. Presque cinq mois que je ne l'avais pas vu en réel, me contentant de nos visios et nos appels hebdomadaires. J'avais besoin de ces moments en famille, malgré qu'elle soit maintenant complètement éclatée, avec des parents à l'autre bout du monde et Armelle qui me déteste.

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ODRAZ
Fanfiction« - Qu'est ce que tu me veux Ken ? - Qu'est ce que je te veux Odraz ? Tu dors à droite à gauche, tu fumes de la weed, tu lâches les cours et tu me demandes ça ? - Mais tu te prends pour qui ? - Pour quelqu'un qui s'inquiète un minimum pour toi ? P...