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⚠️ Attention, après une longue absence je viens de publier une dizaine de chapitre avant celui-ci. Veillez à lire les chapitres avant celui-ci, sinon c'est moins rigolo.

A savoir que j'ai encore une dizaine-quinzaine de chapitres déjà écrits mais que j'attend à nouveau avant de les publier, je veux avoir quelques retours de votre part avant...⚠️

Mon après midi avec Adam s'était terminée de la même manière que la première fois. Nous avions échangé un baiser passionné, et nous étions quittés silencieusement, sans rien ajouter, les yeux dans le yeux.

Oui, c'était très cliché, surtout lorsqu'on sait qu'en reculant, marchant à l'envers, mon regard perçant le sien, j'avais failli tomber dans les escaliers de l'immeuble. La honte. Enfin, ça avait eu le mérite de le faire rire.
Je ne sais pas pourquoi nous tenions à nos « au revoir » aussi silencieux et sans explications ou discussions sur nos possibles retrouvailles et notre futur. J'imaginais que c'était bien ça la raison, ne pas se parler au moment de la séparation, c'est comme nier les questionnements que nous avions tous les deux.

Allons-nous nous revoir ? Est-on désormais quelque chose l'un pour l'autre ?

Plusieurs questions qui, grâce à ce silence, n'étaient heureusement pas posées. Enfin, sauf dans ma tête. Car si l'illusion était que nous ne nous les posions pas, la réalité était bien différente. Bien sûr que ces interrogations défilaient dans ma tête, autant que dans celle d'Adam je l'espère. Elles étaient légitimes.
Adam avait prit soin de me prévenir qu'il restait sur la capitale jusqu'à lundi, nous n'étions que jeudi, j'avais donc tout le temps de le recroiser. Et si je ne le recroissais pas...tant pis ? Je n'étais peut être pas censée vouloir autant le revoir, à ce stade là de notre « relation », non ?

Pourquoi les garçons, eux, ne semblent jamais épris de ces questionnements incessants et épuisants sur les relations amoureuses qu'ils entretiennent ? A moins que ce ne soit encore qu'un vaste mensonge sur la société, comme la phrase « les hommes ne pleurent jamais ». En tout cas, je ne pouvais m'empêcher de faire tourbillonner hypothèses, scénarios et questions concernant Adam, et bien que je l'appréciais beaucoup, s'en était tellement fatiguant que je priais parfois pour l'oublier.

Et ce n'est pas Nathan, qui se lavait bruyamment les dents à côté de moi, qui allait m'aider. Il voulait connaître chaque geste, détail, parole, le confortant dans mon délire amoureux.

- Et donc à che' moment là, il crachait sa gorgée de dentifrice, il t'a sorti une réplique de Titanic ?

Je levais les yeux au ciel mais acquiesçais tout de même, mon regard blasé croisant le sien dans le miroir de la salle de bain.

- Putain, j'y crois pas.

Je lui adressais une œillade, l'intimant a continuer. Il crachait dans l'évier avant de se relever et de s'adresser à moi à travers le reflet du miroir.

- Il voulait te ken, et toi t'as rien vu.

J'avalais ma gorgée de travers, me penchant au dessus du lavabo, mes quintes de toux obligeant Nathan à me taper dans le dos, par pure pitié.

- T'es malade de parler comme ça, je me m'étais à chuchoter, tu veux que toute la maison soit au courant ou quoi ?

- Ah ! Donc tu avais la même impression, il en avait envie, il me répondait, fier de m'avoir piégé.

Levant les yeux au ciel, je clôturais la conversation silencieusement, jetant mon coton démaquillant dans la poubelle.
Mon meilleur ami ne m'avait pas attendu pour rejoindre son lit, et je me faufilais dans le mien rapidement, mon corps frissonnant en réponse à la fraîcheur de ce mois de décembre.

- Tu stresses pour demain ? Il me demandait.

Demain, Vendredi 10 Décembre, débutait les épreuves du bac blanc de français. Une première étape importante avant mon passage en terminale, enfin, je l'espère.
Je me sentais prête, je crois. J'avais longuement hésité à ajouter un petit cylindre roulé dans mon sac à dos, pour « promouvoir ma créativité et ma concentration ». J'aimais bien dire ça, car ça semblait moins grave d'en fumer quand on ne met que les effets bénéfiques en avant. Mais bon, j'allais devoir faire sans, car j'avais choisi d'être responsable. Surtout que, m'étant établit une limite maximum d'un joint par jour, Nathan m'avait promis une détente de fin d'épreuve, sur notre banc, en fin de journée.

- J'ai juste hâte que ce soit fini, je lui répondais.

(...)

Je passais la lourde porte en ferraille du lycée, prenant enfin la bouffée d'air que j'attendais depuis plusieurs heures.
Finalement sortie vivante de cette première épreuve, je pouvais me considérer en week end, et libre de me détendre.
J'avais plutôt bien géré, étant donné mes difficultés scolaires ces dernières semaines. Preuve en est, j'étais l'une des dernières à sortir de l'épreuve, et j'apercevais déjà mon binôme préféré, assis sur notre banc habituel, à quelques mètres du lycée.

Me voyant approcher à grandes enjambées, mes meilleurs amis laissaient échapper des cris et rires bruyants, alors que nous nous tapions dans la main, fiers de nous. Enfin, au moins fiers d'avoir terminé quoi.

- Alors ? Me demandait Nathan.

- Alors j'espère que tu as déjà roulé mon joint, car j'attendrais pas une minute de plus, je tendais ma main ouverte vers lui, et levant les yeux au ciel, il déposait mon précieux au creux de ma paume.

- Vous avez l'air de vieux accros, réagissait Lisa, nous lançant une œillade jugeante, mais je ne lui en voulais pas, j'avais le même regard avant.

- C'est ce qu'on est, je crois.

Nathan se penchait en avant et tentait de protéger la flamme sortant du briquet du vent, avant d'allumer le mien quand mon visage se rapprochait du sien.

- Parle pour toi Nathan, moi c'est juste...

- « Pour réveiller ma créativité et ma concentration » nianiania, c'est ça ouais, on est assis sur un banc au milieu d'un parc, de quelle créativité tu me parles ? Sois un peu honnête avec toi même, Od'.

Je n'étais pas toujours prête à faire face au côté franc de Lisa qui me blessait parfois. Et même si elle tentait amicalement de me mettre face à la réalité, je préférais continuer à croire qu'elle ne comprenait rien.

Je profitais des effets psychotropes qui peu à peu, venaient soulager le stress, la tension et la fatigue qui m'assaillaient depuis la veille. Fermant les yeux, me laissant aller à mes pensées, je me faisait pourtant réveiller par mon téléphone qui vibrait contre ma poche.

« De 🍎 Adam, reçu à 17h55,

Je t'ai envoyé de la force cet après midi, mais je suis sûr que t'en as pas eu besoin tellement tu as géré.
On se voit dès que t'es libre. »

Son message me réchauffait le coeur, mais cette sensation se dissipait rapidement lorsque, quand je relevais la tête, je tombais sur une silhouette qui se rapprochait dangereusement du banc de mes amis, le regard rivé sur moi.

ODRAZOù les histoires vivent. Découvrez maintenant