- Que faisiez-vous ? grogna Philippe d'un ton grave.
Elfie, prise en flagrant délit, ne savait que répondre. La gorge sèche et refoulant avec peine les larmes qui menaçaient de couler, elle ne réussit qu'à émettre d'un grommellement sourd.
- Comment-être vous entrée ici ? reprit-il d'un ton menaçant mais avec un sourire conquérant. L'accès des laboratoire est sécurisé, comment avez-vous trompé la sécurité ?
- C'est Félix qui m'a fait entré... bafouilla-t-elle. Il est en salle de réunion, ajouta-t-elle comme si cela justifiait sa présence dans le stockage.
Et pourtant, à sa grande surprise, cette réponse entraina un changement d'attitude de Philippe.
- Félix est ici ? Pourquoi donc ?
Il avait soudainement l'air inquiet et Elfie ne manqua pas son trouble. Cependant, il retrouva sa contenance et reprit :
- Peu importe vous n'avez pas le droit d'être là. Venez avec moi !
Il la prit alors violemment par le coude et l'entraina d'un pas vif vers la salle de réunion où les différents intervenants commençaient à se disperser, retournant à leurs occupations. Se plaçant devant Félix avec assurance, il déclara :
- Devine où j'ai trouvé ton « assistante » ? Cette petit fouineuse était dans le local de stockage !
Félix ne put réprimer sa surprise et lui lança un regard noir. Elfie sentit ses mains trembler, au bord de la syncope. Tout était fini, elle était finie, elle s'est faite prendre, elle avait tout raté.
- Je m'occuperai de son cas juste après, annonça-t-il platement. Et toi, que fais-tu ici ?
- Je te cherchais. Je dois te consulter sur une affaire urgente.
Elfie ouvrit de grand yeux de surprise, oubliant sa situation catastrophique pendant une fraction de seconde. Cette fois, plus de doutes n'étaient permis, Philippe mentait ouvertement car il était évident quelques secondes plus tôt qu'il ne savait pas que Félix était en bas. Que venait-il donc faire ici ?
- J'avais justement fini, répondit Félix. Rejoins-moi dans une demie-heure dans mon bureau.
Et d'un geste, il saisit Elfie la libérant du joug douloureux de Philippe.
- Suivez-moi Mademoiselle, nous avons des choses à régler tous les deux.
La tenant par le bras bien plus délicatement que Philippe mais très fermement la forçant à le suivre, Félix remonta à son bureau. Chaque pas était une torture pour la jeune fille qui sentait sa dernière heure venue. Incapable de penser correctement, l'esprit et les yeux embrouillés, elle ne voyait venir que son renvoi et son échec magistral.
Une fois la porte refermée derrière elle, elle ne pouvait que fixer le sol, une enclume sur la poitrine, ayant un mal fou à déglutir et à respirer. La voix grave de Félix vint rompre ce silence assourdissant :
- Vous êtes partie fouiller comme je vous l'avais demandé, n'est-ce pas ?
Son ton léger constatait tellement avec l'appréhension d'Elfie qu'elle ne put retenir un petit cri de surprise. Félix venait de lui donner une porte de sortie complètement inattendue. Tout n'était pas perdu et elle retrouva espoir.
- Oui, acquiesça-t-elle dans un souffle libérateur.
- Et qu'avez-vous trouvé ?
- Rien de convaincant... réussit-elle à articuler avec peine. J'ai pris du temps à trouver le stockage... c'est là qu'il me semblait pouvoir trouver des réponses.... Mais... j'ai été surprise...
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La nouvelle Jane (En réécriture)
Espiritual« Mademoiselle Elfie Vuarnet ?... Ici vous serez Jane ». Voici la première phrase que Félix de Trannoy dit à sa nouvelle assistante, Elfie. Tout juste diplômée en commerce, elle vient de conclure un marché risqué avec Rummage, célèbre parfumeur pou...