Chapitre 20

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Une soirée entière passée à échanger des regards, à sentir une délicate caresse sur mes reins, ou bien au niveau de mon épaule, m'avait chauffée à blanc. Thomas n'avait pas dépassé les limites une seule fois.

Il gardait ses mains bien visibles, se contentait d'effleurements que n'importe quel proche pourrait se permettre, pourtant ses doigts avaient un impact monstre sur moi. J'avais bien essayé de l'ignorer, de me répéter en boucle que c'était un connard fini, rien n'y faisait.

Je me retrouvais à chercher son regard sombre, à me redresser quand il passait près de moi, à rire juste assez fort pour attirer son attention. Même le minuscule interlude que je m'étais autorisée dans les toilettes n'étais pas parvenue à m'apaiser.

Je mourrais de chaud, comme ça n'avait encore jamais été le cas. L'eau dont je m'étais aspergé le visage avait déjà séché, son effet rafraichissant bien loin derrière moi.

— Brûlante, bébé ?

Je bondis comme un chat échaudé, une main sur le cœur, alors que Thomas me décochait un sourire qui se répercuta tout droit dans mon bas-ventre. L'épaule appuyé contre une poutre, il me détailla lascivement de haut en bas avant de plonger ses yeux dans les miens.

— Je vais te poser la question une seule fois, Jess, déclara-t-il en se redressant, et ta réponse sera définitive. Est-ce que tu rentres avec moi ou pas ?

La bouche atrocement sèche, je ne pus empêcher mes paupières de tomber tandis qu'il m'attrapait doucement par la taille. Ses doigts calleux s'immobilisèrent avant qu'il trouve mon dos nu, me poussant à couiner de pure frustration.

J'avais besoin de plus, tellement plus ! Thomas ne m'avait pas vraiment draguée, pourtant il ne m'avait pas autorisée à le sortir de ma tête malgré les heures qui passaient, même quand un autre homme m'avait approchée.

L'effet qu'il avait sur moi était presque effrayant tant il était intense, et pourtant si délicieux que je me cambrai contre sa paume. La bouche à un cheveux de la sienne, je soufflai :

— Oui.

Le rictus décadent qui creusa ses joues me poussa à combler la distance qui nous séparait pour lui voler le baiser dont j'avais rêvé toute la soirée. Il allait bien au-delà de mes espérances ; chaud, mouillé, si possessif que j'eus l'impression de fondre.

Thomas m'attira immédiatement à lui, me faisant pivoter pour me guider jusqu'à une porte dérobée. L'air chaud de la nuit s'enroula autour de mes jambes, remonta le long de mon dos et je gémis bruyamment.

— Chut, ricana-t-il en me soulevant sans effort. Si on nous entend, quelqu'un va venir jeter un coup d'œil.

Bordel, mais qu'est-ce que ça pouvait bien foutre ? D'accord, on faisait partie d'une petite communauté, mais les gens n'étaient pas des seins non plus. Il y avait autant d'anecdotes sexuelles que de gens présent ce soir.

Et puis la musique était si forte que je l'entendais à peine alors que Thomas n'aurait pas pu se trouver plus proche de moi. Il n'y avait pas la moindre chance qu'un petit curieux tombe sur nous à moins d'avoir également voulu s'isoler à l'arrière de la grange.

— J'ai l'habitude des clubs exhibitionnistes, coassai-je, désespérément accrochée à sa nuque. Je me fiche qu'on me voie !

— Moi pas. La réputation fait beaucoup ici, petite. Je ne vais pas te laisser foirer ta vie ici avant qu'elle commence.

Ok, c'était officiel, il se foutait de ma gueule ! J'avais grandi ici. Je savais pertinemment l'impact qu'une minuscule rumeur pouvait avoir. La différence résidait dans le fait que je n'étais plus une adolescente.

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