Riley plaqua un baiser sur mon crâne, son étreinte si étroite sur mes épaules que je craignis un instant qu'il me brise les os. J'adorais ces câlins ours autant qu'ils faisaient mal. Ils ressemblaient un peu à ceux de mon père.
Dans ces moments-là, je me sentais plus aimée que jamais, chérie, importante.
— Merci d'être venu.
— Tu me l'as déjà dit une bonne dizaine de fois.
Et je l'avais pensé pendant chacune d'entre elle. J'avais besoin de lui, que ce soit à San Francisco ou ici. Le retrouver m'avait fait un bien fou.
Les bras enroulés autour de sa taille, je levai le nez pour le regarder bien en face.
— Je prendrai des vacances chez toi, décidai-je de but en blanc. Je viendrai souvent.
Un clin d'œil me répondit.
— Ma chambre d'ami est tienne, ou bien l'appartement. C'est comme tu préfères. Tu seras toujours la bienvenue.
Je le savais. J'en étais totalement certaine. C'était ça le plus plaisant dans l'histoire.
Je pouvais l'appeler à n'importe quelle heure du jour ou de la nuit, je pouvais lui demander n'importe quoi. Riley répondrait toujours, ferait les liens pour moi. Il n'abandonnait jamais, c'était l'une de ses plus grandes qualités.
— On se reverra bientôt, promis-je.
— D'ici là, fais attention à ton amant, tu veux ?
Ah, bordel. J'avais senti cette discussion venir de si loin que je n'étais pas surprise qu'il aborde le sujet. Thomas et lui avaient passé leur temps à se dévisager, à se lancer des piques plus ou moins agressives.
Ça n'était pas passé inaperçu aux yeux de papa, ni aux miens, mais personne n'était intervenu. C'était presque étonnant qu'ils n'aient pas envoyé la table voler pour se jeter à la gorge de l'autre.
— Tu ne l'aimes pas beaucoup, hein ?
Je m'y étais attendue à l'instant où on avait contourné la maison et que je m'étais rendu compte que la rencontre allait être plus compliquée que prévue. De toute manière, Riley n'aimait pas grand monde.
Il ne portait pas la moindre attention aux femmes qui se pâmaient à sa vue, ni aux hommes qui se sentaient menacés par sa présence. Il était tellement solitaire que le voir sociabiliser toute la journée m'avait fait chaud au cœur.
Qu'il l'avoue ou non, lui aussi avait besoin de voir des gens. Il était juste tellement habitué au contraire qu'il ne voyait pas l'intérêt de se montrer avenant.
— A vrai dire, si, rétorqua-t-il. Il a l'air sincère, et tu es plutôt à l'aise en sa présence. Je peux même le former, si tu veux.
— Je doute qu'il l'accepte.
— Quoi, tu veux dire qu'il ne se soumettrait pas ?
Les lèvres pincées, je fis de mon mieux pour ne pas rire.
— Il est comme toi, dominant de nature.
Riley leva les yeux au ciel.
— Comment est-ce que tu crois que j'ai appris, hein ? demanda-t-il. Ça ne fait pas de mal de suivre ceux qui ont de l'expérience et des connaissances.
— Tu avais quel âge à cette époque ?
Il se tut brutalement, et soupirai. Ce n'était pas quelque chose dont on parlait, mais n'importe qui entendrait son histoire saurait qu'il avait été bien trop jeune. Beaucoup trop pour être touché d'une telle manière.
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Age Game
RomanceAprès avoir décidé de changer de vie, Jessica Stafford emménage à nouveau avec son père pour quelques temps. De retour dans la ville où elle a grandi, la jeune femme retrouve ses marques, mais aussi et surtout le meilleur ami de son père. Thomas Fai...