Chapitre 11.5

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Ceci n'est pas à proprement parler un chapitre ; c'est l'extension du précédent dans lequel j'ai oublié de développer l'aftercare qui fait partie intégrante d'une séance SM. 

Pour une raison ou une autre, j'ai décidé de l'écrire ce soir. J'ai pas la moindre explication, mais voilà. 

Bonne lecture !

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Jess dans les bras, je repoussai de l'épaule la porte de la salle de bain attenante à sa chambre. Je connaissais cette maison par cœur, je l'avais construite, et c'était bien trop naturel de m'y balader, mon amante lovée contre moi.

Elle n'était pas inconsciente, mais pas vraiment alerte.

La part la plus mâle de moi, celle qui se réjouissait de l'avoir prise comme seul quelqu'un de notre monde le pouvait, me donnait envie de me pavaner comme un abruti. Est-ce qu'il existait quelque chose de plus satisfaisant que de savoir que c'était moi qui l'avait mis dans cet état ?

Non, vraiment pas. Surtout pas alors qu'elle murmurait mon prénom tout bas. Cette confiance qu'elle m'offrait allait bien au-delà du sexe, qu'il soit vanille ou non. Jess me laissait entrevoir et couver l'un des facettes les plus vulnérable de sa personne.

C'était quelque chose qui ne pouvait être volé ou arraché ; ça se donnait librement, et j'avais envie de hurler de plaisir pour y avoir droit.

— Tu penses pouvoir tenir debout ? demandai-je tout bas.

Je ne savais pas à quel point elle était sensible dans cet état de langueur que seul le sexe procurait. Certains ne supportaient pas le contact, d'autres se hérissaient au moindre son. Le seul moyen d'agir correctement, c'était d'apprendre sur le tas.

Lorsque Jess hocha mollement la tête, je ne retins pas mon sourire.

— Très bien. Accroche-toi à moi.

Ses doigts s'entrelacèrent derrière ma nuque, mais elle ne fit pas l'effort de lever le nez. Apparemment, il était bien mieux plongé dans ma poitrine, à la soutenir tandis qu'elle tanguait vaguement.

Elle n'était pas faible au point de s'effondrer sans mon support, nous n'étions pas allés assez loin pour ça. C'était juste sa manière à elle de prendre soin de moi à son tour.

Parce que tout cette scène était un peu égoïste, dans un sens. J'avais autant besoin que Jess de cet aftercare, du calme après la tempête. Je m'assurais qu'elle allait bien, que je ne l'avais pas blessé, et elle arrondissait les angles du plaisir presque douloureux que j'avais pris.

C'était donnant donnant en quelque sorte.

D'une main, j'allumai l'eau. Il faisait bien trop chaud dehors pour en prendre une brûlante, et je doutais qu'elle apprécie les douches glaciales. Alors je trouvai un compromis, un entredeux qui la fit soupirer de plaisir quand je la poussai sous le jet.

Collée à moi de la tête aux pieds, mon amante embrassait parfois ma peau. Je ricanai comme un abruti lorsqu'elle me mordit le biceps tandis que mes doigts glissaient sur la courbe de ses fesses, recouverts de savon.

— Sensible ?

— Oui. Vas-y doucement.

Jess ne fit rien pour me repousser, elle ne se tortillait même pas.

Les lèvres plaquées contre ses cheveux repoussés en arrière, je pris une seconde pour remercier n'importe quelle divinité qui m'avait offert un moment pareil. Un fils de pute comme moi ne pouvait pas être aussi chanceux.

— Dis-moi si c'est trop, exigeai-je avant de m'accroupir à ses pieds.

J'avais déjà nettoyé tout son buste, ainsi que son visage détendu pour la première fois depuis moins longtemps. Pour le coup, ça n'avait rien de sexuel ; je la débarrassais simplement du chlore et de la sueur accumulés.

Et de mon sperme, même si j'aurais préféré éviter.

Je dus lutter contre les parts les plus sombres de mon être pour ne pas glisser deux doigts en elle, pour ne pas m'assurer qu'elle gardait tout. Ce petit penchant de ma personnalité n'avait pas de place dans cette salle de bain.

En tout cas pas aujourd'hui.

— Tu veux bien me laver les cheveux ? quémanda Jess lorsque je me redressai.

Je sentis ses ongles d'une façon si légère qu'elle me poussa à serrer les dents. Je voulais bien plus qu'un seul round, aussi délicieux avait-il pu être. Si elle n'avait pas eut l'air sur le point de s'endormir, j'aurais peut-être poussé ma chance un peu plus loin.

Juste un tout petit peu.

J'étais plus que chaud à l'idée de la dévorer toute la nuit, à la voir se fracturer encore et encore jusqu'à ne plus avoir de voix. Rien ne pouvait être meilleur que de la regarder se briser un peu plus à chaque orgasme.

— Quel flacon ?

— Lui.

Jess se chargea de doser le produit dans ma paume, puis, les bras enroulés autour de ma taille, elle ferma les yeux tandis que je me mettais à la tâche. Avec plus de soin que ce dont je faisais preuve avec mes propres cheveux, je la cajolai plus longtemps que nécessaire.

La douche se transforma en véritable massage, autant pour mon plaisir que le sien.

— Penche la tête en arrière.

Elle s'exécuta docilement, me laissant repousser la mousse jusqu'à ce que la dernière bulle disparaisse.

Fermer l'eau m'irrita plus efficacement que du papier de verre, alors même qu'on avait passé une éternité sous le jet. Le temps n'était malheureusement pas extensible, en tout cas pas à ce point-là, et je ne voulais pas prendre le risque que son père nous perce à jour.

Il était plus que temps d'arrêter toutes ces conneries et la mettre au lit.

L'envelopper dans une serviette duveteuse ne me prit pas longtemps, et encore moins de la porter jusqu'à son lit. A vrai dire, j'eus l'impression que les secondes accéléraient volontairement pour me faire chier, pour me priver d'un moment pareil.

J'avais une sale envie de me coucher sous les draps avec elle, pour profiter du calme ambiant, mais je savais que je ne devais pas le faire. Le jeu n'en valait pas la chandelle, d'autant plus que je ne serais pas le seul à me manger les répercussions.

— Dors bien, soufflai-je en embrassant son front tandis qu'elle se lovait sur le côté. Essaye de te reposer.

Jess baragouina quelque chose d'incompréhensible. Je m'attardai juste assez longtemps pour me gorger de la vision de son corps épuisé avant de me tirer à pas de loup.

Il fallait que je sorte de cette maison, que je me penche sur les commandes que j'avais en attente. Tout sauf la regarder pendant des heures comme un stalker qui avait développé une véritable obsession sur la fille de son meilleur ami. 

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