Chapitre 25

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Je n'avais pas eu à escalader la façade d'une maison depuis mon adolescence. Ce qui, en soi, était compréhensible ; après la vingtaine on ressemblait plus à des voleurs qu'à des amants désavoués.

Cela dit, personne ne pouvait me voir d'où je me trouvais. Nos maisons se trouvaient suffisamment loin sur la route pour ne pas s'inquiéter du moindre vis-à-vis. J'avais simplement choisi de ne pas passer par la porte pour éviter que Paul me tombe dessus.

S'il se rendait compte que je venais voir sa fille au milieu de la nuit... Ouais, je n'aurais pas besoin de cercueil. Mon cadavre girait dans le trou le plus proche, et il ne serait jamais retrouvé.

Par chance, la fenêtre était ouverte. Je n'eus pas besoin de crocheter la serrure pour la repousser et me glisser silencieusement à l'intérieur. Le parquet grinça sous mes pieds, juste assez fort pour que je m'immobilise en grimaçant.

Au moins, Jess avait le sommeil lourd.

Allongée sur le dos, les bras enroulés autour de son oreiller, elle semblait si détendue que je marquai une pause pendant un court instant. Ces derniers temps, elle semblait branchée aux fils électriques en permanence.

Ça n'avait rien de réellement étonnant avec le projet qu'elle montait, mais je n'aimais pas ça. Jess était jeune, dynamique, elle avait toujours le sourire. Je refusais de voir sa flamme s'éteindre pour un rêve.

Je me vis tendre une main pour tirer doucement le drap qui recouvrait son dos, les paupières lourdes. Le tissu glissa dans un bruissement, faisant courir de délicats frissons sur sa peau douce.

Elle avait légèrement bronzé, juste assez pour que la trace de son bikini soit visible sur ses fesses rondes. Je n'aurais pas dû trouver ça sexy, mais je n'aurais pas dû me trouver là non plus. Au point où j'en étais, je n'étais plus à une connerie près.

Je la dévorai des yeux jusqu'à ce que ma queue douloureuse se rappelle à mon bon souvenir en pressant contre mon pantalon de travail. J'avais été tellement agacé en finissant le boulot que je n'avais même pas pris la peine de passer par la douche.

En réalité, je n'avais pas eu la moindre pensée cohérente depuis des heures. Jess m'évitait avec bien trop de soin pour que je parvienne à garder la tête froide plus longtemps.

Je lui avais laissé une marge de manœuvre, pourtant. J'étais sagement resté chez moi, je lui avais envoyé plusieurs messages, et je l'avais observée de loin. La seule chose à laquelle j'avais eu droit, ça avait été une foutue indifférence qui m'avait rendu dingue.

Jess ouvrit les yeux à la seconde où je pressai ma paume sur sa bouche, étouffant son cri paniqué au passage. Habitué à la pénombre ambiante, je la regardai paniquer, ses seins se soulevant à toute vitesse, ses ongles plongés dans mon avant-bras.

Elle se ressaisit rapidement pour quelqu'un qui n'était pas habituée aux réveils impromptus, le regard rivé sur mon visage qu'elle devait peiner à discerner. Je sentais son souffle un peu trop rapide sur mes doigts, son pouls tout aussi nerveux le long de sa gorge fine.

Ouais, elle avait peur.

— Les mains sur les barreaux, ordonnai-je suffisamment bas pour qu'elle soit obligée de se concentrer sur mes mots.

Quand elle mit un peu trop de temps à réagir à mon gout, j'abandonnai ses lèvres pour attraper ses deux poignets. Un peu trop durement, peut-être, je la guidai jusqu'au métal de sa tête de lit. Je n'eus besoin que d'une simple traction pour arracher ma ceinture et lui immobiliser les bras au-dessus de la tête.

— Thomas...

— Silence ! assénai-je en même temps qu'une claque sur un sein charnu.

Les dents plantées dans sa lèvre inférieure, Jess se cambra juste assez pour me mettre l'eau à la bouche. Je savais qu'elle avait les joues rouges, même si je ne pouvais pas le voir dans l'obscurité, et que cette jolie couleur descendait le long de son cou, puis sur sa poitrine.

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