05 : Cauchemar

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TW : scène de 🟣, va être enlever durant la réécriture !

PDV - Mona

    Mais qu'est-ce que j'ai fais ? Pourquoi ?

    Nous sommes samedi matin, il est neuf heures. Je n'ai toujours pas fermé l'oeil... J'ai un tas de devoirs à rendre pour lundi, et je devrais les faire. Mais mon mal de tête m'empêcherai de me concentrer. Et puis, mon cerveau est en ébullition, dans ces cas là, il est impossible de l'arrêter.

    Je repense à tout ce qui c'est passé, au début je contrôlais. Quand les questions qu'il me posait n'étaient pas trop importantes. Vous savez, le genre de questions auxquelles on répond en permanence ; surtout à mon âge. Que veux-tu faire après le lycée ? As-tu des frères et soeurs ? Quelles sont tes passions ? Puis, il est passé à des questions plus personnelles, je m'efforçais de rester neutre et de ne pas trop donner de détails. Mais quand il m'a demandé "Qu'est-ce que tu essaies d'oublier en buvant, là, tout de suite ?", j'ai craqué. J'ai expliqué que j'avais reçu l'invitation dans mon casier. Que celle-ci mentionnait le fait que ce soit une soirée déguisée. Que je me doutais de la supercherie, et par conséquent, je m'étais habillée de manière quotidienne. Que je n'avais pas fait beaucoup d'effort. J'ai également expliqué que je ne sortais pas beaucoup, que je n'avais ni amis ni envie de m'en faire d'ailleurs. Mais le fait que certains, dont ce Antoine Plufin, soient venu me voir pour mettre leur plan d'humiliation à exécution, ce fait là m'a touché plus que je n'aurais voulu. Surtout que j'en étais consciente. Je suis quand même venue.

    À croire que je veux m'humilier moi-même.

    Je lui ai expliqué que les autres hormones ambulantes, que l'on appelle plus communément lycéens, ne m'aimaient pas beaucoup. Qu'ils n'approuvaient pas la différence et qu'ils se faisaient un plaisir de me le faire savoir. Sans rentrer dans les détails tout de même. Ensuite, Lewis m'a prise dans ses bras afin de me réconforter. Il sentait extrêmement bon, d'ailleurs, ça ne devrait pas être légal. Je me suis immédiatement sentie en sécurité. Comme s'il allait me protéger de tous mes problèmes. Or, je ne le reverrai peut-être jamais. Enfin, je pensais déjà ça après notre rencontre au musée. Lorsqu'il s'est écarté, j'ai senti un trou béant se former. À ce moment précis, j'ai su que j'étais faible. Encore. J'ai ressenti le besoin d'être sous la protection d'un homme. Je m'étais toujours promis de me débrouiller toute seule, comme un loup solitaire. J'ai redoublé de sanglots. Il m'a pris la bouteille des mains, puis a reporté son attention sur moi. Il faisait, plus précisément, des allés retours entre mes yeux et mes lèvres.

    À ce moment là, j'ai pensé "Et merde...".

    Il est arrivé ce qui devait arriver. Il a replacer une de mes mèches afin de la mettre derrière mon oreille. Puis, il a pris avec délicatesse mon menton pour approcher mon visage. Il a juste dit "Je vais faire une bêtise, il n'y a que toi pour m'arrêter.", ce à quoi j'ai répondu "Qui a dit que je ne voudrais pas faire une bêtise aussi ?". Évidemment ! Il m'a embrassé avec douceur, comme s'il ne voulait pas me briser. Seulement, nous savions tous les deux qu'il était préférable de ne jamais recommencer. Ce n'est pas convenable pour un adulte d'embrasser une adolescente. Bien que d'ici quelques années, une telle différence d'âge entre deux personnes ne choquera plus. Je n'ai pas la moindre envie de devoir me cacher à quiconque.

    Après cela, aucun de nous deux n'a parlé. Nous sommes aller vers sa voiture, le trajet s'est fait dans un silence bien accueilli pour ma part. Voir la ville endormie de la sorte m'a fait beaucoup de bien. Le seul son qui coupait ce silence paisible est le bruit du moteur. De temps à autres, je lui indiquais le chemin à prendre pour se rendre chez moi. Une fois arrivé, je ne pus dire un seul mot. Seulement, une fois devant la porte d'entrée, j'ai ressenti le besoin de le remercier. Je ne sais pas s'il a pu lire sur mes lèvres mon « merci » emporté par le vent frais qui s'était installé. Il n'a redémarrer qu'une fois ma porte fermée. J'ai pris garde à ne pas réveiller mes parents en montant me coucher.

À ma place - EN RÉÉCRITUREOù les histoires vivent. Découvrez maintenant