À ma place - EN RÉÉCRITURE

11 : Visite en Arts Plastiques

PDV - Mona

Dès le cours terminé, je m'enfuis le plus vite possible de cette pièce. Lewis a prononcé ses deux dernières phrases en me regardant droit dans les yeux. Cela m'a pas mal perturbé. J'espère pouvoir décompresser en Arts Plastiques. Les intervenants sont partis cinq minutes avant la sonnerie parce qu'ils devaient aller dans une autre salle. Je cours pratiquement vers mon autre cours. Mais au milieu du couloir, quelqu'un m'appelle. Je me retourne pour voir qui m'a interpellé tout en continuant de marcher vers la porte. C'est une fille de la classe qui est assez gentil. Elle s'installe toujours sur la même table que moi en Arts. Je lui fais signe de la main et je me retourne. Mais je me prends un stop imminent. Oh non... Mais quel cliché ! Je viens de me cogner contre le dos de celui que j'ai voulu évité... Je vois mon prof rigoler. Il se souvient sûrement de Lewis... On s'était déjà vu au musée, monsieur le Bihan était venu me chercher parce qu'on allait partir et je parlais avec Lewis. D'ailleurs, en parlant du loup, celui-ci se retourne pour voir qui venait de le percuter. Je suis actuellement plus rouge qu'une pivoine. Super ! Je bafouille une excuse avant qu'il puisse se retourner et je le contourne pour aller m'asseoir. J'ai l'impression que ce moment à duré des heures alors qu'il ne s'est passé que dix secondes.

    Quelques minutes après, Loona, la fille qui m'a appelé tout à l'heure, vient s'asseoir à côté de moi. Elle s'assoit toujours en face donc je ne comprends pas. Je n'aime pas avoir un voisin de classe...

— Hey ! Je savais pas que tu connaissais l'un des intervenant.

    Je hausse un sourcil face à son ton sûr d'elle. Comment sait-elle que je connais Lewis ?

— Quand tu es partie t'asseoir, le prof lui a dit que c'était le temps que tu t'habitues au contact avec un être humain. Et le mec, qui est super beau gosse il faut l'avouer, a répondu qu'il était au courant. Donc tu le connais ! Depuis quand ? Et comment vous vous êtes rencontrés ?

— Euh... Au musée..., je lui confie sans manquer de bafouiller.

— QUOI ? DEPUIS SI LONGTEMPS ?, crie-t-elle.

— Ne crie pas si fort ! Loona ! Et puis on ne s'est jamais revu. Donc ne fais pas d'histoire.

— Et pourquoi vous ne vous êtes jamais revus ? Ton manque de confiance en toi te pourrit encore la vie ? Tu sais, ça va faire trois ans qu'on se connait et je ne t'ai jamais vu arrêter de te remettre en question. D'un côté, c'est une qualité, d'un autre c'est un inconvénient. Tu t'empêches de vivre des choses qui te plairaient peut-être... C'est dommage de passer à côté d'un gars aussi sexy... Franchement, réfléchie Mona, parce qu'autrement je lui saute au cou maintenant !

    Je ne suis pas forcément proche de Loona. Pourtant, sa tirade me fait réfléchir. Est-ce que je me mets trop de pression ? Mais pourquoi je le ferai ? Je ne fais que me protéger pourtant... Je loupe vraiment des choses ? Pourquoi faire de toutes façons ? Je ne les reverrai jamais d'ici un an. Ce ne sont que des camarades. Puis je ne verrai plus Lewis. Le destin a juste envie de me torturer.

    Je lève la tête envers l'acteur de mes deux dernières phrases, il me regarde (encore) et m'adresse un petit sourire. C'est la première fois que je le vois sourire depuis notre rencontre au musée. Je repense à ce qu'il m'avait dit lors de cette première rencontre.

    « — Ça faisait longtemps que je n'avais pas rigolé comme ça. »

    Je n'avais pas compris de quoi il parlait. Pour moi, c'était une phrase bateau pour draguer digne d'un film romantique un peu, bon d'accord, carrément cliché. Je lui ai donc répondu de manière à ce qu'il comprenne que je ne voulais pas me faire draguer. Oui. J'ai pensé au passé. Vous êtes content au moins ?