10 : Intervention risquée

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PDV - Lewis

Je me dirige vers l'amphithéâtre tout en écoutant de la musique. C'est mon seul cours de la matinée. Le professeur a dit, en début d'année, que nous allions préparer des interventions dans différents lycées. La première a lieu la semaine prochaine et l'équipe qui s'en charge n'est clairement pas prête. Déjà, au cours dernier, ils n'avaient pas choisi le sujet de présentation. Alors que pour être franc, il n'y en a pas énormément. Surtout qu'ils vont dans une classe de terminales avec la spécialité Humanité, Littérature et Philosophie pendant deux heures. Puis ils ont une courte pause avant de terminer par deux heures avec une classe du même niveau mais qui a pour spécialité Arts Plastiques. C'est possible que certains élèves de la première classe soit présents dans la seconde classe. Seulement, l'intervention en spécialité AP est plus pour les élèves de la fac que pour les lycéens. Pour qu'on puisse s'inspirer et peut-être trouver des contacts. L'intervention dans laquelle j'interviens à lieu au mois de février. Je suis donc tranquille pour le moment. Du moins, c'est ce que je pensais...

J'arrive à trouver une place libre au fond de l'amphithéâtre pour ne pas être dérangé. Le professeur rentre dans la salle et commence à sortir ses affaires.

— Bonjour tout le monde ! Aujourd'hui, nous allons continuer le sujet du cours dernier. Mais avant, je voudrais que ceux qui participent à l'intervention de demain lèvent la main.

Seulement un élève se présente. Normalement, ils sont censés être trois. Soit les deux autres ont séchés, soit ils ne veulent pas y aller. Une fille du premier rang se lève. Je suis sûr qu'elle n'était pas dans ce groupe puisqu'elle est dans le mien. Mais le troisième du groupe a abandonné ses études entre temps. Nous ne sommes plus que tous les deux.

— Je veux bien l'accompagner monsieur. Je pense que mon camarade aussi, nous ne sommes que deux dans notre groupe. Si on l'accompagne à l'intervention de demain, on ferra un groupe de trois, dit-elle fière de sa pensée.

— Qui est avec vous mademoiselle ?, demande le professeur.

— Je suis avec Lewis Miller monsieur.

Oh non... C'est pas possible ! Elle se souvient de mon existence. Je vais devoir aller au lycée demain alors que j'ai rien préparer pour l'intervention.

Je m'enfonce sur ma chaise en espérant que le prof ne me voit pas. Je ne sais pas dans quel lycée je vais devoir aller. Mais une chose est sure, c'est que je ne veux pas croiser Mona. Je lui ai donné mon numéro en pensant qu'elle allait m'appeler, mais dans l'euphorie j'ai oublié qu'elle était mineure et qu'elle me fuit comme la peste. Je n'ai vraiment pas envie de la voir partir en courant dans le sens opposé au mien.

Le rêve dans lequel le prof m'oublie s'efface dès que celui-ci me dit de venir le voir à la fin du cours. En attendant le cours passe à la vitesse d'un escargot. Je n'arrive pas à me concentrer sur ce que l'on fait. Mon cerveau est en ébullition ; je m'imagine tous les scénarios possibles alors que je ne sais même pas si c'est le lycée de celle qui occupe mes pensées.

À la fin du cours, le prof me confirme le fait que ce soit le lycée que je veux éviter en disant que c'est le seul établissement du coin qui a l'option Arts Plastiques. Je comprends directement que c'est le lycée de Mona puisque c'est une de ses spécialités. Ma poitrine se contracte en pensant au fait qu'il y est beaucoup de chances que je la croise demain. Cependant, le prof me rassure en disant que nous n'avons rien à préparer. Il a confiance en notre « improvisation ». Il nous congédie pour pouvoir assurer son cours avec les premières années.


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Le lendemain, 8H04 :

Je suis actuellement en train de galérer à trouver une place de parking devant ce bahut. Au début je comprenais pas comment des lycéens puissent tous avoir une voiture, puis j'ai compris qu'il y avait des BTS qui finissaient leurs études ici. D'où le nombre de voitures. Par chance, je trouve une place à côté d'une voiture sans permis. Une foule d'adolescents sont en train de fumer à l'entrée du lycée. Ils sont tellement nombreux que je ne vois pas le portail. Un gros nuage s'élève au dessus de leur tête à cause de toutes les cigarettes et sûrement quelques joints. Je n'arrive pas à trouver le reste de mon groupe. Pourtant, on s'est donné rendez-vous une demie heure en avance afin de savoir qui parle de quel sujet. Puisqu'on a même pas prévu ça alors qu'on avait toute l'après-midi hier. Mais j'avais autre chose à faire, comme par exemple : travailler.

À ma place - EN RÉÉCRITUREOù les histoires vivent. Découvrez maintenant