PDV - Mona
J'ai mal au ventre. C'est aujourd'hui que je dois présenter mes photos pour l'exposition du lycée. Plus j'avance dans ce couloir qui mène à la salle d'arts, plus ma vision se trouble. Pour ceux qui ne savent pas, c'est le stress qui peut causé ce genre d'effet. Sauf que je connais l'étape suivante. C'est elle que je redoute, le malaise. Cela m'est déjà arrivé ; mais jamais en cours. Pour être honnête, je touche du bois pour que cela ne se produise pas ici. Ça serait le nouveau running gag des enfers...
C'est après deux ou trois vertiges que j'arrive devant la porte.
— Aller Mona ! Tu peux le faire !, me dis-je à moi-même tout en prenant une grande inspiration.
Je toque puis ouvre légèrement la porte. Pourvu qu'il n'y ait que le prof ! S'il vous plaît ! Bingo ! Il est en train de travailler sur son ordinateur. Je ne pense pas qu'il m'ait vu...
— Monsieur ?
— Mona ! Je pensais que tu avais oublié l'exposition. J'ai eu peur !
— Désolée monsieur... J'ai mis plus de temps que prévu à les sélectionner. D'ailleurs, je n'ai pas pu me décider sur une seule. Du coup, j'en ai deux. Je me disais que vous pourriez peut-être faire le choix à ma place...
— Ah non ! Certainement pas ! Montre moi ça.
Je tremble tellement que j'ai du mal à mettre ma clé USB dans l'ordinateur de Monsieur Le Bihan (J'adore son nom ! Ça veut dire « le petit » en breton, et vous savez quoi ? Il est tout petit !). Il le remarque mais ne dit rien, je le remercie mille fois intérieurement. J'arrive tout de même à l'insérer dans l'encoche prévu à cet effet. Je lui montre les photos et le silence présent dans la salle me paraît tout de suite plus pesant.
Après quelques minutes, le prof relève la tête et me sourit de toutes ses dents. Ce qui m'enlève un poids des épaules, j'avais très peur que ça ne lui plaise pas...
— Elles sont magnifiques !, me dit-il finalement.
— Merci beaucoup monsieur, mais je sais toujours pas laquelle choisir...
— C'est pour ça qu'on ne va pas choisir ! J'exposerai les deux ! Ont-elles un nom ?
— Oui, « À ma place » pour le couché de soleil et « Fraternité » pour les lapins.
— Très bien. C'est noté, je te remercie Mona. Tu peux aller travailler ! Mais pas trop, c'est ce soir les vacances ! N'oublie pas ! Je commences à te connaître, plaisante-t-il.
J'ai à peine franchi le seuil de la porte que je saute déjà de joie ! Sans rajouter le fait que je sois déjà en vacances ! C'était ma dernière heure contrairement à ce que pensait monsieur Le Bihan. Donc je n'ai plus qu'à attendre le prochain bus avant d'avoir le droit à un repos bien mérité !
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Le 31 octobre, 19h37
— Où t'as mis le blush ? Mona ? MONA ????
— JE VAIS TE LE FAIRE À MA MANIÈRE SI TU ARRÊTES PAS DE GUEULER LOU ! IL EST LÀ ! SERIEUX !
— Roh, c'est bon ! Je l'ai pas vu... Pas besoin de t'énerver !, dit mon amie sur un ton plus calme.
— J'ai pas envie d'y aller... On est vraiment obligée de se déguiser comme si on avait 5 ans ?, je souffle.
— Oui madame ! Et tu vas sourire ce soir !
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À ma place - EN RÉÉCRITURE
Romance« - Je ne trouves pas ma place dans ce monde. Peut-être qu'il n'y en a pas pour moi..., finit-elle par dire dans un murmure presque inaudible. - Moi non plus tu sais. Je me pose la même question. Qu'est-ce que je fais ici ? » Mona est une jeune fil...