27 : Tulipes

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PDV - Mona

Nous sommes en route pour aller chez mes grands-parents. Je repense à tout ce qui c'est passé durant la semaine. Je suis devenue maman d'un adorable chaton, j'ai fait ma vraie première fois avec l'homme que j'aime, et il m'a demandé venir vivre chez lui pour qu'on puisse partager nos quotidiens. Oui, il s'en est passé des choses. Lewis avait peur d'aller trop vite, pour moi, c'étaient des évidences. La suite logique de notre histoire. Comme-ci mon instinct était sûr que je n'avais rien à craindre. Je me suis jamais sentie aussi bien. Je crois pouvoir dire que je suis heureuse. Non.

    Je suis heureuse.

    Lewis est plus à l'aise de dire ce qu'il ressent depuis ce fameux soir. Au lieu de n'utiliser que les gestes et les attentions pour me faire passer des messages, il les accompagne de paroles. Je profite de ce dernier week-end avec lui avant de repartir vivre un moment chez mes parents. J'ai vraiment d'emménager chez lui. Le problème c'est que je ne sais pas si je vais avoir mon permis. Et je ne sais pas si financièrement je peux me le permettre. J'ai rendez-vous avec ma banquière la semaine prochaine, je verrai à ce moment-là.


    Je reconnais la ville où habite mes grands-parents. Je les ai appelés et ils m'ont dit qu'ils seraient ravis de nous loger ce week-end. Ça fait longtemps que je ne les ai pas vu. Enfin, je les ai vu la semaine dernière pour mon anniversaire. Ils sont venus manger chez mes parents. Mais je ne les ai pas vu longtemps parce que je devais retourner travailler.

    Lewis se gare dans leur quartier. Il me demande laquelle est leur maison. Lorsque je pointe du doigt la maison avec les volets bleus, il écarquille les yeux. Il y a de nombreuses décorations marines sur la façade et dans le bout de jardin à l'avant.

    — Ils déconnent pas sur la déco !

    — Attends de voir l'intérieur ! Ah, et le pire c'est à Noël. La maison éclaire toute la Bretagne tellement ma papi adore cette période. Il fait une grande crèche qui mesure plusieurs mètres. Tous les ans, c'est la même chose. Il dit qu'il ne va pas la faire mais il ne peut pas s'en empêcher. Ma grand-mère nous fait un malaise à chaque fois qu'il se décide à décorer le toit. À plus de soixante-dix ans, il se prend encore pour un singe. Ma mamie préfère s'occuper du sapin et des cadeaux.

    Lewis rigole en me disant que ma folie ne sort pas de nulle part. Je rigole à mon tour avant de prendre sa main pour rejoindre ma famille. J'ouvre la porte sans sonner, puis je me traverse la pièce de vie en direction du jardin. Mon grand-père est assis en train de faire ses mots-croisées et ma grand-mère est sur son téléphone. Ah les jeunes...

    — Bonjour ! Papi ? T'as pas ton maillot ? On va à la plage maintenant tout de suite !

    Mes grands-parents relèvent la tête en même temps lorsqu'ils se rendent compte de notre arrivée. Mon papi se lève et me prend dans ses bras puis ma mamie en fait de même.

    — Bonjour jeune homme ! Je suis Jean. Si tu oses me vouvoyer je t'en mets une ! N'essaie même pas de faire ton glaouche avec moi hein !, s'exclame mon papi.

    Les insultes bretonnes m'avaient manquées. Je glisse discrètement à Lewis que ça veut dire imbécile avant de le présenter.

    — Nan mais c'est bon Mona. On a déjà eu un exposé de la part ta mère ! Qu'est-ce qu'elle peut parler alors... Édith, mais tu as fait une fille qui parle autant que toi ! Déjà que je dois te supporter..., râle mon grand-père.

    — Ah mais c'est pas de me faute Jean. Toujours tout remettre sur mon dos ! T'es vraiment pas possible.

    Je rigole face à leur scène de ménage. Ils ne sont jamais d'accord sur rien. Sans compter le fait que mon papi adore faire embêter ma grand-mère. Une fois le calme revenu, ma grand-mère se présente puis nous demande si on veut manger quelque chose. Nous déclinons gentiment.

À ma place - EN RÉÉCRITUREOù les histoires vivent. Découvrez maintenant