À ma place - EN RÉÉCRITURE

09 : Rassemblement interdit

PDV - Mona

Après la quête de bonbons pour Halloween. Lou et moi sommes rentrées chez elle. Sa mère est infirmière, elle m'a donc soigné et elle m'a mis un bandage pour maintenir mon épaule en place. Nous avons regardé les films d'horreur de la liste mais je me suis endormie en plein milieu du troisième film. Je suis rentrée chez moi le lendemain et j'ai prétendu une chute pour expliquer ma blessure. On a fait de même avec la mère de Lou. Puis sa mère m'avais demandé qui m'a rattrapé par le bras, ce a quoi nous avons répondu d'une même voix avec ma copine « un inconnu ». Aucune de nos mères n'est allée plus loin. Ni mon père d'ailleurs.

La semaine suivante, je suis restée dans ma chambre pour travailler, lire ou encore dessiner. Je ne sortais de ma chambre que pour me laver ou manger. Je n'ai même pas appelé Lou et Victoire. J'ai hésité à appeler Lewis... Il m'a donné son numéro juste avant de partir quand ils nous ont laissé devant chez Lou. Je ne sais pas pourquoi mais sa présence me rassure. Je ne me sentais plus en danger dès que j'ai reconnu sa voix... C'est agréable mais déstabilisant. Je ne l'ai pas appelé, même si je veux le remercier. Cependant, je trouve que c'est quelque chose qui ne ce fait pas par téléphone.

Pour me changer les idées, je décide d'aller à un rassemblement de motos. Il a lieu ce soir, à seulement trois kilomètres de chez moi. Mes parents m'autorisent à y aller seulement si je garde mon téléphone sur moi. J'ai deux heures devant moi pour me préparer. Je pense qu'un jean et un pull feront l'affaire. Je vais quand même mettre ma veste de moto par dessus et je vais prendre mon casque avec moi. Je n'ai pas de moto mais je les ai acheté pour faire des courses. Elles ont lieu plus tard dans la nuit, sur des routes où il y a peu de passage. C'est illégal mais que voulez-vous. J'avoue que je ne sais pas si je vais y participer, il faut qu'un des motards accepte de me prêter sa moto.

En descendant l'escalier, ma mère m'interpelle pour que je vienne manger. Une fois dans la cuisine, je mets la table en vitesse. Ma mère se retourne et me jette un regard surpris.

— Depuis quand ma fille est pressée de sortir de la maison ?

— À chaque fois qu'elle sait qu'aucune personne ne tentera de gâcher sa soirée, je lui siffle entre les dents énervée par sa question.

— Oh... Mona, il faut que tu commences à te faire un groupe d'amis. Pas seulement Victoire et Lou. Mais d'autres avec qui tu pourras faire des vraies soirées de ton âge, des sorties shopping. Tu restes trop enfermée, c'est mauvais pour toi...

— L'immaturité des autres l'ai plus encore. Elle est intéressante et malsaine. Donc non, je suis très bien avec Victoire et Lou. Maintenant, si on pouvait bien passer à table, ça m'arrangerais.

Je ne lui prête plus attention et je m'installe à table. Je n'ai pas envie de débattre sur ce terrain là. Je ne trouve pas ma place au milieu de ces personnes là. Elles sont trop artificielles et égoïstes. Je préfères les personnes authentiques et haute en couleur. Je sais que très peu de gens comprennent mon point de vue mais je m'en fiche. Je n'ai aucun compte à rendre à ma mère sur mes connaissances et mes goûts en amitié. Ma mère ne force pas, elle sait que ça sert à rien. Elle a juste peur que je me retrouve toute seule. Elle aimerait bien me voir avec plus de personnes pour m'amuser. Mais honnêtement, cela ne me dit rien qui en vaille la peine. Les gens veulent être écouté, aidé, et aimé mais ils ne feront jamais pareil pour la personne en face pour un grand nombre d'entre eux. Certains le font, mais assez peu. Les autres n'ont que deux ou trois personnes pour lesquelles ils vont donner coeurs et âmes pour les rendre heureuses. Ils ne sont pas si différents de moi, à la seule exception qu'eux, ils ne l'avouent pas et ils mentent aux autres à qui ils promettent la même chose. Ils ne peuvent pas avoir autant d'amis, mais ils seront mal-honnêtes et prétendront le contraire pour garder tout le monde autour d'eux. Même si au fond, ils sont d'accord, ils savent, mais ils ne l'acceptent pas.